Lettres

LETTRES M. le Rédacteur, Il se publie en ce temps-ci dans un journal de Moncton, N.-B., une série de correspondances sur le mariage qui est propre à faire rougir de honte, même ceux qui n’ont que la moindre idée du Christianisme. En effet l’on y traite du sublime sacrement du mariage qui est le boulevard de la société chrétienne et le gage assuré du bonheur dans la famille humaine, comme d’un contrat usufruit dont la validité et les obligations dépendent absolument de circonstances! C’est tout simplement un retour au paganisme ancien et l’adoption du paganisme moderne qui laisse le troupeau sans pasteur, errant au gré de ses caprices, de ses convoitises et de son égoïsme, et arrivant surement au divorse qui n’est que la mise en pratique, sous d’autres formes, de la religion du mormon polygame. Il est surprenant que dans notre société qui se targue pourtant d’un grand fond de christianisme l’on permette la publication de telles correspondances qui basent leurs arguments dans un matérialisme tout pur et amusent le lecteur sur le bord de cet abime effroyable où les ennemis de toute religion s’efforcent d’engloutir les vérités révélées par une sage Providence pour le bien du monde entier. En lisant ces articles, l’on se sent pris de vertige, en pensant aux désastreuses conséquences que ces doctrines, qui font leur chemin dans tous les foyers, peuvent entrainer. Pour nous catholiques qui considérons le mariage à son véritable point de vue, nous y trouvons, à part le contrat indissoluble entre l’homme et la femme, les grâces nécessaires accordées par le Créateur pour l’accomplissement des devoirs multiples que cet état impose. Le but du mariage, dit St. Paul, est l’augmentation du royaume de Dieu et il prend son type dans l’union de Jésus-Christ avec sa sainte Eglise. La famille chrétienne est un sanctuaire où se perfectionne sous l’œil de Dieu et avec la douce influence de la Religion l’ordre religieux et social. Le mariage est donc une institution Divine et nous en trouverons les raisons et les preuves dans les deux Testaments. Et quand nous voyons mettre en doute ce dogme fondamental de la Religion, en questionnant : “Is marriage a failure?” !! c’est demander tout simplement si Dieu à bien fait ce qu’il a fait. Les correspondants accrédités dans le journal mentionné, menquent autant en science qu’en Religion dans une question qui touche directement au bonheur des peuples. Ils ne voient que le côté des plaisirs, des commodités, des sensualités dans le mariage, et se retranchant derrière ce ramport de fantaisie, ils perdent entièrement de vue les grâces, les verus, les devoirs compris et acceptés pour se jeter dans un vide affreux qui laisse l’âme et le cœur au désespoir. Il serait donc à désirer que ces âmes et ses cœurs vides fissent un petit effort pour apprendre le catéchisme qui seul peut résoudre la question. Votre serviteur, Petitpas Notre-Dame, N.-B.