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Frères, entendez-vous de la noble Acadie
La frémissante voix dont l’écho triomphant
Résonne dans nos cœurs comme la mélodie
Que murmure une mère en berçant son enfant?
La Patrie! "O mes fils, levez-vos fronts, dit-elle,
Car au peuple martyr si longtemps déchiré
Un avenir prochain apporte sur son aile,
Pour appaiser ses maux, le salut désiré.
Méprisant les ingrats la froide raillerie
Qui crache son venin sur votre nation.
Venez, venez au nom de la fière patrie
Réchauffer votre zèle à la Convention.
Là, seront les amis : des voix autorisées,
S’élevant au-dessus des stériles clameurs,
Feront par leurs discours, dans vos âmes brisées
Descendre de l’espoir les célestes douceurs.
Qui vous accuse encore d’être d’un vain caprice
Le frivole jouet, ment à la vérité :
Vous voulez fermement la paix et la justice,
Votre part au soleil, vos droits, la liberté.
Et puisque à l’horizon nous voyons apparaître,
Dans un ciel plus serein l’aurore d’un beau jour,
Saisissez le moment de vous faire connaître;
Échappé cette fois, il fuira sans retour.
Debout! Soyez-unis, travaillez sans faiblesse
Pour rendre à son éclat votre honneur compromis
Par l’oubli volontaire et l’insigne souplesse
De ceux qui devraient être en tout temps vos amis.
Au début du voyage, en déployant sa voile
En chantant son refrein, le marin courageux
Cherche son regard a salutaire étoile
Qui doit guider son cours sur les flots orageux.