l'Assomption

Année
1890
Mois
8
Jour
13
Titre de l'article
l'Assomption
Auteur
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Page(s)
2
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L’ASSOMPTION. Dans deux jours l’Acadie renaissante célébrera pour la dixième fois la fête patronale choisie à la Convention de Memramcook et approuvée et bénie par les autorités ecclésiastiques du pays. Comme il n’y a pas de Convention générale cette année, nous engageons nos compatriotes dans toutes les parties du pays de chômer la fête de l’Assomption avec tout le pompe possible. Nous constatons avec plaisir qu’elle doit être célébrée avec plus ou moins d’éclat et d’une manière générale dans chacune des trois provinces maritimes. Ainsi nos frères de la Nouvelle Ecosse ont choisi la Baie Ste Marie comme point de ralliement, tandis que les Acadiens de Tignish sur l’Ile du Prince Edouard ont fait des préparatifs considérables pour ne pas laisser passer la fête inaperçue. Ici au Nouveau-Brunswick le point de ralliement est Rogersville, une nouvelle colonie acadienne où M. l’abbé Richard a déployé un zèle colonisateur qui fera bientôt de cette nouvelle paroisse un des plus importants centres acadiens du Nouveau-Brunswick. Le but pratique et infiniment national pour lequel l’on s’est organisé dans ces trois centres acadiens mérite non seulement l’approbation mais l’encouragement de tout véritable acadien. L’éducation et la colonisation marchent de paire chez notre peuple et l’élan donné dans ces derniers temps à ces deux grandes œuvres, tant à la Nouvelle Ecosse qu’au Nouveau-Brunswick et sur l’Ile du Prince Edouard, n’est que l’indice du progrès que font les Acadiens dans toutes les autres voies de succès. Du moment où quelque danger menacera ces deux grands édifices nationaux – l’éducation et la colonisation -- adieu à tout autre progrès, car, selons nous, ils sont les seuls véritables bâses de notre future gloire nationale. Au point de vue politique nous avons fait des progrès considérables depuis quelques années, surtout dans cette partie du pays, mais ce progrès n’a été opéré qu’à cause de l’élan donné aux deux grandes œuvres dont nous venons de parler. Au reste, nous ne sommes pas de ceux qui croient que tout va s’accomplir dans un seul jour. Notre avancement politique ne sera comme tout autre que plus stable pour avoir été lent et un peu pénible. Succès donc à nos frères de Rogersville, de Ste Marie et de Tignish.