Monsieur l'éditeur

Année
1898
Mois
9
Jour
8
Titre de l'article
Monsieur l'éditeur
Auteur
un français
Page(s)
3
Type d'article
Langue
Contenu de l'article
MONSIEUR L’EDITEUR, L’appel que fait l’association Prohibitioniste à Gloucester, aux électeurs de ce Comté, dans votre numéro de la semaine dernière, doit être une surprise pour beaucoup. Je ne peux pas comprendre comment ces messieurs ont du oser nous faire une appel de […] sorte. Ce n’est rien qu’une insulte à l’intelligence et aux convictions honnêtes de notre brave population française; et comme français, je ne puis la laisser passer sans répondre à ces messieurs, et leur dire qu’ils se sont grandement trompés. Si les membres qui composent cette association veulent réussir dans leur entreprise, qu’ils changent de rôle, car ils sont assurés d’avance que les français ne seconderont pas leurs efforts s’ils continuent sur le même ton qu’ils ont commencé. Comment! croient-ils que les français de Gloucester ne sont pas assez intelligents pour comprendre leur devoir touchant cette question? Avons nous agi de sorte à faire “tourner le doigt de la honte sur nous” avant aujourd’hui? Sachez Messieurs les prohibitionnistes que ce n’est pas avec un appel de la sorte que vous allez réussir. De plus, cette société n’a pas la force qu’elle devrait avoir pour une cabale aussi importante qu’est celle-ci; parcequ’elle a manquée dans son organization. Pourquoi n’a-t-on pas fait appel aux électeurs de tout le comté en les invitant à envoyer des délégués à une convention? Voilà ce qu’il lui aurait donner de la force, car toutes les paroisses y auraient été représentées, et la société aurait été approuvée dans tout le comté, et on aurait agit de concert pour la réussite. Mais, non, ses messieurs pensent […] que les français de Gloucester ne sont pas assez compétents pour prendre aucune part quelconque dans une affaire de ce genre. Et maintenant, on vient nous dire de voter pour la prohibition, sinon, nous commettons une faute grave, et nous serons marqués du signe de la honte. Mais c’est […]! Nous saurons montrer à ces messieurs que nous sommes aussi intelligents que les anglais de ce comté. Je doute fort que leurs efforts réussissent. La prohibition est une farce. Jamais on ne réussira, car les électeurs du Canada n’iront pas par leur vote du 29 de ce mois détruire une industrie qui fournie le pain à des milliers de personnes, et qui ferait perdre au trésor public des millions de revenu. Il n’est pas vraisemblable qu’on ferme les buvettes pour avoir des distilleries dans toutes les caves. On trouve que la vie coûte déjà assez chère, sans nous imposer un nouveau fardeau qui sera la taxe directe. UN FRANCAIS. Bas-Caraquet, Sept 5, 1898.