Un facheux incident

Année
1900
Mois
8
Jour
2
Titre de l'article
Un facheux incident
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2
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UN FACHEUX INCIDENT LE PAVILLON FRANÇAIS INSULTE A CARAQUET DESCENDU DU TOIT DE I.A RÉSIDENCE PRIVÉE D’UN CITOYEN, AVEC MENACES D’UN JEUNE ANGLAIS NÉ, ÉLEVÉ DANS CETTE GRANDE PAROISSE TOUTE FRANÇAISE Pendant que les nombreux instituteurs et instititutrices de Caraquet et des environs rendaient leurs justes hommages à leur ancien professeur de l’Ecole Normale, le bien-aimé M. Alphée Belliveau, l’hôte de M. Joseph Lanteigne pour l’occasion, un jeune anglais de la paroisse voyant un pavillon français au haut du mât sur la propriété de ce dernier monsieur, partit avec furie, déclarant qu’il fallait descendre ce m..... pavillon français. Il gravit à l’instant au faîte du mât et pendant qu’il détachait le pavillon, un groupe de Français attirés par l’action audacieuse et criminelle du jeune insensé, allait couper le mât, et le jeune homme serait tombé d’une hauteur de 40 pieds. Il implora leur clémence et le propriétaire lui obtint la permission de descendre sain et sauf. Pour remerciements, il insulta ses bienfaiteurs en menaçant de descendre tout pavillon Français qui serait de nouveau hissé à Caraquet. Ce fâcheux incident au milieu d’une fête sociale et patriotique fit naturellement bouillir le sang dans les veines des citoyens français insultés dans ce qu’ils chérissent. On nous dit que les quelques citoyens anglais de Caraquet ont exprimé beaucoup de regrets au sujet de la conduite d’un des leurs; et nous espérons qu’ils apprendront à ce jeune homme à respecter ce drapeau Français que nous vénérons parce qu’il nous rappelle la foi religieuse de nos aïeux, aussi bien que leur héroïsme sur le champ de bataille; que c’est le drapeau arboré à côté de la croix sur les rives de la Gaspésie et de la Baie des Chaleurs par Jacques Cartier et nos premiers missionnaires; parce qu’il nous rappelle notre origine dont nous sommes tous fiers, et dont la conscience n’affecte pas la générosité de notre loyauté comme sujets Britanniques, mélange sublime au-dessus de la portée du jeune délinquent de Caraquet. Nous voulons croire que les quelques Anglais de Caraquet ont appris à mieux connaître leurs concitoyens et que, à l’exemple des Anglais des autres parties de la Province, de Bathurst et de Campbellton qui, tout récemment ont montré tant de générosité, tant de grandeur d’âme et d’esprit de conciliation par leur empressement à rehausser l’éclat des cérémonies faites pour recevoir dignement le délégué du Pape, Mgr Falconio dans nos villes, ils n’nuront que des leçons d’admonition pour le malheureux jeune homme, et qu’ils lui feront comprendre que le temps des insultes à notre race est passé. Dans notre conviction que ce jeune homme s’est isolé des siens dans son action irréfléchie, nous demandons à nos compatriotes de Caraquet d’ensevelir dans la tombe d’un généreux silence toute réminiscence du fâcheux incident.