Monument Sigogne

Journal
Année
1889
Mois
9
Jour
18
Titre de l'article
Monument Sigogne
Auteur
Acadien Catholique
Page(s)
2
Type d'article
Langue
Contenu de l'article
MONUMENT SIGOGNE Les promoteurs de cette louable entreprise méritent certainement les félicitations de tout le monde et je désire qu’une voix acadienne prenne part au concert de louanges à l’adresse de feu l’abbé Sigogne et de ceux qui s’efforcent de lui rendre hommage. Le projet a l’approbation et la sanction des autorités compétences; par conséquent il doit réussir. L’idée de faire ériger un établissement d’éducation sur les lieux mêmes arrosés des sueurs de ce vaillant et zélé missionnaire de la Vieille France et en faveur de la population qu’il a tant aimée, est pratique et tout à fait appropriée. Le premier établissement d’éducation pour la jeunesse Acadienne dans les Provinces Maritimes a été le presbytère de l’abbé Sigogne. Il a désiré ardemment, comme bien d’autres amis de l’Acadie, voir l’éducation se répandre parmi notre population; il n’a pu accomplir ses desseins, ni réaliser ses projets, de son vivant, il est juste que ses petits fils perpétuent sa mémoire et réalisent ses espérances en érigeant un monument digne de cet apôtre du Seigneur, qui a passé en Acadie en faisant le bien. Oui, il faut l’admettre un établissement de ce genre dans l’ancienne Acadie est à propos. Vere dignum et justum est. Malgré que les Acadiens comme catholiques aient pu profiter des maisons de haute éducation établis par les Evêques dans les Provinces Maritimes, pour s’instruire et se préparer à remplir les fonctions ecclésiastiques et civiles dans leur propre pays, de fait, un bien petit nombre en ont profité. Chacun est libre d’interpréter ce fait historique à sa façon, pour moi, je pense que si les Acadiens eussent possédé des institutions où leur langue maternelle eut été enseignée avec le même soin que la langue anglaise, ils ne seraient pas restés aussi longtemps isolés et ostracisés. Dans les choses purement spirituelles on ne peut reconnaître de nationalités; en ce qui concerne l’éducation il est très-difficile de ne pas reconnaître l’existence des nationalités et des langues. A Rome il y a le Collège Irlandais, le Collège Américain, le Collège Français et le Collège Canadien tous catholiques, mais dirigés d’après les besoins et les aspirations de chaque pays. Dans nos provinces, les catholiques sont Irlandais, Ecossais et Acadiens. Les intérêts de chaque nationalité doivent être scrupuleusement reconnus et sauvegardés et ce n’est qu’à cette condition que les diverses nationalités seront unies entre elles et formeront une puissance dans les Provinces Maritimes. Je souhaite donc plein succès au Monument Sigogne appelé à remplir une lacune longtemps sentie dans l’Acadie. ACADIEN CATHOLIQUE.