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Newspaper
Year
1894
Month
5
Day
10
Article Title
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Author
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Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
Il y a une couple de semaines, nous donnions en français le rapport des écoles acadiennes pour l’année dernière. Lorsque nous avons fait cette traduction nous ne nous sommes pas tant attaché à la beauté du style qu’à la traduction fidèle du rapport, Tout en appréciant nos maitres acadiens pour les progrès satisfaisants qu’ils font, dans nos écoles depuis que nous avons l’usage de livres français, nous avons jugé à propos, et bien légitiment, de faire dans le temps, exception de l’idée émise par l’inspecteur de vouloir attribuer aux maitres anglais la même capacité qu’au maitres acadiens d’enseigner le français. A cause de cela, M. l’inspecteur nous envoie un mot d’explication dit-il; mais en vain cherchons-nous l’explication; car ce qu’il avance comme point d’appui, est notre traduction même, mot pour mot. M. l’inspecteur cite “Amiens” qui dit que “tout royaume divisé contre lui-même tombera en ruine.” Nous avons donné, dans le temps, notre plus haute approbation au proverbe cité par Amicus et si M. l’inspecteur veut prendre la peine d’étudier avec soin la proposition d’Amicus, il trouvera qu’Amicus recommande très fortement de n’employer que des maitres français dans nos écoles, si nous voulons faire des progrès dans notre langue. C’est tout naturel. Nous ne nions pas que parmi les maitres anglais il y en a un certain nombre qui soient capables de traduire l’anglais en français ou le français en anglais : mais rendus là, ils n’en sont encore qu’à la théorie, distance assez grande de là à la pratique et qu’il faut nécessairement franchir avant de prendre consciencieusement charge d’une école française. Si nous voulons que l’école du français se propage, il faut nécessairement que la langue maternelle dit la langue [texte illisible] ne peut exister [texte illisible] un maître anglais qui [texte illisible] de faire lire ses élèves quelques leçons françaises avec une prononciation à l’anglaise et qui, à part de cela, les adresse toujours en anglais. Nous parlons ici avec connaissance du cause; et nous sommes certain qu’il n’y a pas un maitre français sans qu’il ne soit de cette opinion.