le Français dans nos écoles

Newspaper
Year
1897
Month
10
Day
28
Article Title
le Français dans nos écoles
Author
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Page Number
4
Article Type
Language
Article Contents
LE FRANÇAIS DANS NOS ECOLES Il y a une couple de semaines de celà, nous attirions l'attention de nos instituteurs français sur les résolutions adoptées au dernier congrès qu'ont eu les instituteurs anglais de cette province et demandions en même temps l'opinion de quelques uns de nos maîtres français, aujourd'hui, nous publions une lettre d'un maître français, qui quoique jeune encore dans l'enseignement, parait prendre un intérêt tout spécial dans ce mouvement qui doit intéresser également tous les membres du corps enseignant français. Nous désirons noter un point sur lequel notre correspondant appuie fortement c'est-à-dire de voir l'inspecteur des écoles françaises se mettre à la tête de ce mouvement et de faire en sorte que tous nos instituteurs français s'unissent pour joindre leurs efforts à ceux des maitres anglais. La première résolution est importante. I1 n'y a que dans la province de l'Ile du Prince Edouard qu'il y ait changement dans les heures de classe, et ce qui cause le plus d'inconvénient c'est que nous avons les heures les plus longues au temps où nous avons les plus grandes chaleurs de l'année, tandis qu'en hiver les heures prescrites sont trop courtes pour que l'instituteur puisse donner justice à tous les élèves dans les écoles qui sont bien fréquentées. En retranchant un peu des heures trop longues et ajoutant un peu aux heures trop courtes, tel que le demande la première résolution, nous aurions plus d'uniformité et nos écoles y gagneraient sous le rapport du progrès. Quant à la deuxième résolution, ce qui nous importe le plus pour le présent c'est d'obtenir une géographie française. Nous avons maintenant une excellente grammaire française; pourquoi n'aurions-nous pas aussi la géographie? et l'histoire du Canada? Le français est reconnu dans nos écoles, nous avons nos livres de lecture française, nous avons notre inspecteur français; pourquoi ne pas avoir nos autres livres tout comme les anglais ont les leurs? Comme le remarque notre correspondant nous sommes d'avis qu'il n'en tient qu'à notre inspecteur français qui occupe une position qui le met à même de faire prévaloir nos droits et nous les faire obtenir sans porter ombrage aux autres. 11 ne faut jamais perdre de vue que l'enfant français doit commencer à étudier dans la langue qu'il a apprise sur les genoux de sa mère. Soutenir le contraire réclame très peu ou pas du tout de bon sens. Vient ensuite la troisième résolution qui demande un membre du corps enseignant au bureau d'éducation. Nous croyons fermement que c'est là une lacune qui devrait être remplie depuis longtemps; car tous compétents, tous soucieux que puissent être nos législateurs, on ne sauraient attendre d'eux le même intérêt qui existe chez ceux qui s'occupent directement d'éducation.