Dix commandements pour l'instituteur qui veut avoir de l'ordre dans son école.

Année
1881
Mois
11
Jour
3
Titre de l'article
Dix commandements pour l'instituteur qui veut avoir de l'ordre dans son école.
Auteur
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2
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DIX COMMANDEMENTS pour l’instituteur qui veut avoir de l’ordre dans son école. 1. Tu prépareras chaque jour consciencieusement tes classes, afin de pouvoir donner ton enseignement d’une manière claire et méthodique. Si tu ne le fais pas, tu marcheras sans ordre tu te fatigueras, tes élèves ne te suivront pas et ne te comprendront pas. 2. Tu seras dans ta classe un quart d’heure avant l’heure, afin d’y établir et maintenir l’ordre au fur et à mesure de l’arrivée des élèves. Avant d’entre dans la salle, examine tes habits et ta tenue : qu’ils soient décents et propres ! Evite le luxe et la prétention dans la toilette. Sois toujours poli, impartial et juste envers tes élèves, et n’entre jamais dans la classe d’un air mécontent et fâché. 3. Tu habitueras tes élèves à préparer leurs leçons, leurs cahiers et autres objets d’enseignement avant l’ouverture de la classe, afin que les exercices puissent commencer dès que la prière aura été faite. Ta parole ne sera ni monotone ni accompagnés de gestes ou de mouvements du corps disgracieux. 4. Tu approprieras ton enseignement aux aptitudes et au degré d’instruction de tes élèves. Tu ne les supposeras jamais plus avancés qu’ils ne le sont réellement; tu resteras toujours en deçà, tout en cherchant à entretenir leur naturelle curiosité. Habituels au travail personnel; c’est une garantie d’ordre qui ne leur laisse pas le temps d’avoir la tête à des choses futiles. 5. Tu auras soin de bien subdiviser les parties difficiles de tes matières d’enseignement, afin de faciliter leur tâche. Tu rempliras les pauses dans l’enseignement par un chant ou un conte. Cela rafraîchira l’esprit de tes élèves, et te feras écouter plus attentivement après. Ne crois pas qu’une plaisanterie soit un péché pédagogique. 6. Tu placeras les trouble-repos dans ton voisinage, et autant que possible de manière à mettre un enfant colère entre deux autres flegmatiques. Tu maintiendras et tu avertiras les élèves individuellement ou toute la classe par un petit nombre de signaux précis et toujours les mêmes. 7. Tu prendras autant de soin à observer les prescriptions du tableau horaire, pour les leçons comme pour les repos et les pauses, de manière à n’avoir pas besoin d’accorder de permission de sorties pendant les explications ou les interruptions. 8. Tu auras soin d’occuper tous les élèves. Mais un seul répondra à ta question. 9. Tu éloigneras de ta classe tout ce qui pourrait déranger le maître ou les élèves. Tu ne permettras pas que les élèves se plaignent ou dénoncent pendant que tu parles; tu seras sobre d’avertissements, d’inscriptions au registre des notes ou des réprimandes. Tu ne leur diras jamais de surnom ou d’injure. Ceux qui arrivent en retard ne devront pas se tenir en dehors des bancs, et ils ne diront la cause de leur retard que lorsque la leçon sera terminée. 10. Tu auras soin de conquérir et de conserver l’estime des parents. Car l’enfant transporte à l’école les propos qu’il entend tenir à la maison, les dit à ses camarades et nuit aussi à la discipline. Tout ton art consistera à maintenir l’ordre et la discipline. Celui qui y parvient sans punition, mérite le nom d’instituteur modèle. Un pédagogue dit : « Il faut chercher dans l’instituteur la cause de toutes les désobéissances et de la mauvaise tenue des élèves. » Si les enfants ne se tiennent pas tranquilles pendant une leçon, c’est qu’ils ne se trouvent pas dans leur situation normale. Un enfant bien portant n’est immobile que pendant qu’il dort. Occupez donc ses mains, offrez à sa langue bavarde l’occasion de parler, et il ne vous fatiguera pas de ses causeries. (Journal des instituteurs autrichiens.)