Correspondance

Newspaper
Year
1893
Month
10
Day
12
Article Title
Correspondance
Author
Vindex
Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
CORRESPONDANCE Monsieur le Rédacteur, C'est en vain que votre correspondant Acadien veut faire revivre les malheureuses divisions dont on déplorait l'existence depuis plusieurs années parmi les acadiens de Tignish. Grâce aux admonitions de l’IMPARTIAL, les acadiens ont compris que l'union fait la force et que s'ils veulent que leurs intérêts soient réellement protégés, ils ont besoin de cette union et de cette force; que s'ils veulent avoir leur part dans la distribution des places et des faveurs; s’ils veulent que leur langue soit enseignée dans les écoles, il leur faut un représentant français. Depuis quelque temps on se montre bien zélé pour l'étude et l'enseignement du français, mais à la vue de cette ferveur nouvelle, on se demande ce qu'ont fait depuis trente ans ces amis si dévoués de la cause acadienne. Si les acadiens ont droit aujourd'hui à ce que leurs enfants apprennent leur propre langue à l'école, est ce que c'est là un droit nouvellement acquis? Serait-ce par hasard une de ces faveurs que l'on prétend avoir obtenu pour les écoles françaises il y a quelque temps ? Voyez les faits. Suivant le rapport de l'inspecteur, il n'y avait pas, il y a deux ans, il n’y a pas même aujourd'hui un centre français ou la langue française soit plus négligée dans les écoles, et nous pourrions ajouter, on l'on parle lus mal le français qu'à Tignish. Même à l'école de Grammaire nous avons eu, pendant plusieurs années, des maîtres qui ne savaient pas un mot de français. Heureusement aujourd'hui les instituteurs de Tignish ont à leur tête un homme qui sait le français et, ce qui est plus, qui sait l'enseigner. Mais vis-à-vis de ces faits, que devons-nous dire de ceux qui veulent se faire passer aujourd'hui pour nos amis, pour les chefs dévoués des français de Tignish? Evidement ce n'est pas le zèle du progrès matériel, intellectuel des acadiens qui les inspire, mais bien le "zelus domus meae", le zèle des intérêts de famille qui les dévorent. Ne vous laissez pas tromper, braves acadiens de Tignish. Ceux qui en rappelant les malheureuses divisions du passé veulent semer encore la discorde parmi vous ne sont pas vos amis. Restez unis. Vous êtes plus que les deux tiers de la population du district. Vous avez droit à un représentant français et si vous êtes unis vous l'aurez. Vindex