Instruction publique: rapport de M. l'Inspecteur V. A. Landry pour 1883

Année
1884
Mois
5
Jour
8
Titre de l'article
Instruction publique: rapport de M. l'Inspecteur V. A. Landry pour 1883
Auteur
Valentin Landry
Page(s)
2
Type d'article
Langue
Contenu de l'article
INSTRUCTION PUBLIQUE RAPPORT DE M. L’INSPECTEUR V. A. LANDRY POUR 1883. Suite Dundas.–Il y a quinze écoles en opération dans cette paroisse, dont six ont chacun un rôle de plus de 60 écoliers. Je désire attirer votre attention sur l’état des affaires scolaires dans le district no. 1, Cocagne. Ce district est fort endetté, ce pourquoi les commissaires sont à blâmer, parcequ’ils ont négligé en plusieurs occasions de percevoir les sommes votées aux assemblées scolaires, et qu’ils ont emprunté pour faire face aux dépenses à plus de 30 pour cent. Rien n’a été fait pour porter remède au mal, et dans mes quatre années d’inspecteur il m’a été impossible d’obtenir des explications de la part des commissaires, qui m’ont dit que les livres renfermant les comptes avaient été brûlés. Shédiac.–24 départements ont été ouverts dans l’année. La maison d’école du no. 21, terminée à l’extérieur, est maintenant en usage. On a besoin d’une plus grande maison d’école dans le no. 6, Haut de l’Aboujagane. On a voté de l’argent pour cette fin à la dernière assemblée. Les instituteurs des différents départements de l’école de grammaire se dévouent à leurs devoirs professionnels et travaillent avec beaucoup de zèle. Le principal, M. J. H. Hoyt, a résigné sa situation pour accepter une position à Frédéricton. Son successeur est M. Belyea, qui est entré en fonctions au commencement de ce terme. Des changements se sont aussi produits dans le département avancé et le département de français. Mlle. Agnès Lawson et Mlle. Mélanie Léger ont résigné leurs places qui sont maintenant occupées par Mlle. Edith Darling et M. F. X. Léger. Assiduité.–Bien que dans quelques districts le nombre des écoliers soit plus considérable et plus régulier qu’autrefois, le progrès de l’instruction populaire n’en est pas moins beaucoup retardé, en bien des endroits, par des manquements sous ce rapport. Un grand remède contre l’ignorance des parents et des gardiens qui, n’étant pas eux-mêmes instruits, ne savent pas apprécier les avantages de notre système d’écoles libres, c’est la diffusion de vues éclairées sur la valeur de l’éducation. Dans les campagnes, l’irrégularité des élèves trouve naturellement très souvent sa source dans le mauvais temps, les mauvais chemins, l’éloignement de la maison d’école, etc., il faut aussi compter avec la difficulté qu’éprouvent les pauvres gens à habiller leurs enfants d’une manière convenable pour paraître à l’école, mais, même après avoir fait la part de ces excuses, on trouve qu’il y a beaucoup de blâme à donner aux parents pour leur indifférence à l’endroit de l’avancement de leurs enfants; de même aussi bon nombre d’instituteurs ont le défaut de ne pas rendre l’école intéressante. Il y a là des lacunes qu’il importe de combler. Ecole Normale.–L’excellent caractère des travaux qui s’opèrent à cette institution ne vous est pas inconnu, et peut se passer de ma recommandation; mais je ne puis m’empêcher de dire qu’un bon nombre d’instituteurs qui sont entrés à l’école armés de mon certificat, après avoir enseigné un certain temps en vertu d’un permis local, m’ont parlé des avantages qu’ils avaient obtenus à l’école normale. Ils parlent dans les termes les plus flatteurs des maîtres de cette institution. Quelques instituteurs cependant, je regrette d’avoir à le dire, ne paraissent pas faire d’effort pour mettre en pratique les principes qu’ils y ont puisés. Naturellement ceux-là ne feront jamais de bons instituteurs. Le département préparatoire français a facilité le fonctionnement de notre système, mais les avantages qui en ont résulté sont d’un caractère limité; je crois qu’on pourrait les rendre profitables et plus attrayants pour les Français si l’on y apportait une modification qui n’exigerait pas une deuxième fréquentation de l’école normale. Avant de terminer, permettez-moi de dire que c’est avec de véritables sentiments de regrets que j’ai appris que ce serait le dernier rapport qu’il me serait donné de vous adresser. Je suis sûr que nos collaborateurs n’oublieront pas vos secours et vos sympathies précieuses, et je sais que vous ne les oublierez pas dans votre nouvelle sphère, et que vous nous intéresserez encore à leurs efforts pour l’avancement de l’éducation dans cette province. J’ai l’honneur d’être votre très humble serviteur. VALENTIN A. LANDRY. Inspecteur d’écoles, District no. 3.