Aux électeurs français du premier district

Newspaper
Year
1898
Month
7
Day
14
Article Title
Aux électeurs français du premier district
Author
Un Electeur
Page Number
4
Article Type
Language
Article Contents
AUX ELECTEURS FRANÇAIS DU PREMIER DISTRICT DE PRINCE Amis électeurs – Nous voici à la veille de l'élection d'un membre à la législature provinciale pour le siège devenu vacant par la résignation de M. Hackett. Le parti conservateur a fait un heureux choix dans la personne de M. Buote. C'est un jeune homme plein d'activité, et quoiqu'à son début comme orateur il fait preuve d'une capacité plus qu'ordinaire. Le principal plaidoyer des libéraux pour un nombre d'années, a été que c'était le devoir de tout français de voter pour le candidat français [libéral bien entendu]. En cette occasion, il y a un candidat français pour chaque parti, et les libéraux ont changé de tactique. Ils racontent à qui veut les entendre que le parti conservateur est dévisé. A Bloomfield, ils prêchent qu'un certain nombre des électeurs conservateurs français de Tignish et de Palmer Road sont opposés à M. Buote. Dans ces dernières places, l'histoire va que les mécontents sont à Bloomfield. Il n'en est pas ainsi. Les électeurs conservateurs de toute nationalité demeurant unis quoi qu’en disent nos ennemis qui s'efforcent de semer la discorde – seul moyen qui leur reste pour s'entr’encourager. Ca n'ira pas, les amis. Le "Pioneer" de Summerside lui aussi flaire la division dans les rangs torys. Vraiment il a l'adorat en bon ordre celui-là. Ajoutez à cela, qu'il attribue la bonne récolte, que nous promettent les apparences, à l'influence du régime libéral sur les éléments. C’est admirable. S’il nous disait avec cela, pourquoi le prix du fil d’engerbarge (Binder twine) a presque doublé depuis que les libéraux sont au pouvoir, le tout fournirait une belle page dans l’histoire de gouvernements Laurier, Peters, Warburton, &c &c. A l’assemblé de Bloomfield, vendredi dernier, il a été démontré d’une manière si évidente que le gouvernement actuel mène la province à la ruine que les champions du parti libéral n’ont pu le nier. Quelques uns sont sortis sans tambour ni trompette au beau milieu de la séance. Les électeurs d’autres nationalités nous ont fait l’honneur de nous laisser le choix d’un candidat; il est donc de notre devoir de faire notre possible, pour réussir, afin qu’on ne nous reproche pas d’avoir manqué l’occasion qui se présente de reprendre le siège que nous avions après les dernières élections provinciales. Vous ne pardonnerez, amis lecteurs, si j’écris quelques mots sur un sujet bien délicat. N’est il pas répugnant d’avoir à combattre un ennemi qui n’hésite pas à ouvrir la tombe d’un ancien ami, pour y chercher des armes? Un protestant libéral, à l’assemblée de Bloomfield, a reproché aux catholiques de n’avoir pas fait les honneurs dûs au regretté feu Stanislas Poirier à l’occasion de ses funérailles. C’est à faire gémir les restes mortels de notre cher compatriote. L’Eglise notre bonne mère, comme elle le fait en toute occasion, l’a honoré selon son rang et lui a fait une large part de ses prières, et je ne crains pas d’avancer que tous les catholiques conservateurs et libéraux n’ont pas oubliés de réciter un Pater ou un De Profundis au moins pour le repos de son âme, ce qui lui était de plus de valeur que toutes les fleurs qu’on aurait pu déposer sur sa tombe. Ainsi donc, électeurs français, allez tous le 20 de ce mois voter pour M. Buote et vous n’aurez pas occasion de le regretter. Un Electeur. Mill River Ce 12 juillet 1898.