Les Anciens Missionnaires de l’Acadie devant l’Histoire

Année
1910
Mois
11
Jour
24
Titre de l'article
Les Anciens Missionnaires de l’Acadie devant l’Histoire
Auteur
-----------
Page(s)
1, 4, 5, 8
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Les Anciens Missionnaires de l’Acadie devant l’Histoire (Droits de reproduction réservés) (Suite) Après le départ des principaux missionnaires et de la noble directrice du collège, tout a été bouleversé; aussi la justice de Dieu n’a pas tardé à s’enflammer contre les sacrilèges. Une année en effet n’était pas encore écoulée que presque tous périssaient misérablement, et le marchand lui-même a aprouvé depuis lors des pertes énormes. Si maintenant on pèse toutes ces considérations, et si on se demande quels droits a bien conservés ce marchand, on se persuadera qu’il ne peut certainement s’opposer au rétablissement de la mission, ni empêcher de prendre les moyens dont j’ai parlé. Il faut également rappeler que si l’Acadie est de nouveau acquise par le pouvoir royal, ce négociant n’a plus rien à attendre, car laissé seul à lui-même, il ne peut certainement recouvrer des mains des ennemis ce territoire perdu bien par sa faute. J’ai dit plus haut que le rétablissement de la Mission, comme aussi le rassemblement des catholiques, brebis fidèles, dispersés dans toute l’Acadie, nécessitaient le retour des anciens missionnaires. Eux seuls, en effet, connaissent les voies dont j’ai parlé, eux seuls aussi parlent la langue étrangères des Abénaquis. Si les anciens missionnaires ne retournent pas et que les hérétiques gardent la baie française, tous les indigènes convertis à la foi sont absolument perdus, car de nouveau missionnaires ne pourront jamais se rendre auprès d’eux; et même supposé qu’ils s’y rendent, la foi des sauvages n’en sera pas plus sauvegardée, car les vérités apprises des premiers missionnaires se sont presque effacées de leur esprit. Or, comment de nouveaux arrivés pourront-ils leur rappeler, tout de suite, leurs croyances, s’ils ont à passer deux ou trois ans avant de comprendre et de parler cette langue étrangère. Je parle en connaissance de cause, moi qui ai demeuré 11 ans dans cette mission, et qui ai parcouru presque toute cette région et les mers environnantes. Il faudrait faire retourner en particulier, les VV. PP. Gabriel de Joinville et Léonard d’Auxerre : ce dernier est resté six ans dans la mission et a été envoyé en France, en l’année 1649, par le vice-roi défunt, pour y traiter plusieurs affaires concernant l’Acadie. Devraient aussi repartir les VV. PP. Félix de Troyes et Elzéar de St Florentin ou le fr. François-Marie de Paris. Tous ces religieux parlent très bien la langue de l’Acadie. Le V. P. Gabriel de Joinville, pour mieux apprendre cette langue, à la vérité très difficile, mais néanmoins belle et riche de mots propres et très expressifs, est resté seul, toute une année, dans le bois, en compagnie seulement des sauvages de la forêt. Pendant toute cette année, il eut à supporter tant de misères et de privations de toutes choses qu’il fut pris, par trois fois, de souffrances et de maladies, dans lesquelles la peau de tout son cops se détachait et se renouvelait entièrement. Je n’ai, à la vérité, connu personne de plus généreux. Oh! plaise à Dieu, que tous ces vaillants reçoivent sans tarder l’ordre de retourner à cette mission! C’est là une affaire urgente, à mon avis, et votre très illustre Seigneurie, en se rappelant tout ce que j’ai écrit, n’en jugera pas diffèremment. D’ailleurs, si votre Seigneurie croyait nécessaire de m’associer, moi aussi, à ce ministère, je demande en toute humilité de prendre comme compagnon le V. P. Cyprien de Paris dont j’ai la confiance et que m’a donné l,assurance de l’empressement avec lequel il partirait pour cette mission; il remplit d’ailleurs toutes les conditions dont j’ai parlé, pour en assurer le rétablissement. N’était l’urgence de l’affaire, je souhaiterais que le V. P. Gabriel je Joinville et le V. P. Léonard d’Auxerre aillent à Rome pour exposer à la Sacrée Congrégation des Cardinaux de la Ste Eglise romaine de la Propagation de la Foi, l’état merveilleux où était autrefois la Mission d’Acadie. LETTRES DE L’ABBÉ L’ILE-DIEU AU MINISTRE DU ROI. (1) L’abbé de l’Ile-Dieu au ministre Paris, 9 février 1754. Monsieur, En conséquence de la lettre dont vous m’avez honoré le 4 du courant, j’ai commencé mes extraits dont tous les objets étaient séparément préparés, à l’exception de ce qui concerne le fort de Beauséjour et les missions, de ses rivières, la rivière St Jean et ses différents postes n’ayant reçu que le 6 les lettres et mémoires de M. LeLoutre qui m’ont été renvoyés du bureau de la marine, et dont par là j’ai évité le port, car pour ce qui regarde le surplus des autres colonies il m’est arrivé par la poste. Voici, Monsieur, l’ordre que je compte observer dans mes extraits de cette année pour vous présenter les objets avec plus de clarté et moins de confusion qu’il me sera possible. Vous trouverez ci-joint, Monsieur, la description exacte de ce qui concerne les postes, cures et paroisses de l’isle St-Jean, d’après la tournée et visite que M. Maillard en fit l’automne dernier en qualité de grand vicaire de l’Acadie. Je compte vous donner dans quelques jours ce qui regarde le fort de Beauséjour et ses rivières, sur ce que m’en a mandé M. LeLoutre. Je ferai un cahier séparé pour la rivière St-Jean, d’après les lettres et mémoires du Père Germain, jésuite, missionnaire des Marichites, et j’y joindrai ce que m’en mande M. LeLoutre qui a visité le cours de cette rivière et une partie de ses postes. Ce qui regarde l’intérieur de l’Acadie anglaise, les missionnaires qui s’y trouvent, ne comportera pas grand détail. Je continuerai mes extraits par l’isle Royale et ses différents postes desservis par les Récollets dont M. le comte de Raymond vous aura sans doute déjà rendu compte. (Vient ensuite un article séparé de Québec, les Trois-Rivières et Montréal, et en dernier lieu la Louisiane.) L’abbé de l’Isle Dieu au ministre Paris, 22 mars 1754. Monsieur, Je crains de vous importuner, mais dans le cas où vous trouverez bon que je fasse passer cette année à l’Isle Royale à l’Acadie, sur les rivières du fort Beauséjour et au fort de la rivière St-Jean le nombre de missionnaires dont il paraît qu’on y a absolument besoin, il est temps de penser à les rassembler et à en faire la destination. Et je ne fais, sur cela qu’attendre vos ordres, comme sur les autres articles de mes extraits pour chaque colonie et en particulier sur quelques-uns assez essentiels, que je n’ai pas cru devoir y insérer et sur lesquels j’aurai l’honneur de vous entretenir, si vous le jugez à propos, et quand il vous plaira me donner vos ordres à ce sujet. Je suis avec respect, Monsieur, Votre très humble et très obéissant serviteur, L’abbé de l’Isle Dieu, Vicaire général du Canada L’abbé l’Isle Dieu au Ministre Paris, 1er Avril 1754 Monsieur, Comme il ne parait pas que vous désiriez que j’aille à Versailles pour y reprendre mes extraits et y recevoir vos ordres, je prends la liberté de vous adresser le surplus des mémoires que j’avais à vous présenter et dont voici un détail. 1. Hospitalières de Québec, &c, &c… 2. Pour M. Leloutre (en faveur d’un frère unique qu’il a) &c. 3. Pour le nommé Arseneau, habitant des mines dont le mémoire fut présenté dès l’année dernière et appuyé de l’approbation et du témoignage de M. le comte de la Galissonnière. 4. Pour les habitants de Chipoudy, Petkoudiac [Petitcodiac] et Memeramcook [Memramcook], établis sur les rivières de ces noms sous le fort de Beauséjour; leur mémoire explique leur demande qui paraitrait favorable si la Cour voulait bien favoriser des habitants qui ont tout quitté pour conserver leur Religion et leur foi, et prouvé leur fidélité pour leur légitime souverain. 5. Ursulines de la Nlle Orléans, &c. &c. 6. Religieux de la Charité à Louisbourg. … 7. Jésuites des Illinois. … 8. Le nommé François Amplement, (recommandé par l’abbé LeLoutre). Il ne me reste plus qu’à vous parler des différents missionnaires qu’il conviendrait d’envoyer cette année à l’Isle Royale, à l’Acadie, sur les rivières de Beauséjour, aux familles qui sont sous le fort, où l’on vient de bâtir une nouvelle église. Le nombre des missionnaires de l’Isle St-Jean est complet et suffisant présentement pour celui des familles qui s’y trouvent actuellement établies. Il ne serait seulement question que de faire mettre les quatre missionnaires qui y sont, sur l’état de Louisbourg, et sur le pied des missionnaires des Sauvages, au lieu qu’il en a été mis que deux, ce qui fait que les quatres n’ont eu que chacun 250 livres au lieu de 500 livres, ce qui les a mis dans une furieuse détresse, leurs habitants ne leur fournissant rien, étant eux-mêmes à la ration du Roi, et leur récolte de 1753 ayant été conservée pour les dernières semailles, afin d’ensemencer une plus grande quantité de terrain, à proportion des défrichements qui se font et auxquels les missionnaires ont soin d’exciter leurs habitants autant qu’il est en eux. Les missionnaires qu’il conviendrait d’envoyer cette année, et les postes qui en ont le plus de besoin sont : 1. Un prêtre pour M. Maillard qui a absolument besoin d’un second pour le soulager. Il lui a été accordé dès l’année dernière, mais le besoin où il trouva dans sa dernière visite l’Isle St-Jean, lui a fait faire le sacrifice. 2. Il faut un nouveau missionnaire sous le fort de Beauséjour pour la garnison et les familles qui s’y sont établies. On y vient de bâtir une nouvelle église. 3. Il y a 200 familles sur les rivières de Chipoudy, Petkoudiak et Memramcouk qui n’ont point de prêtres. (2) 4. Il en faut absolument, au moins deux dans l’Acadie anglaise, où il y a encore plus en 8000 habitants française dont les habitations sont fort éparses et très éloignées les unes des autres, ce qui fait que trois missionnaires, qui y sont actuellement ne peuvent suffire, surtout deux étant âgés et très infirmes, d’ailleurs presque consumés de travail. Ainsi il conviendrait de leur envoyer cette année, du moins deux sujets pour les soulager, et Mgr l’Evêque de Québec de demande instamment. 5. Il n’y a ni prêtres ni chapelles au fort de Menagouech qui est celui de la rivière St-Jean. J’ai parlé au Père provincial des Jésuites pour fournir cette rivière de missionnaires, il me l’a promis. Mais le Père Germain, ancien missionnaire des Sauvages Marichites de l’isle d’Ecouba au nombre de plus de 80 familles et à 40 lieues au dessus du fort me mande, comme vous l’avez pu voir dans mes extraits, Monsieur, qu’il faudrait absolument un prêtre séculier au fort de la rivière St-Jean. Ainsi vous voyez, Monsieur, que c’en serait au moins six qu’il me faudrait trouver cette année. Le temps s’avance. Je n’ose rien faire sans vos ordres, je les attends, et suis avec respect, Monsieur, Votre, etc. L’abbé de l’Ile Dieu au Ministre Paris, 6 mai 1754 Monsieur, Quant aux quatre missionnaires que vous avez trouvé bon que je fisse passer cette année, vous comptez apparemment leur accorder la gratification ordinaire de 600 livres sans quoi il me serait impossible de les faire partir. J’en ai un 5e pour lequel je vous demande également le passage. Je le destine à Mgr l’Evêque de Québec qui n’a qui que ce soit auprès de lui pour les tournées dans son diocèse. Mais je ne sais encore avec quoi je lui ferai faire le voyage à moins que vous ne m’accordiez quelque chose. L’abbé de l’Ile Dieu au Ministre Paris, 7 mai 1754. Monsieur, Je vous supplie aussi, Monsieur, de vouloir bien me faire dire si je puis compter sur la gratification des quatre missionnaires que vous avez permis que je fisse passer cette année à Louisbourg pour être distribués dans les postes pour lesquels vous les avez vous-même destinés. Je prends aussi la liberté de vous demander quelque chose pour un ecclésiastique que je voudrais faire passer cette année à Mgr l’Evêque de Québec pour le secourir et l’accompagner dans les tournées et visites de son diocèse n’ayant qui que ce soit auprès de lui… L’abbé de l’Isle Dieu au Ministre Paris, 10 mai 1754. Monsieur, Je me conformerai aux ordres que vous m’avez donnés dans votre lettre d’hier en vous envoyant incessamment les noms des quatre missionnaires qui doivent passer à Louisbourg, et du cinquième qui doit partir pour Québec, dès que vous voulez bien accorder à chacun des quatre premiers une gratification de 600 livres et 300 livres pour le cinquième. L’abbé de l’Isle Dieu au Ministre Paris, 27 mai 1754. Monsieur, Je crois enfin avoir réussi à rassembler les quatre ecclésiastiques que vous m’avez permis de faire passer cette année à Louisbourg, pour la destination dont vous êtes convenu et que vous avez réglée vous-même, savoir : Le premier pour M. Maillard. Le second pour l’Acadie. Le troisième pour les rivières de Chypoudy [Chipoudy], Petcoudiak [Petitcodiac] et Memeramkouk [Memramcook]. Le quatrième pour M. LeLoutre sous le fort de Beauséjour. Ces quatre ecclésiastiques se nomment Messieurs Vizien et Calvert, (2) de Morlaix, paroisse de St-Martin, diocèse de St-Paul de Léon; M. de la Personne actuellement desservant à Biscêtre; et DuGuay desservant de l’Hôtel-Dieu, que Mgr l’archevêque de Paris a bien voulu me céder. Le cinquième que je vous ai demandé la permission de faire passer à Québec, pour Mgr l’évêque de Québec, s’appelle M. Lambert, du diocèse de Liège actuellement au Séminaire du St-Esprit. Vous m’avez mandé par votre dernière lettre, Monsieur, que vous accorderiez aux quatre premiers missionnaires dont je viens de vous donner les noms, une gratification de chacun 600 livres, et une de trois cents livres pour le cinquième. Si vous voulez bien m’en adresser les ordonnances, je me donnerai les mouvements nécessaires pour en toucher le montant et le remettre à ces Messieurs. Mais il s’agit de savoir d’où ils partiront, et où ils se rendront pour attendre le temps de leur embarquement, si ce sera à la Rochelle ou à Brest où est actuellement le nouveau gouverneur de l’isle Royale. Quant à celui qui doit passer à Québec, j’ignore également où il doit se rendre, et j’attends, sur cela, vos ordres, pour m’y conformer comme sur tout ce qu’il vous plaira de m’ordonner. Je suis avec respect, Monsieur, Votre, etc. L’abbé de l’Ile Dieu au Ministre. Paris, 20 juin 1754. Monsieur, Je viens de recevoir une lettre de M. D’Abbadie, commissaire ordonnateur pour le Roi à la Rochelle, qui me consterne de douleur et me jette dans le plus grand embarras, mais comme tous les événements sont dans la main de Dieu (soit qu’il les permette ou qu’il les ordonne) il faut s’y soumettre et adorer la main qui les arrange ou les tolère. M. D’Abbadie me mande qu’il n’y a plus pour cette année de vaisseau à partir pour Louisbourg. Ainsi voilà mes missionnaires qui sont à Paris et qui ne demandaient pas mieux que de partir, retardés pour l’année prochaine, ce qui me jettera dans un furieux embarras pour les conserver. Ce qui m’afflige encore plus c’est le besoin qu’on en a dans la colonie. Je vous supplie, du moins, Monsieur, qu’ils puissent partir par les premiers vaisseaux si je puis les conserver jusqu’à ce temps là, car ce sont deux excellents sujets. Quant aux deux missionnaires qui devaient partir de Brest, M. Hocquart me mande qu’il a fait partir le premier (nommé M. Vizien) sur le vaisseau L’Aigle. Qu’il lui a délivré une gratification de 400 livres et qu’à l’égard du second (nommé M. Coquard) il le fera partir par le vaisseau qui doit passer M. le nouveau gouverneur et M. de Franquet, s’il arrive assez tôt. Il m’ajoute qu’il lui délivrera également une gratification de 400 livres en supposant qu’il partira. L’abbé de l’Ile Dieu au Ministre Paris, 8 juillet 1754 Monsieur, Des quatre (missionnaires) destinés pour l’Acadie, il n’en est parti qu’un par Brest, qui était sur les lieux et à qui, par conséquent, je n’ai fait délivrer que 400 livres au lieu de six que vous lui aviez accordées, voulant entrer par là dans vos vues, et ne pas vous constituer dans une dépense qu’il paraissait raisonnable de vous épargner. Des quatre autres missionnaires, il en est resté un à Guingan, dans le voisinage de Brest, où il attend le départ des premiers vaisseaux qui partiront de ce port pour Louisbourg. Les trois autres sont dans le diocèse de Paris, et à Paris même, où Mgr l’Archevêque m’a fait la grâce d’en placer deux jusqu’au départ des premiers vaisseaux. Ainsi je me trouve par là déchargé de leur subsistance. Quant au 3e et dernier, comme il n’est pas prêtre, mais simplement diacre, je le ferai subsister comme je pourrai et le ferai ordonner dans l’année, sur une dispense d’âge que j’ai demandée à Rome et sur le prétexte qu’étant destiné pour les Sauvages, il ne peut y être envoyé trop jeune pour la plus grande facilité d’en apprendre la langue. Vous voyez par là, Monsieur, que je n’ai pas manqué de sujets, mais que tout l’inconvénient est venu de ce qu’ils n’ont pu se rendre assez tôt, au temps et au lieu de leur embarquement. Je vous supplie seulement d’observer que nous en avons très grand besoin dans l’Acadie anglaise et sous le fort de Beauséjour. Nous avons sur les rivières de ce dernier poste nommées Chypoudy, Petcoudiac et Memeramkouk, 200 familles françaises qui commencent à se bien établir (et c’est là même où se doivent faire les aboiteaux, dont vous avez accordé les fonds) et ces mêmes familles n’ont aucun prêtre ni missionnaire. Il en faut nécessairement un de plus à l’Acadie anglaise, suivant que vous l’avez accordé, un pour les Sauvages Mikmak de la Louisiane (sic), à Labrador, ou Ste Famille. Ainsi cela en fera quatre indispensable et pour lesquels je vous demanderai dans son temps, le passage sur les premiers vaisseaux pour ne pas tomber dans le même inconvénient qui m’a causé bien de la peine et de la contradiction. Joint à la lettre de M. l’abbé de l’Isle Dieu du 12 octobre 1754 (au nouveau ministre). Mémoire à présenter à Monseigneur, le garde des sceaux, ministre secrétaire d’Etat de la Marine. Au sujet des quatre missionnaires qu’il conviendrait d’envoyer au printemps prochain, dans les trois colonies de l’isle Royale, de l’Acadie et de Québec. Il en fut demandé cinq à M. Rouillé dans le dernier travail et il voulut bien les accorder. Le premier pour les Sauvages Mikmak, de Labrador, ou de l’île de la Ste-Famille, dans l’Isle Royale, au dessous et à 18 lieues de Louisbourg. Le second pour les Acadiens français qui sont encore (au nombre de 7 à 8000, et sur leurs anciennes habitations) dans la péninsule de l’Acadie, sous le gouvernement anglais. Le troisième et le quatrième pour les nouveaux établissements qui se sont faits sous le fort de Beauséjour, et en particulier sur les trois rivières de Chipoudy, Petkoudiak et Memeramkouk, sur lesquelles trois rivières il y a 200 familles, par conséquent plus de 1200 habitants qui n’ont ni curé, ni missionnaire, et qui auraient besoin au moins de deux prêtres par l’éloignement où leurs établissements sont les uns des autres. Le cinquième fut demandé et accordé pour Mgr l’évêque de Québec, qui en a un très pressant besoin, n’ayant personne auprès de lui, pour le soulager et l’accompagner dans ses tournées de visites et surtout dans ses missions. L’abbé de l’Isle Dieu au Ministre Paris, 15 septembre 1755. Monseigneur, Je n’ose plus, monseigneur, vous parler de différents articles de mes dernières lettres, si cependant je ne croyais de vous importuner, je vous demanderais un ordre pour qu’on me délivrât l’ouvrage de MM. les commissaires du roi su la question des limites. Je suis informé qu’on le délivre au public. Nous sommes inondés de petits ouvrages fugitifs sur cette question. J’avoue que je serais bien aise d’en trouver la réponse dans leur source et dans les titres mêmes sur lesquels les Anglais imaginent de fonder leurs vagues prétentions. Cette matière a été traitée d’une manière si concluante contre les Anglais que je serais bien aise de recevoir ce que MM. les commissaires du roi leur opposent, et la manière dont ils combattent et détruisent leur système dont les preuves mêmes militent contre leurs prétentions. Pardonnez-moi, je vous prie, cette curiosité de citoyen et de patriote. Je suis, et. L’abbé de l’Isle Dieu. L’abbé de l’Isle Dieu au Ministre Paris, le 29 septembre 1755. Monsieur, Je viens de recevoir dans le moment une lettre du missionnaire qui était aumônier de la garnison de Beauséjour lorsque ce fort a été pris par les Anglais. Sa lettre est datée du 9 juillet et de Louisbourg où il mande que la garnison de Beauséjour est sortie de ce fort après seize jours de tranchée et d’attaque très vigoureuse, et avec des forces supérieures aux nôtres (3), surtout vis-à-vis de la conduite qu’ont tenue nos Acadiens établis sous le susdit fort, et les Sauvages qui n’ont pas fait si bonne contenance qu’on espérait. Ce missionnaire m’ajoute que M. de Rouilly est passé en France pour apporter le détail à la cour, aussi je ne vous en ferai pas de plus ample, monseigneur, surtout n’ayant encore reçu que la lettre de ce missionnaire, qui me mande que le jour même de la date de sa lettre, il s’embarque pour passer de Louisbourg à Québec, avec la garnison du fort de Beauséjour, qui en était sortie avec les honneurs de la guerre et avait été conduite à Louisbourg aux frais du roi de la Grande Bretagne. L’essentiel de ma lettre, monseigneur, est de vous informer du sort du premier et principal missionnaire que nous avions sur nos nouveaux établissements, sous le fort de Beauséjour, M. LeLoutre. On me mande une les anglais l’ont beaucoup cherché en entrant dans le fort et qu’à en juger par la perquisition exacte et avide qu’ils en ont faite, ils paraissaient disposés à lui faire un mauvais traitement. Mais heureusement il en était sorti un quart d’heure auparavant, et avait pris et dirigé sa route vers Québec où il doit être actuellement. Ce missionnaire, monsieur LeLoutre, avait heureusement pris la précaution de confier tous ses papiers, mémoires, plans et instructions de la Cour, à un particulier qui me mande les avoir remis à M. de Villejoin, commandant de l’île St-Jean, et assez à temps pour n’en avoir pas été saisi, puisqu’il a été arrêté depuis sur les simples soupçons qu’on avait de lui et ensuite relâché. Ce même habitant me mande que monsieur de Villejoint a fait passer tous les papiers de monsieur LeLoutre à un monsieur de Manach, missionnaire des Sauvages Micmacs qui se sont retirés à Remchick depuis la prise de Beauséjour, et où ils sont plus en sûreté qu’ils ne l’auraient été au port LaJoie, fort de l’ile St-Jean, où commande M. de Villejoint, s’il venait à être attaqué. Il m’a toujours paru d’autant plus important que les mémoires, papiers et instructions de monsieur LeLoutre ne tombassent pas entre les mains des Anglais, qu’il était l’auteur et le chef de tous les établissements que nous avions sous le fort de Beauséjour, et sur ses rivières, et que l’indignation des Anglais contre ce missionnaire aurait bien pu rejaillir sur les autres missionnaires qui nous restent encore dans ces parages, au lieu que par les capitulations même on me made qu’il a été permis aux habitants de rester sur leurs habitations, d’y exercer librement leur religion et d’y avoir autant de missionnaires qu’ils en pourraient entretenir, du moins comme le mande (4) et M. de Rouilly vous donnera, dans doute sur cela, tous les éclaircissements nécessaires sur ce qui s’est passé depuis la prise de Beauséjour jusqu’à son départ de Louisbourg. On m’a remis, Monseigneur, et même envoyé de l’imprimerie Royale l’ouvrage de MM. les commissaires du roi sur les limites de l’Acadie dont j’ai déjà prié M. de la Porte de vous marquer ma très respectueuse reconnaissance. Je suis, etc., L’abbé de l’Isle Dieu. Lettre de Monsieur LeLoutre, pris et retenu à Plymouth. Monseigneur le garde des sceaux est supplié de lire (illisible) copie de sa lettre, tant à la première page qu’au revers où se trouvent les différentes inscriptions de la susdite lettre. Copie d’une lettre à monsieur l’abbé de l’Isle Dieu, par monsieur LeLoutre, prêtre missionnaire de l’Acadie française sous le fort de Beauséjour, sous le nom de J. L. Desprez en date du 22 septembre 1755 de Plymouth. Monsieur, J’ai été pris et conduit dans ce port. Comme on ne m’a pas permis d’aller à terre je ne puis vous dire ce que je deviendrai ni vous dire où je serai, mais je vous prie de me faire tenir de l’argent. J’en manque totalement, et de travailler à procurer ma liberté. J’espère que vous ferez pour moi toutes les démarches nécessaires. Vous verrez monsieur de Machault et M. de Mirepoix. Mon adresse : à M. Desprez pris par la frégate l’Embuscade, et conduit à Plymouth par le vaisseau du roi l’Oxford. Vous voyez par là qu’il faut s’adresser à un quelqu’un bon négotiant qui fasse toutes les démarches pour me trouver. Je suis très respectueusement, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur, J. L. Desprez. L’inscription de la lettre en l’autre part est à monsieur l’abbé de L’Isle-Dieu, au séminaire des Missions Etrangères, rue du bacq, faubourg St Germain, à Paris. Au revers de la lettre et du côté du cachet est l’inscription suivate, et d’Une écriture différente, telle qu’elle est ci-après figurée : Sous couvt de V. S. h. S. pour monsieur P. Simond à Londres, 29 septembre. L’abbé de l’Isle Dieu au ministre Paris, le 4 octobre 1755. Monseigneur, J’ai une bien mauvaise nouvelle à vous apprendre, mais j’ai cru ne pouvoir trop tôt vous en informer. En partant mercredi matin pour la campagne, j’ai eu l’honneur de vous rendre compte de ce qui s’était passé à la prise du fort de Beauséjour, d’après le détail que j’en avais reçu d’un missionnaire, aumônier de la garnison. J’ai trouvé hier au soir, vendredi, à mon retour une lettre de Plymouth, datée du 22 septembre et signée J. L. Desprez. Ce J. L. Desprez est monsieur LeLoutre, prêtre et premier missionnaire de l’Acadie française sous le fort de Beauséjour, dont j’ai eu l’honneur de vous parler, monseigneur, dans ma dernière lettre. J’ai celui de vous adresser copie de la sienne datée de Plymouth du 22 septembre dernier avec l’inscription sous laquelle elle m’est adressée, et une seconde inscription au revers de la susdite lettre et du côté du cachet. Comme ce missionnaire n’est pas connu de vous, monseigneur, vous pouvez vous informer à monsieur de la Porte, et même à monsieur Rouillé. L’un et l’autre le connaissent du côté du zèle et de l’intelligence te savent également l’utilité dont il a été à la colonie, depuis près de vingt ans. J’ai cru devoir commencer par vous en donner avis, après quoi – et si vos grandes occupations ne vous permettaient pas de m’honorer d’un mot de réponse – je vais mettre tout en œuvre pour procurer quelques secours à ce saint et vertueux missionnaire, qui a également bien mérité et de l’état et de la religion, quand je devrais emprunter et vendre une partie de mes livres pour faire honneur à mes engagements à son profit et pour le soulager dans sa détention et vis-à-vis de la détresse où il se trouve. Je vous demande en grâce, monseigneur, de pourvoir à sa sûreté. Quant à ses besoins je vous supplie de me faire informer de ce que vous aurez la bonté de faire à son sujet et de m’indiquer vous-même la route que je dois tenir pour lui procurer du pain, quand ce devrait être au dépens de mes propres et plus pressants besoins – N’en connaissant point que je puisse préférer aux siens. Je me croirais trop heureux de me priver du plus nécessaire pour soulager un aussi bon serviteur de l’état et de la religion. Il me mande de vous informer de sa situation, et d’en parler à M. de Mirepoix. Je suppose que c’est à monsieur le duc, et non à M. l’ancien évêque de ce nom. Car quand le second vivrait encore il ne nous serait pas d’une grande ressource, ni disposé à mieux traiter les missionnaires de ce diocèse que leur évêque. Je n’ai pas cru devoir écrire à monsieur le duc de Mirepoix, sans avoir, sur cela, reçu vos ordres. J’ai pensé qu’il valait mieux réunir en vous toute ma confiance et mes espérances en faveur de ce respectable et vertueux ecclésiastique. Je vous supplie, monseigneur, de ne me pas laisser ignorer ce que vous voudrez bien faire pour lui. Il est bien digne de toutes vos bontés et des secours que vous voudrez bien lui procurer, tant pour sa liberté que pour sa subsistance. Je vous les demande avec la dernière instance pour lui, et je suis avec respect, monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur, L’abbé de l’Isle Dieu, Vicaire-général des colonies de la Nouvelle-France en Canada L’abbé de l’Isle Dieu au Ministre A Paris, le 8 octobre 1755. Monseigneur, En conséquence de votre dernière lettre, datée du 5 et que je reçus hier, mardi, 7 du courant, je me rendis dans le moment chez monsieur Kolly, banquier, rue Vivienne, pour y concerter avec lui la lettre qu’il devait écrire, et qu’il écrivit sur le champ à un banquier négociant de Londres – M. P. Simon – qui se trouvait même indiqué par monsieur LeLoutre, puisque sa lettre était parvenue du port de Plymouth à Londres sous le couvert du susdit M. P. Simon, qui me l’avait fait passer de Londres à Paris. J’ai pris la précaution de couper la signature de la lettre de monsieur LeLoutre, signée J. L. Desprez et de l’insérer dans celle de Monsieur Kolly, à monsieur P. Simon, correspondant de Londres, avec qu’il n’y avait ni méprise de sa part, ni surprise de celle d’un tiers. Avant que de recevoir la réponse dont vous m’avez honoré, monseigneur, je m’étais déjà informé de M. P. Simon et on m’en avait dit beaucoup de bien pour l’intelligence et l’exactitude. D’ailleurs il est à présumer que monsieur LeLoutre, qui a déjà été plusieurs fois en Angleterre, le connait puisqu’il lui a adressé sa lettre pour la faire passer. Le seuil inconvénient qui reste à craindre c’est que notre cher prisonnier n’ait été transféré depuis le 22 septembre, date de sa lettre, et que M. P. Simon n’ait de la peine à le découvrir. Voilà, Monseigneur, toutes les précautions que j’ai pu prendre, et il me reste plus qu’à vous supplier de pourvoir à la sûreté et à la liberté de notre cher missionnaire, dès que les circonstances le permettront. J’ignore comment et où il a été pris. J’avais eu l’honneur de vous mander, d’après la lettre de l’aumônier de la garnison de Beauséjour, qu’il était sorti un quart d’heure avant que les Anglais y entrassent et qu’ils l’y avaient fait beaucoup chercher. Il y a toute apparence qu’ils l’ont fait suivre dès qu’ils ont su qu’il prenait sa route vers Québec ou que s’il y est arrivé il a voulu repasser en France sur quelque vaisseau parti de ce port, et pris par les Anglais dans la traversée. Mais il n’y a sur cela que des conjectures à former jusqu’à ce qu’on ait de lui un plus grand détail que je ne manquerai pas de vous faire passer, Monseigneur, dès qu’il sera parvenu jusqu’à moi. Si vous ignorez, Monseigneur, le sort du vaisseau sur lequel nos trois missionnaires séculiers et le Père Ambroise, récollet et curé de Louisbourg, sont partis du port de Rochefort, dans le courant de juillet dernier pour Louisbourg, en voici le détail en peu de mots. D’après la lettre que m’écrit le Père Ambroise, Récollet, en date du 22 août, il me mande qu’ils sont arrivés le 18 à la vue du port de Louisbourg, et que quoiqu’ils l’aient trouvé bloqué, ils y sont entrés sains et saufs par une espèce de prodige. Il m’ajoute que les trois prêtres séculiers trouvant les postes qu’ils devaient occuper dérangés par la prise de Louisbourg (sic pour Beauséjour) devaient passer à Québec, par le premier vaisseau qui partirait de Louisbourg pour ce port, se trouvant inutiles à Louisbourg et pouvant devenir utiles à Monseigneur l’évêque de Québec, qui pourra facilement les faire repasser dans les postes de notre Acadie française, pour lesquels ils étaient destinés, si il se fait quelqu’arrangement de pacification et de cautionnement entre les deux couronnes. J’espère, Monseigneur, que vous approuvez, le parti qu’ont pris ces trois zélés et vertueux missionnaires, qui suivant la lettre du Père Ambroise doivent être partis de Louisbourg pour Québec le 24 ou 25 de septembre à moins que la prudence de messieurs de Drucourt, de Franquet, et Provost n’en ait jugé autrement. Il m’a paru par la lettre du Père Ambroise que ses supérieurs avaient pris la précaution de rappeler en France, deux religieux qu’ils auraient dû y faire repasser depuis longtemps. Il y a eu bien encore quelqu’un, mais qui se trouvant seul de son géni et de son caractère sera plus facile à ramener à la régularité de son état et à l’exactitude de ses fonctions et de son ministère. D’ailleurs le Père Ambroise actuellement supérieur et curé est un homme doux et liant qui a toujours bien vécu avec les prêtres séculiers. Ainsi il faut espérer qu’on verra revivre, dans cette colonie, l’union, la paix et la bonne intelligence pour le bien même du service et au profit de l’édification publique. Je suis avec respect, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur, L’abbé de l’Isle Dieu, Vicaire général des colonies de la Nouvelle-France en Canada L’abbé de l’Isle Dieu au ministre. A Paris, le 10 octobre 1755. Monsieur, Il n’est plus douteux que ça été sur mer que monseigneur LeLoutre a été pris, et dans la traversée de Québec en France. J’avais eu l’honneur de vous informer, monseigneur, que cet ecclésiastique était sorti de Beauséjour le jour même que le Anglais y était entrés, et qu’il avait pris la route de Québec par terre. Je vois qu’il y est arrivé sans accident, à en juger par une lettre de madame la marquise de Vaudreuil qui m’annonce le départ ce cet ecclésiastique pour se rendre en France. Le départ de cet ecclésiastique de Québec, m’est d’ailleurs confirmer par une lettre que je reçus hier de monsieur Bigot pour lui et qu’il lui adresse en France. Si la fréquence de mes lettres vous importunait, monseigneur, je vous supplierais de me le faire dire. Jusque là je me croirai obligé de vous informer exactement et à temps de tout ce que j’apprendrai de particulier dans les circonstances présentes. Je suis avec respect, Monseigneur, Votre très humble et très obéissant serviteur, L’abbé de l’Isle Dieu, Vicaire général des colonies de la Nouvelle France, en Canada. L’abbé de l’Isle Dieu au Ministre Paris, le 3 novembre 1755. Monseigneur, Il m’a paru qu’il était de mon devoir et de ma reconnaissance de vous informer de l’effet qu’avait et la lettre que monsieur Kolly, banquier de Paris, avait écrite à monsieur Simon, banquier de Londres, son correspondant. Vous en jugerez vous-même, monseigneur, par la lettre de monsieur LeLoutre, sous le nom de J. L. Desprez, que je reçus hier 2 du courant, et dont je joins ici la copie figurée. Cette lettre m’est parvenue par la poste sous l’adresse suivante : A Monsieur l’abbé de l’Isle Dieu au Séminaire des Missions Etrangères, faubourg St Germain, rue du Bacq. à Paris. Il parait, ou du moins il y a lieu de présumer, monseigneur, que ce bon et vertueux missionnaire a reçu les cinq cents livres que vous avez ordonnées à monsieur Kolly de lui faire compter, et il parait bien disposé à ménager cette petite ressource qui lui était extrêmement nécessaire dans la détresse où il se trouvait. Mais il parait également qu’il est toujours à bord du vaisseau l’Oxford dans le port de Plymouth, sans pouvoir aller à terre. S’il était possible de lui procurer cette liberté cela lui ferait grand plaisir, jusqu’à ce que les circonstances plus favorables permettent de lui procurer son entière liberté. Je crois même, monseigneur, que vous en pourriez tirer des éclaircissements très utiles, s’il était en France, par la parfaite connaissance qu’il a de l’Acadie, et des propriétés et possessions respectives des deux couronnes dans cette colonie. Je vous supplie, du moins, monseigneur, de ne le pas oublier et de le regarder comme un excellent sujet du Roi qui a toujours bien mérité de l’état et de la religion. L’abbé de l’Isle Dieu. (1) C’est grâce à l’obligeance de notre ami M. Placide P. Gaudet si nous pouvons publier ces lettres de l’abbé de l’Isle-Dieu. (2) L’abbé LeGuerne y était depuis 1753 – Pl. P. G.) (2) Coquant, et non « Calvet ». (3) Il y a certainement une omission ici, mais je ne sais si elle est due à l’abbé de l’Isle-Dieu ou au copiste. – Pl. G. (4) Sic. Il y a évidemment omission des mots : « l’aummônier de la garnison à Beauséjour. »