Correspondance

Newspaper
Year
1893
Month
9
Day
21
Article Title
Correspondance
Author
Acadien
Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
CORRESPONDANCE Monsieur le Rédacteur Les acadiens de L'Ile en général et ceux de Tignish en particulier devraient se féliciter de voir dans cette époque du dix-neuvième siècle, une époque de tant de progrès matériel, social et civil. Mais ce n’est pas tout, Ils vivent actuellement au milieu d'un grand réveil national, excité par un individu qui voudrait se faire passer pour un prophète dans les affaires politiques et qui a fait son début dernièrement au bureau de L'IMPARTIAL. A première vue on serait porté à croire qu'il fut inspiré d'en haut: car, de son propre aveu, il sait à peine son A.B.C. Nous pourrions cependant nous tromper grièvement quant à la source de son inspiration. N'est il pas au moins possible qu'il puisse set sentiments, dits nationaux, plutôt dans le désir de voir triompher dans ce District le parti conservateur dont Monsieur Blanchard est le porta étendard. N'oublions jamais, mes chers compatriotes, que le loup, pour mieux tromper les troupeaux, s'y mène souvent vêtu en peau d'agneau. Tout homme qui voudrait soumettre la correspondance d'A. B. C. à un examen sérieux, pourrait y trouver, en lisant entre lignés, les preuves les plus claires d'un esprit aussi étroit qu'il est injuste et malveillant. Au lieu de discuter les questions du jour d'une manière intelligente et impartiale et d'éclairer, selon sa mesure, ses compatriotes sur le parti qu'il faudrait prendre pour mieux gouverner cette province et la puissance du Canada en général, il fait appel à leurs sentiments nationaux, afin d'attirer les Français du parti libéral dans les rangs des conservateurs. De ce fait il suit clairement que A.B.C. n'a pas une haute opinion de l'intelligence ainsi que des sentiments d'honneur de ses compatriotes qui appartiennent au parti libéral; de plus, il voudrait faire passer les acadiens du parti libéral comme s'ils eussent manqué de patriotisme par le passé en appuyant aux élections, des hommes comme Messieurs S. F Perry, J A. Matheson and B. D. McLellan. Les acadiens conservateurs ont ils donné plus de preuve de patriotisme en soutenant Messieurs Howlan, Hacket, A. F. Larkin. D. Rogers et R. Hunt ? Monsieur A. B. C. a donc oublié que ce sont les acadiens du parti libéral qui ont fondé ici et à Palmer Road la société acadienne et que ses compatriotes appartenant à l'autre parti politique n’ont jamais voulu en faire part. En vue donc d'un tel fait et de plusieurs autres que je pourrais citer A.B.C à la hardiesse de dire aujourd’hui aux libéraux de ce district qu'ils ne seront vraiment patriotes que lorsqu'ils s'uniront aux conservateurs pour assurer le succès de M. Blanchard. M.S. F. Perry est tout aussi bon acadien français que M. Blanchard, et cependant les conservateurs acadiens ne l'ont pas appuyé par le passé. En cela ils se sont montrés hommes de principe. N'ayant pas de confiance dans la politique soutenue par M. Perry. Ils ont bien fait de ne l'avoir pas supporté. Donc, dans tout pays, il faut que le peuple regarde les principes plutôt que les hommes. Il faut sans doute aussi regarder le caractère et la capacité des hommes qui voudraient devenir des représentants. Pendant que les électeurs devraient appuyer le parti qu'ils croient disposé à faire le plus de bien au pays, ils devraient en même temps ne choisir que des hommes de probité et de capacité. Si les libéraux croient que le libre échange fera plus de bien aux pays que la protection, ils sont en conscience obligés d’appuyer leur support à M. Laurier; si au contraire, les conservateurs sont d'opinion que la protection ferait mieux pour le Canada, ils seraient obligés d'appuyer la politique de Sir John Thompson, que les candidats briguant les suffrages du peuple soient catholiques ou protestants, français irlandais anglais ou écossais. A bas donc cette politique étroite qui ne voudrait pat appuyer un honnête homme parce qu’il est irlandais, écossais ou français. A.B.C. a certainement oublié le huitième commandement qui nous défend de rendre faux témoignage contre le prochain, Si M. McLellan a méprisé les acadiens par les expressions rapportées par A.B.C., qu'on en fournisse les preuves, qu'on en fasse venir les libéraux dont le témoignage ne saurait être révoqué en doute: et s'ils disent qu'ils ont entendu du M. McLellan si servir d’expression peu respectueuses envers les acadiens, alors ce sera le temps de le juger de s'être rendu indigne d'être leur représentant à la chambre locale. Il ne sera pas suffisant de dire (j'ai entendu dire telle ou telle chose d'un autre); il faut l’avoir entendu soi-même et être préparé à la confirmer sous serment, M. McLellan, à mon avis, est trop gentilhomme pour se servir d’expressions peu respectueuses envers mes compatriotes. Quant à la nomination de M. J. Christopher comme “Supervisor”, je ne doute pas que M. McLellan soit capable d'en donner une explication assez satisfaisante quand il pourra adresser la parole à ses supportants dans les assemblés qui seront convoquées dans le district avant les élections. Acadien.