M. l'Editeur

Journal
Année
1889
Mois
9
Jour
11
Titre de l'article
M. l'Editeur
Auteur
L. Q. Bourque
Page(s)
3
Type d'article
Langue
Contenu de l'article
M. l’Editeur, J’ai lu avec plaisir dans L’EVANGÉLINE, numéro du quatre, le joli rapport que vous avez fait de la belle célébration qui a eu lieu dimanche, le premier du courant, à la Pointe-à-Major. Mais à la fin, où vous faites une remarque sur la résidence de M. Jovite Doucet, je crois qu’on vous a mal informé. Aussi je vous prie de me permettre de vous communiquer ce que je sais être la vérité sur ce point. Voici : “Près du cimetière, se trouve, sur la Pointe-à-Major, la magnifique résidence de M. Jovite Doucet, fils de feu le major Anselme Doucet, qui était fils de feu Pierre Doucet, sur nommé Pitre Doucet, le premier habitant de ce lieu. Il a été le premier navigateur connu ici. Il s’était procuré un bâtiment pour trafiquer avec les Iles occidentales. Il achetait des cargaisons de planches dans Clare, N.E., au prix de $5 le pied et les revendait au prix exhorbitant de $50 à $60 par pied. Après plusieurs voyages, le capitaine Pitre Doucet s’était acquis une petite fortune. Il n’avait que deux fils Olivier et Anselme, et trois filles. Anselme est celui qui a eu la position de Major de milice. Pour bien des années après, il fut le colonel Doucet, dans le territoire de Clare. Il possédait une bonne instruction anglaise. Ce vaillant capitaine Doucet était le grand père du dit Jovite Doucet. Il a péri en mer avec tous les hommes de son équipage après bien des voyages fortunés. C’était dans une tempête, venant de St. Jean, N.-B., dans le mois de novembre vers l’an 1772, sur Briar’s Island, près de l’embouchure de la Baie Ste. Marie. On ne trouva rien des débris, hormis la montre du capitaine Doucet, sur la grève. Vous verrez par l’âge de M. Jovite Doucet, fils du Colonel Anselme, que je suis correct, Jovite naquît le 15 janvier 1815. Le capitaine Pitre (Pierre) Doucet a été l’un des premiers émigrés dans Clare. Amable Doucet est allé s’établir ensuite auprès de son ami et cousin Pierre ou Pitre Doucet. Bénoni était son seul fils, mais il avait plusieurs filles. M. Doucet était aussi un homme d’éducation. Il écrivait sur les affaires publiques des Acadiens de son temps. On dit qu’il avait soin du cimetière près de chez-lui sur la Pointe à Major, comme on l’a toujours appelée de ma connaissance. Le plus ancien de la famille de Bénoni Doucet est Jules Jovite, né le 27 mars 1821. En faisant des recherches chez les parents, vous trouverez que je suis correct. Je puis donner les âges car je suis en possession des régistres de ces familles. Ces familles sont du nombre des plus respectables qui se soient établies dans Clare. Vous remarquerez aussi que ces deux Jovite sont de la troisième génération. * * * Je fus moi-même nommé clerc de milice dans mon jeune temps. Chacun devait répondre à l’appel nominal. Le colonel Anselme Doucet était toujours à son poste avec tous les autres officiers pour exercer les soldats. Ma mémoire est encore fraîche sur ce point. J’aime beaucoup à lire L’EVANGELÉINE, et maintenant les lettres que vous publiez encourageant le projet de l’érection d’un monument à la mémoire de feu le très-digne abbé Sigogne. Ce monument sera une école pour l’instruction de nos jeunes gens. Je vis dans l’espérance de voir tout cela s’accomplir avec succès. M. l’Editeur, en terminant, je vous renouvelle l’expression de mes bons sentiments à votre égard. Je vous souhaite tout le succès possible. L. Q. Bourque. N.B. J’ai oublié de dire que M. Amable Doucet est le premier juge de paix qui ait été nommé pour le territoire de Clare. L colonel Anselme Doucet vint après L. Q. B.—(M. Bourque qui est aujourd’hui très-vieux, est un ancien élève de l’abbé Sigogne.)