Correspondance

Newspaper
Year
1895
Month
10
Day
31
Article Title
Correspondance
Author
variés
Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
CORRESPONDANCE Au Rédacteur de l’Impartial. Cher monsieur, Permettez-moi d’abord que je vous présente l’expression de mes plus sincères félicitations à propos de votre persévérance et de votre courage dans la cause acadienne. Vous êtes venu parmi nous, M. le Rédacteur, avec peu d’encouragement de la part de vos compatriotes et quoique vous sussiez qu’il y aurait de grandes difficultés à surmonter, vous étiez convaincu que si vous pouviez réchauffer le sentiment national qui était, dans plusieurs cas, pour ainsi dire engourdi, vous auriez gagné votre cause. Vous vous être donc présenté devant les acadiens avec votre feuille aux principes moraux et aux idées patriotique, et déjà le succès est sur vos pas. Déjà, dis-je, car à peine entrez-vous dans votre troisième année, que vous êtes obligé, pour satisfaire l’intérêt de vos lecteurs, d’agrandir votre journal et le rendez par conséquent un de meilleurs province maritimes. C’est avec plaisir, M. Le Rédacteur, que j’apprends que Charlottetown vous contribue sa quote part d’abonnés. J’oserais dire que Tignish excepté, vous en comptez plus ici qu’à n’importe quel autre bureau de poste sur l’ile. L’autre jour une bonne dame acadienne qui est depuis bien longtemps naturalisée à la capitale me disait : Qui est-ce-qui aurait pensé dans mon temps que nous aurions eu un journal français dans l’ile? C’est tout à fait beau! Ça montre qu’il y a encore plusieurs français qui n’ont point oublié qui ils sont. Nous n’avons plus besoins d’écrire à nos amis et eux à nous; on lit toutes les nouvelles dans “l’Impartial”. Le langage de cette dame est une appréciation qui mérite la considération de tous les Acadiens. Ainsi donc, M. le Rédacteur [mots illisibles] vous mérites les félicitations les plus sincères et la reconnaissance la plus cordiale des acadiens de l’ile du Prince Edouard. [Mot illisible] par l’éducation de la jeunesse, je me permettrait de vous demander une colonne de votre estimable journal, pour être dévouée aux écoliers acadiens de nos écoles de l’ile. Si vous exaucez ma requête, un élève [mot illisible] pourra envoyer une courte lettre à l’Impartial de temps à autre, pour paraitre dans cette colonne. Voici un modèle de à peu près ce que ces lettres pourraient être : Egmont Bay (Portage) 26 octobre1895. M. le Rédacteur, Je ne suis qu’une petite fille de onze ans. Je suis dans le quatrième livre français et le troisième anglais. J’apprends la grammaire française, j’ai les verbes de la seconde conjugaison pour ma prochaine leçon. Mon maitre est monsieur Jos Blanchard de Rustico. Il nous fait apprendre le français. Comme ma camarade va vous écrire la semaine prochaine je termine en vous remerciant d’avance, pour la publication de ma petite lettre. Votre petite amie Julie Arsenault Il m’est inutile d’en écrire d’autres. Messieurs les instituteurs comprendront pas celle de Julie ce que je veux dire. Ne croyez-vous pas M. le Rédacteur, que cette colonne consacrée à la littérature juvénile soit un puissant aiguillon pour nos jeunes acadiens et acadiennes ? De plus, les parents de ces jeunes écrivains ne seront-ils pas contents et fiers de voir les compositions de leurs enfants encore si jeunes paraitre au public? L’impartial! qu’il deviendra un doux nom! Avec quelle impatience sera-t-il attendu. Avec quelle avidité ces petites lettres ne seront-elles pas parcourues! Certainement le succès d’une telle entreprise dépendra presqu’entièrement de la bonne volonté de nos maitres et maitresses qui, j’en suis assuré se feront un plaisir d’aider de tout leur pouvoir aux enfants confiés à leurs soins. Je termine en vous souhaitant prospérité et longue vie. Votre tout dévoué Jos. Oct. Arsenault Inspecteur des écoles acadiennes de l’ile du P.E. Charlottetown Ce 24 oct, 1895