Correspondance parlementaire.

Année
1884
Mois
4
Jour
24
Titre de l'article
Correspondance parlementaire.
Auteur
Subercase
Page(s)
2
Type d'article
Langue
Contenu de l'article
Correspondance parlementaire. Ottawa 18 avril 1884. Les principaux travaux de la semaine ont été la considération des résolutions concernant les subventions aux chemins de fer et les subsides aux provinces. La politique des chemins de fer du gouvernement est trouvée si avantageuse par la chambre que dix-neuf libéraux ont voté avec les conservateurs et ont approuvé et encouragé les efforts du cabinet de sir John de doter le pays d’un système de voies ferrées complet. *** Sir Leonard Tilley a dit au cours de la discussion qui a eu lieu en comité, sur des résolutions concernant les subsides aux provinces, que le capital pour chaque province, sur lequel 5 pour cent d’intérêt sera payé annuellement aux provinces, serait établi comme suit : Intérêt. Ontario………………………………………………………………………. $ 2,884,289 $144,200 Québec ……………………………………………………………………….. 2,549,216 127,440 Nouvelle-Ecosse……………………………………………………………. 793,368 32,668 Nouveau-Brunswick…………………………………………………….. 694,519 30,222 Ile Prince-Edouard…………………………………………………………. 182,973 9,148 Manitoba ………………………………………………………………………. 110,825 5,541 Colombie ……………………………………………………………………… 83,107 4,115 Le capital sur lequel intérêt sera payé aux provinces se trouve augmenté de $7,000,000 environ. *** Dans les derniers crédits votés par la chambre je remarque les items suivants : Charlottetown, nouvel édifice fédéral, $30,000 Moncton, bureau de poste, &c., en addition, 3,000 Tusket Wedge 850 Quai Digby, 1,500 Tracadie, N. E., 2,750 Tignish, 4,000 Richibouctou, 3,300 Caraquet 500 *** La prorogation a lieu demain. Un bon nombre de députés sont déjà partis et la semaine prochaine tout sera silencieux autour de la bâtisse du parlement. Trois mois de luttes oratoires n’ont pas ébranlé ses murs et la voute, sous laquelle se complimentent ou s’injurient, s’accusent ou se pardonnent deux cents douze représentants du peuple, est aussi solide que jamais. La session a duré trois mois. *** Je conseillerais aux Acadiens vifs et alertes des provinces maritimes, jeunes ou vieux, de pratiquer l’économie cet été, afin de pouvoir se rendre et prendre part aux deux grandes démonstrations françaises en Canada, qui promettent d’éclipser toutes les fêtes semblables du passé. Je veux parler de la « Saint-Jean-Baptiste » à Montréal et de « l’Assomption » sur l’Ile du Prince-Edouard. Ceux qui ont pu venir à Québec en 1881 n’ont pas regretté le voyage et en ont rapporté un souvenir durable. A Montréal, le 24 juin prochain, la fête sera encore sur une plus vaste échelle, et les Canadiens entendent, ce jour-là déployer toutes leurs forces, tout leur patriotisme, tout leur culte pour leur religion. De même, le 15 août prochain, sur l’Ile du Prince-Edouard, le peuple acadien sera réuni autour de son clergé, de ses orateurs, de ses chefs, pour témoigner au monde de sa virilité, de ses combats, de ses troubles, et de ses victoires. Qui voudrait manquer d’assister à ces belles fêtes, à ces grandes réunions, à ces magnifiques démonstrations du peuple canadien et acadien sur le sol libre du Canada! ces assemblées, où le cœur de chacun se réchauffe aux rayons du patriotisme de la masse! C’est pourquoi je dis! Economisons, et, le jour venu, rendons-nous à la fête et que l’enthousiasme national illumine tous nos fronts. J’apprends que l’hon. M. Landry doit s’adresser aux autorités de l’Intercolonial et du Grand-Tronc pour obtenir, à prix réduit, un ou plusieurs chars spéciaux au service des Acadiens qui viendront à Montréal pour la St. Jean-Baptiste. *** La session finie, il ne me reste plus qu’à plier bagage et dire adieu aux lecteurs de mes lettres. N’est pas correspondant aimable qui veut et si je n’ai pas été intéressant j’espère que l’on ne n’en gardera pas rancune. Au plaisir! SUBERCASE.