La Passion de l’Acadie

Newspaper
Year
1910
Month
2
Day
15
Article Title
La Passion de l’Acadie
Author
----
Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents

La Passion de l’Acadie

 

A peine était-il né, le Sauveur du monde du se résoudre à l’exil; et durant le douloureux voyage de la sainte Famille de Bethléem en Egypte, le cruel Hérode ordonna le massacre de tous les enfants mâles du peuple de Dieu, de deux ans et au-dessous.

 

A peine était-elle née, l’Acadie vit ses enfants dispersés en pays ennemis. Le gouvernement anglais (c’est un fait absolument historique) ordonna le massacre de ce qui restait.

 

Après un certain temps, la sainte Famille put rentrer au pays de ses ancêtres, mais, par crainte des persécuteurs de l’Enfant, elle se fixa en Galilée où elle vécut obscurément.

 

Après quelques années, les débris épars du peuple acadien purent rentrer au pays des ancêtres, mais, par crainte des bourreaux, ils se fixèrent loin du sol où reposaient les ossements sacrés de leurs martyrs, leurs pères, leurs mères, leurs frères, leurs sœurs…. Et ils s’effacèrent totalement pour ne pas réveiller la persécution.

 

****

 

Mais Jésus commença sa vie publique. Il vint chez soi, et les siens ne le reçurent point. Loin de la : ils cherchèrent toutes les occasions de l’accuser afin de le faire mourir. Sa vie publique fut un long et incessant martyre qui lui fut infligé, jusqu’à sa mort ingnominieuse en croix comme un voleuer, par eux de sa religion mais marchands du temple, scribes, pharisiens, sépulcres blanchis…. Pour eux, il travaillait; pour eux, il souffrait; pour eux, il accumulait les prodiges. Mail il osa revendiquer les droits de son Père, les prérogatives de la Jérusalem céleste. Les princes des prêtres, les autorités religieuse les plus élevées du peuple au milieu duquel il vivait, s’assemblèrent et le jugèrent digne de mort à cause de ses revendications des droits de son Père et des prérogatives de sa Patrie, de la justice de sa cause, par haine de la Vérité qui est Jésus, comme Jésus est la Vérité.

 

Lire l’histoire douloureuse de l’Acadie depuis le retour de l’exil de nos pères c’est lire la Passion du Sauveur. Comme pour lui, les princes des prêtres s’assemblèrent contre elle – à qui eux et les leurs devaient non seulement leurs titres, mais leurs vie même –. Marchands du temple, scribes, pharisiens, sépulcres blanchis, ils avaient profité exclusivement du travail des Acadiens, s’étaient nimbé leurs fronts vils de la gloire de nos souffrances. Lorsque notre peuple osa revendiquer les droits des ancêtres, les prérogatives de sa Patrie, les princes des prêtres l’accusèrent auprès du Pére commun des fidèles et la représentèrent comme un peuple revolté – PARCE QU’IL PLEURAIT!....

 

Avec toutes les complicités, ouvertes ou latentes, des autorités religieuses du pays, les princes des prêtres jurèrent la mort du peuple acadien….

 

Qu’elle est touchante, cette invocation suprême de l’Eglise Romaine, l’Eglise de Jésus, au jour de la Sexagésime, et comme elle s’élève naturellement de l’âme accablée de l’Acadie :

 

Levez-vous, pourquoi dormez-bous, Seigneur? levez-vous, ne nous repoussez pas éternellement : pourquoi détournez-vous votre Face, pourquoi oubliez-vous la persécution qui nous accable? Ils ont voulu nos coller à la matière : levez-vous, Seigneur, aidez-nous et délivrez-nous!

 

Bienheureuse Jeanne d’Arc, vous avez fait les miracles requis, après votre Béatification, pour que soit commencé le procés de votre canonisation. N’importe, ajoutez-en un nouveau qui sera le plus éclatant : sauvez l’Acadie qui vous aime!