Le Canada le plus beau pays

Newspaper
Year
1902
Month
1
Day
26
Article Title
Le Canada le plus beau pays
Author
----
Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
Le Canada le plus beau pays A l'heure actuelle, le Canada est devenu l'un des plus beaux pays du monde. Il possède tout ce qu'il faut pour compter entre et parmi ceux qui sont arrivés au premier rang. Comme colonie c'est le plus riche joyau de la couronne d'Angleterre. Grâce à la politique clairvoyante et d'avancement de ses hommes d'état, il a sans cesse marché à pas de géant dans le commerce et l'industrie. Son étendue, ses richesses minières et forestières la fécondité de son sol, la beauté de ses magnifiques pouvoirs d'eau, ses rivières et ses fleuves tout cela mis en ligne de compte avec le réseau de chemins de fer qui le sillonnent attire à bon droit sur lui l'attention de l'univers tout entier. De tous les coins de la vieille Europe, il est choisi comme un centre sans pareil d'émigration par les multiples avantages qu'il offre à l'établissement de ceux qui, pour une cause ou pour une autre, sont obligés de dire adieu à leur patrie. Disons-le de suite, le Canada dont l'enfance a été si mouvementée et le passé si glorieux, s'appuyant sur les progrès de toutes sortes déjà accomplis, peut regarder avec confiance l'avenir et se dire avec orgueil—on a déjà écrit qu'en fait de territoire, je n'étais que quelque arpents de neige, mais maintenant je suis une nation connue sur les premiers marchés étrangers. En effet le surplus de tous nos produits agricoles et manufacturiers en prennent chaque jour le chemin. On n'a pour obtenir la preuve indéniable, qu'à consulter les statistiques, sur le chiffre sans cesse grossissant de nos exportations. Notre commerce a grandi d'année en année avec la suffisance de l'alimentation qu'il reçoit de notre agriculture, qui constitue la base de notre prospérité nationale. Quand tous nos champs de colonisation restés jusqu'aujourd'hui fermés, incultes et improductifs, seront ouverts, quelle importance aurons-nous acquise comme peuple! En attendant, restons fermement attachés à notre sol, aimons notre ciel, car il n'y en a jamais de comparable à celui sous lequel nous sommes nés. Le fait qu'on déverse chaque année, des flots d'immigrants sur nos bords atteste et démontre incontestablement que le Canada est assez grand pour donner large place à tous ses enfants, et assez prospère pour leur promettre l'aisance au point de vue des biens terrestres. Il est enfin assez généreux et tolérant pour leur assurer la libre pratique de la religion à laquelle ils peuvent appartenir. En face de tous ses avantages, canadiens de langue française ou anglaise, n'allons jamais déserter un pays qui est le nôtre et dont nulle considération ne peut nous détacher. Notre clergé canadien a contribué plus largement qu'on ne pourrait le penser à faire de notre pays la jalousie et l'envie de tous ceux qui l'ont devancé. Sous la direction sage et éclairée de nos évêques à la faveur des enseignements donnés dans toutes les institutions fondées pour l'instruction public, notre clergé a plus fait que l'épée d'un Montcalm impuissante à nous garder sous la domination de ceux qui prenaient possession, au nom du Christ et du roi de France de tout le terrain qui forme présentement le terrain de limite du Canada en Amérique.