Lettre

Newspaper
Year
1899
Month
2
Day
23
Article Title
Lettre
Author
----
Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
LETTRE Etats Unis, 16 février 1899. M. Valentin Landry, Directeur de l’Evangéline, Weymouth Bridge, N. E. Mon cher Monsieur Landry, Vous trouverez ci-inclus un dollar pour un abonnement à votre journal l’Evangéline. Veuillez donc faire commencer mon abonnement à partir du 1er janvier 1899 et m’envoyer les numéros de votre journal qui ont paru depuis le commencement de cette année. J’aimerais à lire les détails du terrible incendie qui a détruit le beau collège de Sainte Anne, que les braves et dévoués Acadiens avaient élevé au prix do tant de sacrifices et de labeurs extraordinaires pour l’honneur de leur belle nationalité et la gloire de leur sainte religion. Quelle épreuve et quel désastre pour les bons Acadiens de la Nouvelle-Ecosse que la perte de cette belle institution qui n'était encore qu’à ses débuts! Je ne doute pas, mon cher Monsieur Landry, que ce soit aussi une très grande épreuve pour les bons Pères Eudistes qui dirigeaient ce beau collège. Il me semble que ce sera bien difficile pour eux de se relever et de pouvoir rebâtir après une si terrible catastrophe, vu qu’ils avaient peu d’assurances, paraît-il, sur leur collège. Je m’intéresse beaucoup aux Acadiens et surtout je les aime beaucoup, ayant demeuré plusieurs années au milieu d’eux. C’est par l’entremise de votre beau et bon journal que j’ai appris à connaître les Acadiens de la Nouvelle Ecosse. J’admire votre courage, mon cher Monsieur Landry, et surtout votre persévérance dans la belle œuvre que vous poursuivez depuis plusieurs années déjà dans l’intérêt des vôtres. C’est une œuvre que vous accomplissez généreusement, il est vrai, mais ce n’est pas sans qu’il vous en coûte de grands sacrifices et beaucoup d’abnégation et de dévouement, je le sais. Dans tous les cas, vous faites une belle œuvre, méritoire et utile pour les vôtres. Vous passerez comme tous les hommes à votre tour, mais votre œuvre restera, j’en suis certain. Quant à moi, j’ai quitté l’Acadie il y a un peu plus de deux ans, et je suis maintenant dans les Etats tout près de Montréal. J’ai bon espoir de retourner encore parmi les Acadiens et de mourir au milieu d’eux si c’est la sainte volonté du bon Dieu. En attendant, que cette faveur me soit accordée, je demeure, mon cher Monsieur Landry, avec respect et considération, votre très humble et très dévoué serviteur. -, Prêtre.