Correspondance - Pas de zizanie dans le champ de l'Acadie

Newspaper
Year
1900
Month
3
Day
29
Article Title
Correspondance - Pas de zizanie dans le champ de l'Acadie
Author
Catholicus
Page Number
3
Article Type
Language
Article Contents
Correspondance PAS DE ZIZANIE DANS LE CHAMP DE L’ACADIE Nous regrettons beaucoup des sorties intempestives comme celle de “Insulaire” dans l'IMPARTIAL de la semaine dernière. Une guerre fratricide n’est pas ce qu’il faut à l'Acadie dans les temps actuels. En condamnant des prétendues exagérations, on peut facilement et fatalement tomber dans un servilisme qui servirait admirablement les ennemis de la cause Acadienne. Nous espérons que “Acadie” et “Observateur” pardonneront volontiers, comme c’est carême, l’indiscrétion et le manque de prévoyance de leur assaillant, et qu’ils se montreront généreux et charitables vis à vis d'un des leurs, puisqu'il se dit de “Port Lajoie” et que lui aussi a pleuré le jour des funérailles de l’Acadie. C’est l’union qu’il nous faut pour devenir forts. L’Acadie n’est pas morte, elle dort; et le jour de son réveil et de son É “Assomption” n’est peut être aussi éloigné qu’on le pense. "SURSUM CORDA” “La douleur et le silence sont puissants, la résignation et la patience sont divines.” - “Evangéline” par Longfollow. “Evangeline" avait vu son “Gabriel,” son fiancé, conduit au bout de l’épée, au navire ennemi. Elle lui avait fait ses adieux et juré un amour éternel. “Gabriel dit bon courage, car si nous aimons, rien en vérité ne peut nous nuire quelque malheur qui nous arrive.” Elle avait vu Grand Pré consumé par le feu et avait entendu le cri de désespoir des exilés. “Nous ne verrons plus nos maisons dans le village de Grand Pré.” Elle avait trouvé son vieux père mort sur le rivage, mort de douleur. “Il était tombé de son siège, et de son corps étendu sans mouvement sur le rivage, l’âme venait de s’échapper. Le prêtre souleva doucement la tête inanimée du cadavre, la jeune fille s’agenouilla tout auprès, et dans sa terreur se lamenta tout haut. Puis elle s’évanouit et laissa tomber la tête sur la poitrine du mort chéri. Toute la nuit, elle resta là étendue plongée dans un sommeil profond et plein d’oubli. “Evangeline” avant que d’embarquer sur le vaisseau, qui était chargé des débris de la nation Acadienne, avait assisté aux funérailles de “Benedict Belfontaine” son vieux père, et orpheline dans cette prison la plus honorée et la plus honorée et la même honorable, qui puisse se concevoir, elle n’avait que son curé, le Père Félicien, qui lui donnait les consolations de l’Eglise. Elle n’avait qu’une pensée, celle de trouver dans l’exil son cher Gabriel. Plusieurs admirateurs l’auraient épousée avec bonheur, mais elle répondait toujours Je ne puis. Là où est allé mon cœur, ma main suit et ne va pas autre part. Car lorsque le cœur marche en avant comme une lampe et illumine le sentier, alors maintes choses deviennent claires qui autrement resteraient cachées dans les ténèbres. “Et là-dessus, le prêtre, son confesseur et son ami, lui disait ‘‘O ma fille, c’est ton Dieu qui parle ainsi en toi.” La douleur et le silence sont puissants, la résignation et la patience sont divines.’’ Acadiens, imitez l’exemple “d’Evangeline” vous avez assisté aux funérailles de votre mère. Vos alliés ou fiancés vous ont mêmes abandonnés. Restez cependant fermes et confiants. Si on veut vous faire abandonner votre recherche de “Gabriel” et vous engager à briser vos fiançailles, dites comme Evangeline “Je ne puis. Là où est allé mon cœur, ma main suit et ne va pas ailleurs”. Je ne puis abandonner l’Acadie, là est mon cœur, ma main suit il ne va pas ailleurs. Mais, suivez l’exhortation du bon père Félicien à Evangeline “Patience, accomplis ta tâche; accomplis ton œuvre d’amour.” “La douleur et le silence sont puissants, la résignation et la patience sont divines.” Acadiens, “Priez, cherchez, frappez avec confiance, avec persévérance, mais avec résignation. Demandez et vous recevrez, frappez et il vous sera ouvert.” Les Acadiens ne sont pas délaissés dans leurs humiliations et leurs épreuves. L’Eglise est une mère, et du moment qu’elle entendra le cri de ses enfants délaissés; qu’elle verra leurs larmes qu’elle connaitra leur attachement et leur amour; leur fidélité et leur dévouement; Elle les récompensera au centuple pour ce qu’ils ont fait pour elle depuis plusieurs siècle “Sursum Corda.” CATHOLICUS.