Musée Acadien.

Année
1890
Mois
10
Jour
24
Titre de l'article
Musée Acadien.
Auteur
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Page(s)
2
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Langue
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Musée Acadien. Nous avons publié, dans nos dernières feuilles, une liste des objets donnés au musée du collège St-Joseph, Memramcook, avec le nom des donateurs. Ce musée acadien, qui date de quelques années à peine, se compose d’un ample local pourvu de tablettes, rayons, cases vitrées, etc., où sont soigneusement classifiés et constamment exhibés tous les objets obtenus, d’intérêt scientifique de pure curiosité, ou d’instruction pratique dans chacun des trois règnes de la nature; de même que toutes les œuvres d’art, les médailles, les monnaies, les antiquités, les reliques indiennes et autres, etc., etc., que l’on pourra, d’une manière ou d’une autre, se procurer. Le Père Langlais, qui en est le curateur, se donne toutes les peines du monde pour en faire un musée digne de ce nom et digne de l’Acadie. Le catalogue est déjà considérable, comme on a pu le voir, mais il est susceptible d’accroissement, et nous sommes convaincu qu’il suffira d’attirer l’attention de notre public sur l’importance de cet établissement pour créer un mouvement d’intérêt et de sympathie qui devra valoir au musée de St-Joseph un grand nombre d’objets d’un intérêt historique ou scientifique. A l’occasion d’un appel au grand public du curateur du musée du collège St-Laurent, la Minerve a publié un article qui s’adresse avec plus de force encore à nos populations acadiennes en faveur du musée du collège St-Joseph. En voici quelques extraits : Est-il besoin de dire que nous applaudissons chaleureusement à cette fondation dont l’esprit devrait se retrouver dans toutes les maisons d’éducation de la province. Comme le dit si bien l’auteur de l’écrit en question, il n’est personne doué d’intelligence qui ne reconnaisse de prime abord qu’il est grandement utile et même fort désirable, pour une institution d’enseignement secondaire, de posséder un musée considérable, disposé systématiquement et tenu en bon ordre; car une telle collection générale d’une grande variété d’objets facilite beaucoup les recherches de l’étudiant, tend au développement en lui de l’habitude d’observation, et ainsi accroît son horizon intellectuel; elle est, de plus, une source d’intérêt et de plaisir pour le visiteur, non moins qu’un sujet de légitime satisfaction pour les professeurs et les élèves de l’établissement. Il est certain que la création d’un musée vraiment digne de ce nom n’est pas l’œuvre d’un jour ni même d’une année : elle est nécessairement le résultat d’efforts soutenus, attentifs, et éclairés de longues années. Il est, de plus, évident qu’un tel musée pour devenir relativement complet, et partant utile et intéressant, doit compter sur des achats réitérés, considérables et dispendieux, soit sur des donations volontaires, d’une nature ou d’une autre, de la part de généreux amis. Assurément, le nombre de ceux en notre pays qui n’ont pas en leur possession quelque ancienne médaille, quelque pièce de monnaie rare ou ancienne, quelque gravure ou photographie fine, quelque estampille de pays étrangers ; en un mot, quelque objet d’art antique ou moderne, (sans parler de spécimens d’histoire naturelle,) doit être fort restreint ; et les possesseurs de tels objets que peuvent-ils faire de mieux que de les offrir, dans l’intérêt des connaissances utiles, à un musée semi-public, où ces choses de curiosité ou d’art sont soigneusement conservées, et constamment présentées à l’étude ou à la curiosité de tous? Les propriétaires, individuellement, en sentiront peu la privation ; tandis que l’établissement en deviendra par là et plus complet et plus riche en objets d’art ou de simple intérêt général. Ayons des musées; la création en est surtout facile à nos maisons d’éducation avec le plan suivi du collège Saint-Joseph.