Lettres

Newspaper
Year
1888
Month
5
Day
2
Article Title
Lettres
Author
un colon
Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
LETTRES M. le Rédacteur, Une nouvelle paroisse acadienne vient d’obtenir son indépendance civile de la Législature Provinciale, lors de sa dernière session, à Frédéricton. Cette jeune paroisse du beau et grand comté de Kent a été baptisé du nom de St. Paul. Après avoir été ecclésiastiquement incorporée en paroisse distincte par Sa Grandeur, Mgr Sweeney, évêque de St. Jean, N. B., qui y a installé M. l’abbé Jean Hébert, lequel dessert aussi les paroisses de St. Norbert, St. Joseph d’adamsville, St. Paul est enfin incorporée par la législature, ce qui donne aux acadiens par l’incorporation de cette deuxième paroisse du comté de Kent peut se faire représenter au conseil municipal par deux conseiller de plus. Cette (?)e est maintenant appelée à marcher de plein pied dans la voie du progrès. Il y a à peine vingt-trois ans, on ne voyait à l’endroit dont je parle que des arbres gigantesques : et les seuls habitants de cette place n’étaient que des animaux sauvages comme ceux qui habitent les forêts vierges de cette partie du pays. La cognée de nos vaillants colons d’origine acadienne, le (illisible) et (illisible) pour de la patrie ont fait ce qu’est actuellement cette belle petite paroisse de St. Paul. Ce qui a été fait dans le passé peut être continué avantageusement dans l’avenir si ont s’anime du courage et de la noble et louable persévérance de nos devanciers. Voyez ce qui a été fait en ce temps remarquablement chevaleresque, voyez dans un endroit sauvage l’œuvre de la Colonisation; l’œuvre bénie de Dieu et voulue par lui. Là ou le seigneur ne recevait pas de culte, on voit maintenant des fidèles aller ensemble au temple, un prêtre leur parler la divine parole, célébrer les Saints Mystères, la semaine et les dimanches. Voilà l’œuvre de la Colonisation et l’œuvre de ceux qui l’ont encouragée : voilà le premier fruit de la persévérance de vingt années de lutte; voilà l’œuvre qui doit servir d’exemple à nos acadiens qui n’ont pas encore songé à faire la guerre aux géants de nos forêts vierges, pour s’y créer un domaine qui leur survivra dans l’activité de leurs enfants. Cette terre défrichée au prix de tant de sueurs constitue aujourd’hui un asile confortable pour des centaines de familles. Pour servir d’exemple à la nation dont nous sommes, dans l’intérêt de tous, et un peu pour montrer ce que nous avons fait, qu’il me soit permis de vous donner un aperçu sommaire de ce qui a été fait ici depuis l’année 1863. Ce qui a été fait ici peut se faire en même proportion par la jeune génération, car c’est le même Dieu qui soutient le courage de l’homme dans les cambats de la vie pour la vie. En 1873 donc, notre digne Evêque Mgr John Sweeney, de St- Jean, N. B., fit la demande au Gouvernment Provinciale d’une certaine étendue de terre sur les bords de la Rivière Bouctouche, dans le Comté de Kent pour l’établissement de colons de son choix. Les vues de Sa Grandeur furent prises en sérieuses considération, et dès l’année suivante tout près de 20,000 acres de terre furent arpentés, de par l’ordre du Gouvernement, de chaque côté de la Rivière. Les vues de Sa Grandeur ayant été communiquées au clergé de son diocèse, a Mgr l’évèque de l’Ile du Prince Edouard (autrefois l’Ile St. Jean) dans la même année, 1863, feu l’abbé George Belcour, de Rustico, I. P. E. aussi que Jos. Arsenault, (dit abraham), Félix Poirier, de la rivière St. Jacques, traversèrent sur une chaloupe pour venir explorer le terrain en compagnie de plusieurs autres personnes de Bouctouche. Et à son retour, il fit tant que dès l’année 1865, Dominique Richard, Jos Richard (dit Major) vinrent s’établir sur le terrain de l’Evêque (tel était le nom qu’on lui donnait alors) Ces hardis pionniers franchirent l’intervalle de sept milles, eux et leurs familles, à travers un sentier peu pratiquable, pour aller prendre possession de leur nouveau domaine. En 1866, sont venus de l’Ile du Prince-Edouard, Marie Arseneault, (Abraham) Anas Gallant, Théophile, Gallant, Maxime Arsenault et Joseph Arsenau. UN COLON.