le siège sénatorial

Newspaper
Year
1897
Month
12
Day
30
Article Title
le siège sénatorial
Author
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Page Number
4
Article Type
Language
Article Contents
LE SIEGE SENATORIAL Nos lecteurs trouveront aujourd’hui dans nos colonnes les résolutions adaptées à l’assemblée des électeurs de Bloomfield et Duvar Road à propos du siège devenu vacant au sénat par la mort du regrette sénateur Arsenault. C’est un bel exemple que viennent de nous montrer les électeurs de Bloomfield et Davar Road, qui confondaient les animosités politiques et l’esprit de parti, se lèvent tous comme un seul homme et demandent avec respect, mais avec fermeté, la réclamation de nos droits. C’est un exemple qui mérite notre confiance et que nous devons tous suivre. Par le temps qui court, on entend quelques journaux anglais dire que nous ne sommes ni français ni anglais, mais tous canadiens. Sur le même ton on les entend psalmodier qu’on ne doit pas parler de croyance religieuses ni tracer de ligne de démarcations quant aux comtés dans le choix du successeur du sénateur Arsenault. Tous ces raisonnements captieux, soyons en certains, ont pour but de nous clore la bouche afin de donner plus de latitude à ces gens aux prétendues vues larges qui nous aiment (?) lorsqu’ils ont besoin de nous. Que nos amis se le tiennent pour dit; ces gens là ont un œuf à faire cuire. Tous leurs prétendus épanchements de cœur tendant à nous faire considérer comme frivoles et notre nationalité et nos droits, ne sont ni plus ni moins qu’autant d’échappatoires mises en œuvre pour préserver intacte la coquille de leur œuf jusqu’à ce que celui-ci ait subi l’épreuve de l’eau bouillante. Nous reconnaissons pleinement que nous sommes tous canadiens. Nous appartenons tous à la grande famille de la confédération, mais cela ne veut pas dire que comme Acadiens, nous devons nous effacer et renoncer à nos droits pour satisfaire l’ambition des autres. Comme français, nous formons, dans cette province un facteur qui compte pour beaucoup dans la chose publique -facteur qui ne doit ni ne peut en justice, être ignoré. Ce droit a été reconnu dans l’élévation du sénateur Arsenault. Aujourd’hui, nous avons le même droit de demander la continuation de cet acte de justice en réclamant la succession pour un des nôtres. Qu’est-ce que c’est que l’ambition humaine ! Dans le temps où, fidèle à nos principes, nous opposions M. Perry, ces mêmes organes qui, aujourd’hui, le reconnaissent à peine, l’élevaient jusqu’aux nues. Les français qui s’étaient rangés sous l’étendard de M. Perry était alors, selon ces organes, la crème de la crème de toutes les nationalités. Pourquoi toute cette admiration pour M. Perry et ceux qui le suivaient ? Pourquoi ? Parce que, dans ce temps-là, M. Perry et les français qu’il emmenait avec lui faisaient l’affaire de ces bons libéraux qui le traitent si froidement aujourd’hui, lorsqu’il vient leur demander une position permanente en récompense de ses longs services. En effet, il n’a jamais existé un homme plus fidèle à son parti que M. Perry. Dans la tempête comme dans le calme les libéraux l’ont toujours trouvé à son poste. Donc, tout militent en faveur de M. Perry -sa longue carrière politique – sa fidélité au parti qui est au pouvoir aujourd’hui – la part au sénat qui appartient aux français de cette province. Que justice soit faite.