Nos Reunions Acadiennes.

Newspaper
Year
1901
Month
2
Day
21
Article Title
Nos Reunions Acadiennes.
Author
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Page Number
4
Article Type
Language
Article Contents
Nos Reunions Acadiennes. Les réunions qui ont lieu dans plusieurs de nos familles acadiennes depuis quelque temps semblent indiquer que nous revenons à nos coutumes anciennes et que nous voulons faire revivre au milieu de nous ce sentiment d’esprit français dont nous avons eu l'insouciance de trop nous départir. A continuer de la réunion tout à fait acadienne qui a eu lieu chez M. Maximin Chaisson, une demi douzaine d’autres assemblées de ce genre out eu lieu dans plusieurs endroits de la paroisse—chez MM. Jean Cyp. Chaisson, Jérôme J. Buote, Jérôme M. Buote, etc,—et on nous rapporte que dans toutes ces réunions on a eu en vue, tout particulièrement, de se montrer français, tant dans la conversation que dans les programmes qu’on avait préparés. Car, converser en français, nous le pouvons encore, avec la même lucidité d’expressions, avec le même bon choix de mots dont se servaient nos ancêtres qui, eux aussi, parlaient le français, quoiqu’en dise l’être mal élevé qui a eu le mauvais goût de dire dans un article qui a paru récemment dans le P. E. I. Magizine, que nos pères ne parlaient qu’un patois. La dernière de ces assemblées a eu lieu chez M. Joseph E. Richard. Comme c’était le soir du lundi gras, M. et Mme. Richard ont voulu entretenir les convives aussi agréablement que possible, à la veille de la quarantaine de pénirence où nous entrons. On ne saurait trop féliciter nos Acadiens sur ces réunions de famille qui tendent à conserver vivaces le souvenir des mœurs et des coutumes de nos pères. Quoique nous soyons sujets britanniques, nous ne portons nullement ombrage, par ces démonstrations nationales, à notre loyauté à toute épreuve pour notre auguste souverain. Nous pouvons bien être bons sujets anglais tout en restant français de cœur, comme le disait récemment un Anglais éminent : “Nous reconnaissons, dit-il, que les Français sont très loyaux à la couronne britannique, qu’ils sont les premiers à s'exposer aux dangers pour la défense de l'Angleterre; et nous ne saurions les blâmer de l’amour qu'ils ont pour leur mère patrie, la Belle France, amour qui restera toujours ineffaçable au fond de leurs cœurs. Les Français, ajoute-t-il, sont loyaux au sceptre britannique, mais ils restent Français, quand même, et pour cela nous devons les apprécier davantage.”