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Newspaper
Year
1887
Month
12
Day
14
Article Title
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Author
un Acadien
Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
M. le Rédacteur, L’apparition de L’Évangéline a été pour nous, Acadiens de la Baie-des-Chaleurs, d’une bien grande consolation. Les liens qui nous unissent à nos frères de la Nouvelle-Ecosse sont toujours vivaces, et nous sont chers à plus d’un titre. Nous sommes donc heureux prendre qu’une plume habile nous mettra en communication avec eux en nous donnant régulièrement un aperçu de ce qui les intéresse. Leurs luttes ont été les nôtres, leur conservation la nôtre, et leurs intérêts sont les nôtres. Le nom du nouveau journal est certainement de nature à éveiller de bien chers souvenirs pour nous, acadiens fils de la France, très éloignés par l'espace, mais rapprochés, unis à nos bien-aimés frères par le cœur. Oui, certes, la conservation de nos frères est “un miracle perpétuel,” comme le disait si justement une éloquente plume sur la deuxième page du numéro prospectus de L’Évangéline. Nos félicitations aux braves qui ont entrepris cette œuvre fertile en mérites. Donc, longue vie à L’Évangéline que nous verrons avec plaisir circuler au milieu de nos familles acadiennes des rives de la Baie-des-Chaleurs, qui, comme leurs ancêtres, sont demeurées inviolablement religieuses, patriotiques et amies de la belle et grande cause de l’éducation. Nous pouvons nous flatter, avec raison et non sans un légitime orgueil de posséder, aujourd’hui, de bonnes écoles, des couvents, des institutions de tout genre qui rendent témoignage du zèle infatigable de notre clergé, en même temps qu’ils sont d’un précieux secours à nos populations acadiennes, dans cette partie reculée de la belle et vieille Province de Québec. Nos bonnes gens du comté de Bonaventure trouveront sur votre feuille d’utiles renseignements, des connaissances pratiques, et surtout une agréable distraction aux ennuies dans les longues veillées de l’hiver. Avec l’hommage de mon plus profond respect, veuillez agréer M. le Rédacteur, mes meilleurs souhaits pour l’avenir. UN ACADIEN. St. Bonaventure, P. Qué. Le 5 déc., 1887.