Correspondance

Newspaper
Year
1901
Month
3
Day
28
Article Title
Correspondance
Author
un Acadien
Page Number
4
Article Type
Language
Article Contents
Correspondance M. le Rédacteur. Depuis quelque temps je prends beaucoup de plaisir à lire les correspondances qui paraissent dans les colonnes de notre journal acadien, L’IMPARTIAL. D'abord, M. le Rédacteur, laissez moi vous dire que le temps est bel et bien passé pour les gens des autres nationalités de venir nous dire que les Acadiens sont en arrière sous le rapport de la littérature; car en vérité, on trouve dans les correspondances de nos jeunes Acadiens des traits d'esprit et des jets de savoir intellectuel que l’on remarque rarement dans les journaux anglais où l’on à occasion de lire des correspondances en cette langue. Je félicite donc nos jeunes Acadiens qui s’appliquent ainsi à la culture des lettres et, en toute sincérité, je dois leur dire que s'il persévèrent, un avenir qui leur fera honneur leur est réservé. Mais tout en félicitant nos jeunes athlètes littéraires qu’il me soit permis, sans avoir la plus petite intention de vouloir offenser qui que ce soit, de leur conseiller d'agir avec prudence dans leurs écrits. Premièrement, soyez toujours polis les uns envers les autres. Vous savez que la politesse est le signe caractéristique du Français. Ne vous laissez jamais aller aux personnalités ni aux expressions vulgaires. Veillez soigneusement à votre style, ce qui ne vous empêchera pas de frapper les coups sérieux que vous voulez porter à vos adversaires. Ensuite tâchez toujours de parler sur des sujets qui tendent à l’avancement de la langue français et de notre nationalité, laissant les Anglais parler d'eux-mêmes. Des discussions sur les meilleures méthodes d’enseigner dans nos écoles, par exemple; sur les sujets les plus propres à être enseigner, comme, la grammaire, l’histoire, la géographie françaises, l’agriculture, etc., tels sont quelques uns des sujets qui doivent attirer tout particulièrement l’attention de nos jeunes talents acadiens dans leurs discussions littéraires. Vous souhaitant à tous un succès sans encombre dans le noble sentier où vous êtes entrés, Veuillez, braves jeunes Acadiens, me croire UN ACADIEN