Élections municipales

Année
1881
Mois
10
Jour
27
Titre de l'article
Élections municipales
Auteur
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Page(s)
2
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ELECTIONS MUNICIPALES SHÉDIAC – La lutte est enfin terminée et terminée d’une façon assurément inattendue, en ce sens que l’un des candidats s’est mis hors de combat de lui-même, par sa propre faute, et d’aucun disent que c’était prémédité. La campagne avait été rude, fort agitée, et la votation promettait d’être non moins fiévreuse, non moins mouvementée. L’assemblée des électeurs s’est ouverte à dix heures dans la bâtisse du bureau de poste. Sur la proposition de M. C. Galland, secondé par M. Olivier M. Melanson, M. Isodore Bourque fut nommé président. Dans l’heure qui doit s’écouler entre l’ouverture de l’assemblée et le commencement de la votation, MM. Melanson Galland et Frier firent devant le président la déclaration d’éligibilité requise par la loi, mais M. Edward J. Smith, qui avait également été mis en nomination devant le clerc de la paroisse, négligea de remplir cette formalité, et à onze heures, le président, M. Bourque, déclara que MM. Galland, Melanson et Frier étaient les seuls candidats qui s’étaient conformés à cette disposition de la loi et qui pouvaient recevoir des voix. M. Smith protesta, mais il était hors d’ordre, il était trop tard; remarquons ici que M. Smith déploya pas cette vigueur et cette véhémence qui lui sont propres et si naturelles en pareilles circonstances–ce qui semblerait confirmer l’opinion généralement reçue que, se sentant battu, il aurait eu recours à cette ruse pour se soustraire à la défaite qu’il anticipait. Il y avait une affluence extraordinaire d’électeurs et jusque sur les deux heures et demie les abords du bureau de votation furent tellement encombrés qu’il était fort difficile, sinon impossible, d’y pénétrer. Un grand nombre de personnes, voyant la presse et craignant de ne pouvoir voter, s’en retournèrent sans s’acquitter de cette tâche. Ci suit l’état de la votation Melanson, 393 Galland, 392 Frier, 118 Le président, M. Bourque, proclama MM. Melanson et Galland [illisible] élus conseillers de la paroisse de Shédiac pour l’année prochaine, et de bruyants hourras s’élevèrent en l’honneur des élus, aussi bien qu’en l’honneur de M. Frier. Le vote se décompose comme suit : Melanson et Galland, 204 Melanson et Frier, 87 Galland et Frier, 46 Galland, 178 Melanson, 102 Frier, 21 Il a été rejeté plusieurs bulletins, parcequ’ils portaient le nom de M. Smith. Entr’autres choses, cette élection a démontré la nécessité dans cette paroisse, pour les élections municipales, de deux bureaux de votation, et nous sommes convaincu que les deux conseillers élus s’entendront à faire passer un règlement à cet effet. Les électeurs municipaux doivent se féliciter de l’issue de cette élection, qui met un terme à l’influence prépondérante d’un homme qui s’en sert, comme l’expérience ne le démontre que trop, pour accomplir ses desseins personnels et politiques au grand détriment et préjudice des véritables intérêts de la masse des contribuables du comté aussi bien que dans la paroisse. L’assemblée de lundi soir à la salle Tait était fort nombreuse. Ont parlé : MM. Frier en anglais, Melanson et Galland en français, Russel en anglais, Robidoux en français, Smith en anglais, puis M. N. A. Landry en anglais. Ce dernier surtout a été éloquent et foudroyant contre M. Smith. M. Adam Tait occupait le fauteuil et il s’est bien acquitté de sa tâche.