L’Education en Acadie.

Année
1889
Mois
10
Jour
3
Titre de l'article
L’Education en Acadie.
Auteur
Paul-Philibert
Page(s)
3
Type d'article
Langue
Contenu de l'article
L’Education en Acadie. (Pour le COURRIER.) Le pain de la science que les amis du pays, notre clergé en tête, ont cherché à répandre parmi les Acadiens commenca aujourd’hui, à être à la portée de toutes les bourses en Acadie. Le collège de Memramcook est, en effet, un lieu cimenté de charité et d'amour où la jeunesse acadienne peut aller fourbir ses armes pour les grands et pénibles combats de la vie sociale. Dans la Nouvelle-Ecosse où il y a tout près de 41,000 descendants des illustres compagnons de Poutrincourt, un mouvement se dessine à grands traits en faveur de l’érection d’une nouvelle école qui sera en même temps un monument pour perpétuer la mémoire de feu l’abbé Sigogne, l’apôtre bien aimé de la Baie Ste. Marie et du Cap-Sable. Déjà plusieurs prêtres ont versé des sommes d’une centaine de piastres chacun entre les mains du promoteur de l’œuvre. Les habitants de Plymouth, dans le territoire de Clare, ont, à eux seuls, fourni la belle somme de 8550.00. Ces chiffres permettent d'assurer favorablement de la reconnaissance et du patriotisme de la présente génération acadienne, Les Acadiens n'ont pas progressé vite sous le rapport intellectuel, mais naturellement prêts à recevoir la semence, les travaux des premiers apôtres de la sciences et de la lumière n'ont pas demeuré sans fruits parmi eux. Plusieurs Acadiens font dès aujourd'hui honneur à la nation. Dans un quart de siècle au plus, de nouvelles étoiles paraîtront au firmament de l’Acadie et dès lors, la petite barque de la nationalité pourra pousser plus loin sur l’océan des glorieuses destinées qui attendent tous les peuples qui sont resté fidèles à leur patrie et à Dieu. Les Acadiens ont été longtemps opprimées mais ils commencent avoir nombre d’amis dévoués à leur cause. Les Rameau, les Casgrain, et parmi eux, les Ouellet, les Michaud, les Richard, les Doucet, les Allard, les Cormier et une foule d’autres ont travaillé généreusement au grand mouvement national acadien. Honneur à ces messieurs : ce sont des braves, des amis pleins de zèle et digne des autels de la patrie. Depuis quelques années, deux nouveaux journaux ont vu le jour en Acadie; puissent-ils, avec le Moniteur Acadien, leur aîné, continuer longtemps leur noble et patriotique mission. Puisse aussi l'union fraternelle cimenter leurs forces. Puissent ces trois avocats faire servir, comme disait naguère le vaillant Thibault, “l’un des plus beaux dons d’en Haut à la plus noble des causes : l’employer pour les fins de la justice, pour le triomphe des principes, pour l’honneur du peuple.” Acadiens, mes amis, supportez vos institutions et souvenez-vous toujours de ces mots : “Nos institutions, notre langue et nos lois.” Vos ancêtres ont semé dans une terre arrosée de pleurs, mais leurs rejetons (vous tous) moissonnent aujourd’hui dans l’allegresse : la jubilation metent! PAUL-PHILIBERT, Château-Montagne, 2l Sept. 1889.