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Newspaper
Year
1898
Month
11
Day
17
Article Title
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Author
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Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
M. G. U. Hay, de St Jean, publie en petits volumes l’histoire du Canada, ou, au moins, de petits faits intéressants de l'histoire du Canada. Nous sommes les premiers à le louer de son entreprise et à goûter le travail ; nous applaudirons d'autant plus à ses efforts qu’il se montrera plus impartial dans ses jugements et s’inspirera du “British fair play” quand il traitera ou quand ses correspondants traiteront des Acadiens. On ne peut faire un pas sans parler des Acadiens, car notre histoire est celle du pays et sans nous il n’y aurait pas d’histoire possible ; mais tant de légendes absurdes ont été accréditées, répétées, crues, qu’il est bon de prévenir les écrivains et les littérateurs des petits volumes de l'histoire canadienne, de se garder des vieilles histoires à dormir debout dont ils nous ont assommés pendant des années. Notre rôle a toujours été beau, et quiconque dit ou intime le contraire en a menti ; il ne réédite que les faussetés des tyranneaux des Acadiens, qui pour cacher leurs malversations, leurs vols, leur haine, leur bigoterie et autres vices non moins beaux, ont calomnié nos ancêtres. Nous avons été calomniés par des vauriens, il ne faut point que leur parole vaille mieux que nos dénégations, les dénégations de nos pères et celles de nos propres écrivains qui sont mieux renseignés que n’importe qui, ayant comme les Anglais accès aux documents anglais et, de plus, aux documents français que très peu d’Anglais et peut-être pas deux, sont capables de comprendre. Ainsi, puisque ces petits documents doivent être lus dans les écoles, il est de toute importance qu’on n’y voie pas d’à peu près, que les écrivains s’informent de ce que disent nos écrivains et tiennent compte de tous les documents. Dans le No. 3 que nous avons sous la main, nous avons lu une étude sur l’expédition du duc d’Anville ; rien de neuf, rien que ce qui a été dit et redit par des écrivains hostiles aux Acadiens ou qui ont voulu diminuer l’odieux attaché à la cruauté subséquente des gouverneurs de Halifax, et, c’est précisément en quoi ce morceau pèche. L’auteur n’a pas lu Richard, il n’a pas pris la peine de corroborer ce que notre écrivain le mieux informé a dit sur la conduite des Acadiens dans la circonstance. Ç’eut été une bonne chose, et nous serions bien fâché que deux ou trois des assertions trouvées dans le cours de l’ouvrage fussent reproduites sans un sérieux examen dans une histoire qui se dirait impartiale, absolument conforme aux faits, et tirée des meilleures sources. Le morceau est d’ailleurs bien écrit, maie, que l’auteur prenne garde à se faire une conviction avant de se lancer dans la voie de ses devanciers, voie sur laquelle on a jeté de la lumière dernièrement et qui s’est trouvée un brin différente de ce que la faisait la tradition et les faux rapports des bureaucrates. Le “Weymouth Free Press”, journal anglais, a signalé ces quelques passages et rappelé à ses lecteurs qu’il y a des doutes quant aux agissements des Acadiens dans les circonstances traitées par l’auteur.