CORRESPONDANCE
POUR L'IMPARTIAL
NOTRE AVENIR
M. le rédacteur
C'est avec plaisir que je m'aperçois que votre journal a bonne envie de vivre.
L'apparition d'un nouveau journal acadien ne saurait me trouver indifférent. Oui c'est avec joie que je lui souhaite longue vie et grand succès. A mon point de vue, le peuple acadien entre dans une nouvelle ère. Les jours sombres ne sont plus de mise; mais au contraire, un riant avenir partît à l’horizon.
Au Nouveau Brunswick, nous avions, depuis plus d'un quart de siècle pour détendre la cause sacrée de notre langue et de nos droits, le vaillant Moniteur Acadien. Plus tard apparait le Courrier des Province Maritime jeune mais ardent défenseur de notre race. A la Nouvelle Ecosse, n'allons pas oublier l'Évangeline; elle mérite si bien de nous tous.
Mais l'Ile du Prince Edouard sous ce rapport était orpheline jusqu’à ces derniers jours; lorsque grâce à votre courage et à votre esprit d'entreprise, M. le Rédacteur, vous vous êtes lancé dans l’arène de nos plus glorieux combats. Désormais, par l'entremise de votre feuille patriotique, de l’IIe partira aussi le cri : ''avant tout soyons catholiques et français.'' Si de ce point de vue générale, nous passons à nos gloires nationales, je vois un Poirier sénateur, un Landry Juge de la Cour Suprême et; plus un grand nombre de laïques distinguées, dont les noms formeraient un beau tableau d'honneur.
Dans le clergé que de prêtres distingués par leur savoir, et un jour, puisque nous comptons pour à près la moitié par le nombre, dans les Provinces Maritimes au point de vue catholiques; pourquoi n'aurions pas un évêque acadien.
Il en est des peuples comme des individus, il faut être homme fait en un mot, il faut croire......or sous le rapport de la croissance, je crois, que vu les circonstances peu avantageuses du début, le peuple acadien n'a rien à envier à ses voisins.
Donc en nous tenant toujours aux vrais principes, nous avons raison d’être fiers de nos progrès; d'encourager libéralement nos journaux; de nous glorifier de nos sommités civiles et surtout d'entourer de notre respect nos guides, dans la foi tout en soupirant après le grand jour, ou la Mitre viendra ceindre le front d'un de nos vaillants apôtres acadiens.
Enfin, M. Rédacteur travaillons tous ensemble à l'avancement de la race acadienne, nous tenant toujours dars les bornes de la justice et du droit, dont votre intéressant journal, je l’espère, ne s'écartera jamais.
Votre tout dévoué
Un ami