Correspondance: quelques notes sur Bouctouche

Année
1890
Mois
4
Jour
29
Titre de l'article
Correspondance: quelques notes sur Bouctouche
Auteur
-----
Page(s)
1
Type d'article
Langue
Contenu de l'article
Correspondance. QUELQUES NOTES SUR BOUCTOUCHE (suite.) M. le Rédacteur, Voici les noms des enfants de Jean Jaillet et Madeleine Léger. Edouard, marié à Julie à Charles à Amand Surette, André, marié à Henriette à Joseph à Pierre Cormier, Pierre, marié à Marie Blanchette à Benjamin à Jervais Girouard, Marguerite mariée à Joseph à Amand Landry, Marie mariée à Jean à Dominique Robichaud, Modeste mariée à Pierre Nolan, Suzanne mariée à Anselme à Benjamin à Jervais Girouard, Radegonde mariée à François à Petit Olivier Léger, de Cocagne, Paulonie mariée à Raphaël à Jean Léger, Blanche mariée à Théodore à Jean à Joseph Goguen, de Cocagne, Joseph noyé à l’âge de 28 ans dans la Baie de Bouctouche. Maintenant disons un mot tout à la louange de la bonne Madeleine Léger qui a laissé dans la paroisse de Bouctouche une réputation de vertu chrétienne qui vaut mieux que tous les trésors du monde, et qui ferait honneur aux premiers siècles de l’Eglise. La vie humble et laborieuse de cette femme selon le cœur de Dieu est un rayon lumineux, qui répand sa lumière sur toute la population d’une paroisse. Pendant cent ans elle a suivi le sentier de la vie dans cette vallée de larmes et de misères, elle a vraiment gagné son pain quotidien à la sueur de son front, elle a porté toutes les croix des vrais chrétiens, mais arrivée à la fin de sa course, elle a reçu la couronne que Dieu promet aux bons et fidèles serviteurs, elle est entrée dans la gloire de son seigneur pour y jouir de la récompense de ses nombreux mérites. Je reviendrai plus tard parler de la bonne Madeleine, car sa vie est un modèle que l’on peut proposer à l’imitation de toute la paroisse. Voici les renseignements que M. Placide P Gaudet m’a fournis avec beaucoup de complaisance sur les familles Léger et Landry et qui seront lus, j’en suis convaincu, avec beaucoup d’intérêt. Il y a quelque chose de vraiment attrayant dans le mouvement des premières familles acadiennes après la honteuse expulsion de 1755. Nous y assistons à la fondation des diverses paroisses, nous y trouvons les souches de longues lignées qui se multiplient à l’infini, nous y voyons de vieux parents, de vieux amis qui tantôt se cherchent et se trouvent, et qui tantôt, poussés par le souffle de la Providence, apparaissent tout à coup dans une nouvelle localité où ils fondent un village, une paroisse, une grande colonie. C’est bien une poignée de bon grain que Dieu a jetée aux quatre vents du ciel et qui, tombée dans une terre arrosée de larmes, de misères, de fatigues, enfin de toutes les plus grandes tribulations de la vie, porte aujourd’hui une récolte de fruits si abondante que l’on se sent pris d’une admiration sans borne en présence de ce résultat qui a quelque chose de vraiment providentiel. C’est bien ici que l’on trouve l’application de ces paroles du Prophète Roi : Ils s’en allaient en pleurant et en jetant leur semence, mais ils revenaient dans la joie, portants une grande moisson. Mais parlons de notre famille Léger, et pour mieux se comprendre je prends ma bonne vieille Madeleine comme point d’observation. Madeleine Léger, épouse de Jean Jaillet, était l’enfant de Jacques à Jacques Léger marié en premières noces à (nous ignorons son nom) de laquelle il n’eut qu’un seul fils : Joseph, qui épousa Anne Gaudet fille de Jean-Baptiste Gaudet dit Varoud, et marié en secondes noces à Marie Madeleine Haché, fille de Michel Haché dit Gallant, de laquelle il eut cinq fils : Gabriel, Charles, Eugène, Auguste et Michel, et six filles, Rosalie, Anastasie, Madeleine, Henriette, Marie et Véronique. Nous parlerons plus tard de ces frères et sœurs de la bonne Madeleine, d’autant plus que plusieurs d’entre eux s’établissent dans Bouctouche. Madeleine avait trois oncles, frères de son père Jacques, c’était Olivier, Pierre et Joseph, et une tante nommée Anne Léger. Olivier Léger époux de Josephte Hébert est l’ancêtre des Léger de Caraquet. Un de ses fils François vint s’établir à Cocagne où il épousa en premières noces Rosalie à Jeanotte Bourque de laquelle il eut François marié à Radegonde à Jean Jaillet. Avec sa seconde femme, Hélène à Joseph Poirier, il n’eut pas de lignée. Sa fille Madeleine née le 10 juillet 1764 et baptisée le 16 octobre 1765 par le Père Bonaventure, prêtre.