le Moniteur et le Courrier

Année
1896
Mois
6
Jour
18
Titre de l'article
le Moniteur et le Courrier
Auteur
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Page(s)
2
Type d'article
Langue
Contenu de l'article
LE MONITEUR ET LE COURRIER Le Moniteur Acadien, qui reçoit deux ou trois mille piastres chaque année du gouvernement conservateur comme prix de son servilisme, publie cette semaine une liste de candidats conservateurs dans Ontario qui sont amis d’une loi remédiatrice. Sa liste n’inclut pas la moitié des candidats reconnus par le gouvernement. De plus, les candidats du Moniteur n’ont jamais —et le confrère le sait — promis d’appuier une loi qui rendrait justice aux catholiques; ils ont demandé à leurs commettants pour leurs suffrages parce que la loi Dickev ne garantit pas des écoles séparées et qu’il est probable que la question ne viendra plus devant la Chambre des Communes. L’organe spécial des conservateurs, le Mail and Empire, fait la même cabale en faveur des candidats du gouvernement. Le Moniteur connaît très bien ces faits. Pourquoi les cache-t-il? Pendant que 17 candidats conservateurs dans Ontario agissent comme nous venons de ce dire, 48 autres, qui sont acceptés et reconnus par le gouvernement, donnent des promesses solennelles de faire leur possible contre toute loi remédiatrice qui pourrait être introduite en chambre. Donc, en vue de ces faits, le Courrier avait parfaitement raison de dire ce qu’il a dit. Nous le repétons : Ni le Moniteur, ni d’autre journal conservateur ne peut nommer un seul candidat conservateur dans Ontario qui se soit prononcé en faveur de la justice pour la minorité. Nous irons même plus loin et nous défions au Moniteur de prouver que Sir Charles ait jamais fait une promesse d’introduire une loi qui serait efficace! Mais nous n’avons pas besoin de tourner nos yeux à Ontario pour trouver des preuves de la duplicité des conservateurs. Que le Moniteur suive la conduite des candidats conservateurs dans les comtés de notre province, tels que York, Queens et Sunbury, Kings, Carleton, Charlotte. Peut-il en nommer un dans ces comtés qui ait promis de rendre justice à la minorité catholique? Si d’autres preuves étaient nécessaire pour maintenir notre accusation, nous pourrions citer l’article de la Presse, journal du gouvernement, qui menace de rompre avec Sir Charles et son parti si l’on continue à accepter comme candidats des hommes tels que veut parler le Moniteur. En dehors de la province du Manitoba il n'y a pas un seul candidat reconnu par le parti libéral qui se soit prononcé contre le programme de M. Laurier, et pourtant ce programme inclut justice pleine et entière pour la minorité catholique. Le Moniteur veut à tout prix faire croire que les conservateurs sont en faveur d’une nouvelle loi réparatrice. Que nos lecteurs lisent attentivement l’article sur notre première page du Nor’wester, l’organe de l’hon. Hugh John McDonald, dans lequel il dit de se méfier de Laurier, car s’il vient au pouvoir il donnera une trop grande mesure de justice aux catholiques. Qu’il est donc malheureux de voir que le confrère de Shédiac soit influencé par des intérêts pécuniaires au point d’oublier son devoir vis-à-vis ses coreligionnaires et d’aider à cacher de vue le véritable but des conservateurs. Le Moniteur, non content de vouloir tromper les électeurs relativement à l’attitude des deux partis politiques, entreprend de faire croire à ses lecteurs que le Courrier se range contre les évêques. Nous pouvons nous vanter que le Courrier n’a jamais été dénoncé et condamné en chaire par raison de sa critique des évêques du Nouveau Brunswick. Le confrère dé Shédiac se souvient-il de la critique de nos évêques faite il y a quelques années, par un certain journal français? Le Courrier se conforme strictement au mandement des évêques qui laisse les fidèles libres de choisir la manière la plus efficace pour le règlement de cette question. Nous avons choisi le programme de M. Laurier. Nous nous croirions indigne du nom de catholique si nous faisions l’usage infâme et honteux que font les conservateurs du mandement en question. Les conservateurs ont ils obéi aux évêques en 1890 et 1894 lorsqu’ils ont demandé le désaveu de la loi Greenway. Pourtant le Moniteur n’a pas dit le mot contre ses amis conservateurs d’alors. Il n’a même pas écouté les évêques!