Les Immigrants americains

Newspaper
Year
1909
Month
4
Day
20
Article Title
Les Immigrants americains
Author
le Quotidien de Lévis
Page Number
4
Article Type
Language
Article Contents
Les Immigrants americains Quelques journaux américains s'alarment de l'exode qui se produit dans l'Ouest américain, où le rapide développement et la prospérité de l'ouest canadien semble exercer une attraction irrésistible. "Plus de 70,000 émigrants américains iront au Canada, cette année", disait hier M. Walker, commissaire d'immigration. Ils iront s'établir dans les trois provinces de l'ouest où ils occuperont 21,000 "homestead". Ce sera une augmentation de cent pour cent sur l'an dernier. Tous les rapports sont unanimes à représenter cette catégorie d'arrivants comme appartenant à la première classe. Un grand nombre sont des cultivateurs à l'aise qui ont vendu leurs biens pour venir en investir le produit dans les exploitations agricoles canadiennes, qui leur offrent la perspective décupler en peu d'années leur capital. Ce sont par conséquents de nouveaux citoyens destinés à contribuer dans une large mesure à la mise en rapport de la terre dans les nouvelles provinces. Tous les éloges qu'on prodigue à ces immigrants tendent à prouver que nous avons là, à proximité de la frontière, le champ le plus avantageux où puisse s'exercer le zèle de ceux qui ont mission d'attirer chez nous une saine immigration. C'est dans l'élément Anglo Saxon, le plus facilement assimilable, puis que l'Américain mieux que l'Anglais, lui-même, le "britisher" pur, connait nos mœurs et nos coutumes qui sont les siennes, ou si peu différentes qu'il les accepte très volontiers. Ce mouvement migratoire de l'ouest américain dans l'ouest canadien a repris, cette année, avec recrudescence. Les dépêches nous annoncent que selon toutes les prévisions, les statistiques de 1908 seront en 1909, amplement dépassées. Il n'y a pas à craindre, toutefois, d'un excès d'immigration dans la classe agricole, puisque l'étendue de terre qui n'attend que de bons bras pour devenir productive, est, dans cette féconde région de l'ouest, illimitée. Dans la foule des immigrants qui traversent la frontière, ne peut manquer cependant de se mêler une forte proportion de cette multitude que les crises américaines si fréquentes et la pression industrielle qui en a résulté ont privé d'emploi. Combien de "sans travail" dont regorgeait les cités américaines nous viendront, comme il nous en est toujours venu, attirés par notre prospérité et les grandes entreprises que nous avons en cours d'exécution. —Le Quotidien de Lévis.