Deuxième Année

Journal
Année
1888
Mois
11
Jour
14
Titre de l'article
Deuxième Année
Auteur
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Page(s)
2
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DEUXIEME ANNEE Une année de finie. Nous commençons aujourd’hui notre deuxième année dans le journalisme. Avant de tourner la page qui doit nous laisser entrevoir un nouveau sentier à parcourir, jetons un rapide coup d’œil sur les premiers douze mois de notre existence dans l’arène où tout semblait s’opiniâtrer à nous trahir. D’abord, où sont les calamités qui devaient marquer notre jeunesse? nous n’en avons pas éprouvées :--les ennemis qui avaient poussé pendant quelque temps dans la decevante espérance de (illisible) la honte de leur humiliante défaite. Les Titans du Nord ont fait naufrage sur le rocher contre lequel ils rêvaient anxieusement de voir L’Evangéline disparaître comme une étoile filante. Dans un moment d’attaques injustes, inqualifiables, jalouses, inopportunes, le peuple a approuvé de notre attitude. Notre silence nous a porté bonheur. Nous avons, aujourd’hui même, les meilleures garanties de succès. Commencer notre deuxième année avec une liste d’au delà de 2,000 lecteurs, que pouvons nous demander de plus pour croire à notre établissement?—Rien de plus : nous pouvons marcher. * * * Nos ennemis ont failli dans leur œuvre : nous avons contemplé un juste triomphe et ri de leur ambition aux pieds d’argyle. Maintenant, nous, avons-nous accompli nos promesses, ou trompé le peuple?—Si nous n’avons pas fait de merveilles, nous n’avons certes pas beaucoup dévié de notre programme. Ce que nous avons promis à nos lecteurs, ils l’ont eu. Dans l’intérêt de notre œuvre, et aucunement pour notre gloire personnelle, nous pouvons ajouter que L’Evangéline a su, en maintes circonstances, se concilier les sympathies de personnages éminents dans l’échelle sociale. Dieu en soit loué, le bon vent a été pour nous. * * * L’année nouvelle sera modelée un peu sur la première. Dussions-nous varier notre programme, l’amender, l’agrandir, nous ne craignons pas de dire dès aujourd’hui que quel que soit notre ligne de conduite, notre plus chère ambition sera de faire du bien au peuple, et, s’Il est possible, de le rendre meilleure. Sans enlever la parole à notre curé, sans morigéner l’ordinaire de notre diocèse, quand nous le croirons utile et opportun, nous prêterons de bon cœur notre humble plume dans l’intérêt de nos croyances religieuses. S’il nous arrive de manquer de compétence, des amis aussi dévoués qu’éclairés nous viendront en aide. * * * Pour terminer, merci à tous ceux qui nous ont tendu une main généreuse; merci aux Acadiens qui ont si généreusement souscrit à notre œuvre. Merci aux amis de races hétérogènes, aux hommes de bonne volonté qui ont cru à la sincérité de notre mission. Puisse Dieu vous récompenser au centuple et nous rendre, nous, plus digne de notre laborieux et pénible apostolat.