Le candidat Conservateur.

Journal
Année
1898
Mois
3
Jour
24
Titre de l'article
Le candidat Conservateur.
Auteur
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Page(s)
4
Type d'article
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Contenu de l'article
Le candidat Conservateur. Le résultat de la convention conservatrice qui a en lieu à O’ Leary la semaine dernière est une preuve satisfaisante que le parti conservateur dans West Prince n'a jamais été aussi unanime qu'il l'est à présent. Le fait que M. Blanchard ait consenti à se laisser mettre en nomination ne va pas du tout à prouver qu'il y a mésintelligence dans les rangs. La constitution du pays accorde à qui que ce soit le privilège d'aspirer aux honneurs politiques; mais elle laisse aussi aux électeurs le droit de se prononcer par la voie de la majorité. C'est justement ce qui est arrivé à O’Leary. MM. Hackett et Blanchard en se mettant sur les rangs se sont soumis, l’un et l'autre à la décision de la majorité des délégués. Si au dépouillement du scrutin la majorité eut paru pour M. Blanchard, M. Hackett et ceux qui lui étaient favorables se seraient respectueusement inclinés devant l'opinion publique; on doit en s'attendre que M. Blanchard et ceux qui opinaient en sa faveur en feront autant : on doit en attendre autant de tous ceux qui sont reconnus comme conservateurs éprouvés ainsi que d'un grand nombre de libéraux bien pensants qui reconnaissent intérieurement qu'ils ont été trompés sur ce qui doit leur être de la plus grande importance. Comme français, nous avons toujours reconnu que nous devons maintenir nos droits et ne jamais cesser de les réclamer en autant qu'il est possible. Personne ne nous accusera de n’avoir pas fidèlement suivi cette ligne de conduite en toute occasion où il nous a été possible de le faire sans avoir à sacrifier des principes que ne doit céder l’honneur pour quoi que ce soit. Mais il faut savoir se conformer aux circonstances, et aujourd'hui ce qui nous importe le plus n'est pas exactement un choix de nationalité, mais plutôt le choix de l’homme qui commande le plus de force et qui peut le plus contribuer au succès de la cause. La lutte qui se présente n'est pas un piquenique. La bataille sera rude de part et autre. La convention a donc agi avec sagesse en concentrant ses forces sur l’homme le plus propre à nous conduire à la victoire. Or c'est un fait incontestable que, aujourd'hui, M. Hackett est cet homme. La délégation à O'Leary a reconnu cela. Les conservateurs de toutes les parties du Riding le reconnaissent et la ratification à l’unanimité de la nomination de M. Hackett proposé, par M. Blanchard lui-même, en est une preuve indiscutable. Il nous fait plaisir de constater que les conservateurs français ont eu le grand bon sens de ne pas donner dans le piège que leur tendaient certains libéraux en voulant leur faire croire qu’on nous infligeait une injustice en ne nous accordant pas un français. Comme nous le disons plus haut il faut se conformer aux circonstances, et nous sommes fier de voir que les électeurs français acceptent la situation en hommes braves. Qu’on se le tienne pour dit, la sollicitude simulée des libéraux n’est pas du tout l’injustice qu’ils croient nous avoir été faite : non, c’est la consternation qui s’emparent d’eux en voyant qu’ils ont à combattre contre M. Hackett.