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Année
1898
Mois
6
Jour
16
Titre de l'article
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Auteur
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Page(s)
2
Type d'article
Langue
Contenu de l'article
— Notre confrère de Weymouth, l’Evangéline, touche dans son dernier numéro la question de la publication du COURRIER dans les deux langues, et exprime la crainte que notre feuille devienne tôt ou tard entièrement anglaise. Quand arrivera le jour où les Acadiens cesseront de nous donner l’appui nécessaire pour faire marcher notre journal nous ne serons pas lent à nous retirer complètement du journalisme. Malgré que notre peuple acadien n’est pas aussi actifs que leurs frères de langue anglaise à encourager le journalisme, cependant nous avons la ferme conviction qu’ils deviennent de plus en plus convaincus que le journal est un pouvoir qu’il faut maintenir. Il y a plus de négligence que d’apathie parmi les lecteurs français et si chacun se faisait un devoir de payer régulièrement son abonnement les journalistes n’auraient pas à se plaindre des misères financières sans nombre. Nous remercions notre confrère des paroles par trop flatteuses qu’il nous adresse au sujet de notre travail pour l’avancement de nos compatriotes. Il parle de sacrifices. Oui, depuis notre arrivée dans le nord du Nouveau Brunswick nous avons été appelé à faire des sacrifices pour l’encouragement de la cause qui nous est si chère, mais nous ne les regrettons pas. Nous sommes prêts à en faire autant si la nécessité l’exige. Le confrère craint que notre entreprise pourrait être un danger à la propagation de la langue française. Nous sommes forcés de différer du confrère sur ce point. Nous croyons que le plus que nous pourrons rapprocher nos compatriotes de l’élément anglais de notre province, c’est-à-dire leur faire comprendre nos besoins et nos droits légitimes et même notre langue et nos mœurs, notre progrès comme nationalité sera plus rapide et plus solide. En agissant ainsi nous sommes convaincu qu’un grand bien peut être accompli.