Un grand ami de l'education: le modèle des pères pour l'instruction de ses enfants

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Year
1896
Month
10
Day
22
Article Title
Un grand ami de l'education: le modèle des pères pour l'instruction de ses enfants
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Page Number
3
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UN GRAND AMI DE L'EDUCATION Le modèle des pères pour l’instruction de ses enfants LES COLLEGES ST-JOSEPH ET STE-ANNE Il y a six ans s'éteignait au Village des Pierre-à-Michel, dans la paroisse de Memramcook, au Nouveau-Brunswick, un père de famille modèle, un grand patriote et un fervent chrétien: M. François à Jean Belliveau. Comme l'a dit l’honorable sénateur Poirier, dans un article biographique à l’occasion de sa mort, M. François Belliveau fut l'une des figures des plus remarquables de la vieille génération contemporaine. Et il ajoutait “que si l’histoire enregistrait tous les dévouements sublimes restés obscurs, toutes les aspirations patriotiques des âmes fortes, feu François Belliveau occuperait une belle place dans l'histoire de l’Acadie, car nul plus que lui n’eut à cœur l’avancement de notre race, et nul n’y a travaillé avec un enthousiasme plus persévérant.” François Belliveau naquit le 22 juin 1820 de l’union de Jean Belliveau et d’Anne Bourque, au Village des Pierre à Michel. Vû les circonstances où se trouvait notre peuple à cette époque, François à Jean, comme on le surnommait, ne reçut qu’une éducation très sommaire. Il se plaisait à dire à ses enfants qu’il n’était allé à l'école que six mois, et cependant qu’il pouvait leur en montrer en arithmétique et en d’autres branches aussi. En effet grâce à ses grands talents naturels, il s’était beaucoup perfectionné et était même devenu fort en lecture, en calcul, comme arpenteur il rendit de grands services dans la paroisse. Il fut pendant plus de quarante ans douanier pour la rivière Petitcoudiac. Peu d’Acadiens de son temps ne possédaient mieux que lui la langue anglaise, aussi était-il connu de tous et même très populaire parmi les Anglais. On le voyait presque chaque semaine à Dorchester où il se plaisait à faire une visite aux anciens de la place. Il était doué d’une mémoire prodigieuse, et, comme il était grand liseur de livres et de journaux, il était au courant à peu près de toutes les questions. Il connaissait à fond la politique du pays depuis cinquante ans, et ses opinions ayant beaucoup de poids, les politiciens manquaient rarement à l’approche des élections de faire une visite à Frank Belliveau pour obtenir le secours de son influence. Il connaissait également beaucoup de détails importants sur l'histoire de l’Acadie pendant et après la déportation, et comme il avait un vrai talent pour raconter les vieilles histoires il lui arrivait souvent pendant les longues soirées d’hiver d'intéresser vivement ses enfants et ses amis réunis autour de son foyer. Pour ma part j’ai eu maintes fois l’avantage de m’entretenir de longues heures avec lui sur des questions historiques, et j’ai recueilli de sa bouche nombre de traditions qu’il tenait de son père et de son grand père. Ce dernier, natif de Port Royal, avait huit ans à l’époque de l'expulsion. Une grande franchise—il ne savait ni mentir, ni tromper personne— jointe à une jovialité proverbiale faisait de François à Jean un hôte agréable, et son vocabulaire inépuisable de bons mots et d’anecdotes ne manquait jamais d’amuser la société. Son honnêteté était poussée à ses dernières limites, et, je sais de source certaine que dans le doute il décida contre lui-même et paya joyeusement comme s’il y eut eu certitude. François Belliveau était d’une moralité et d’une sobriété sévères. Ceux qui l'ont connu le plus intimement affirment que non seulement on ne l’a jamais entendu dire une parole libre, mais qu’en maintes occasions on l'a vu donner des signes non équivoques de mécontentement, même se mettre presque en colère lorsqu’on se permettait en sa présence quelques propos légers. On peut dire de lui qu’il n’a jamais connu le goût des liqueurs fortes. Ceux qui le visitaient s'accordaient à dire qu’il était un des hommes les plus hospitaliers du pays. Sa charité égalait son amabilité et la rancune n’avait point de prise sur son cœur. Dans ses diverses entreprises pour le bien public dans son village, où soit dit en passant, il réussit presque invariablement, il lui arriva souvent de rencontrer une forte opposition et de se faire quelques ennemis. Mais il allait son chemin sans s’occuper des qu’en dira-t-on, et il les pardonnait toujours en disant : “Ils ne savent pas mieux, ils ne connaissent pas leurs intérêts.” Il fut l’idéal du bon père de famille. Non seulement il ne lui est jamais arrivé de donner le plus petit scandale à ses enfants, mais il les aimait éperdûment et il n’avait qu’une ambition, celle de montrer à tous la voie du devoir et de leur donner une éducation chrétienne. Ce qu’il fit au prix des plus grands sacrifices. En cela il fut noblement secondé par la plus chrétienne des épouses et des mères : Madeleine Landry, digne compagne de cet homme de bien qu’il avait épousée en 1844. En somme feu François Belliveau fut un grand chrétien et un grand patriote. Il aima l’Eglise, il aima le clergé, il aima la patrie. Quoique demeurant à quatre milles de l’église paroissiale il n’y avait que la maladie qui put l’empêcher de se rendre à la messe les dimanches et les fêtes. Feu le regretté Père Lefebvre, son curé, n’avait pas dans la paroisse un plus ardent défenseur et plus grand admirateur. Aussi l’apôtre de l’éducation en Acadie se plaisait-il à me raconter, à l’automne de 1893, qu’il se rappellerait toujours la figure de François à Jean avide de la parole de Dieu, non loin de la chaire le regardant fixement pendant tout le cours du sermon ou de l’instruction. Le prêtre ou le laïque qui se dévouait pour la cause acadienne avait en lui un chaud partisan et un admirateur enthousiaste. Il jurait par Messire Lafrance, le Père Lefebvre, le Revd. M. F. Richard, M. Ferd. Robidoux, du Moniteur Acadien, l’honorable P. A. Landry et l’honorable Pascal Poirier. Un trait caractéristique de feu François Belliveau que je tiens surtout à démontrer c’est son amour sans bornes pour l’éducation. Le regretté bon Père Lefebvre au cours de l’oraison funèbre de feu l’abbé Fidèle Belliveau, le 2 septembre 1891, a dit que “son père fut le champion de l’éducation dans cette paroisse [Memramcook] et celui qui encouragea le plus le collège St Joseph et, pour ma part je ne connais pas dans l'histoire de toute l'Acadie un homme qui se soit imposé plus de sacrifices pour l'éducation. D’autres, comme MM. Joseph Belliveau, David Cormier et Bénoni F. Gaudet le rapprochent sous ce rapport, mais ne n’égalent pas. La fondation du collège St-Joseph fut pour François à Jean une époque de joie, et, la pensée que de là commençait la régénération de notre malheureux peuple, le rajeunit de vingt ans. Il y plaçait toute son espérance, et il soupirait depuis longtemps après le moment où Dieu nous enverrait la lumière. Il n’était pas plus favorisé de la fortune que la généralité des Acadiens, mais sa nature forte et courageuse l’excita nu sacrifice pour la bonne cause. La suite prouvera qu’elle ne s’est jamais démentie. Il persévéra jusqu'à la fin avec une fermeté inébranlable qui en fut récompensée. Il alla jusqu’à hypothéquer ses biens et il vécut de crédit pendant nombre d'années. Ceux-là seuls qui connaissent les choses savent les sacrifices qu’il s'imposa, les misères que lui firent parfois ses créanciers, mais il parvenait presque toujours à les apaiser en leur promettant que ses enfants sauraient bien les satisfaire plus tari, qu’ils n'abandonneraient pas leur père dans le besoin. Quatre de ses fils firent au collège St Joseph leur cours commercial et classique. Ce furent d’abord Alphée et Louis. Le premier est à présent professeur au département français de l’Ecole Normale de Frédéricton depuis une quinzaine d’années, et le second est décédé commis marchand, à l’âge de 22 ans, après un brillant cours d’études complet. Il devait plus tard embrasser l’état ecclésiastique. Ensuite ce furent mon regretté confrère de classe, M. l'abbé Fidèle Belliveau, curé du Village de Richibuctou, décédé le 31 août 1891, à Sussex dans la force de l’âge, et le Révd. M. Philippe Louis Belliveau, actuellement curé de la Grand’Digue. Quatre de ses filles reçurent également une éducation de couvent. Ce furent Philomène, aujourd’hui sœur Edouard, chez les sœurs de la Charité de St-Jean, N. B., Marie, aujourd’hui Mme Pierre D. LeBlanc, employé aux ateliers de l’Intercolonial à Moncton; Domithilde, aujourd’hui Mme Antoine Arseneau, du Village de Richibouctou, et Julienne, institutrice. Tous, garçons et filles, firent la classe à l’exception de M. l’abbé Philippe qui, plus heureux que les autres, put finir son cours classique et théologique sans interruption. Les deux autres enfants : André et Rose aujourd’hui Mme Odilon LeBlanc, reçurent une éducation primaire à l’école du village des Pierre à Michel, et ils se sacrifièrent en union avec le père et la mère pour pourvoir à l’éducation des autres membres de la famille. Tels sont les fruits du courage et des sacrifices de ce noble cœur. Cet exemple m’amène à faire ici une remarque qui a son à propos. Que de pères de famille acadiens dans les provinces maritimes pourraient imiter, s’ils le voulaient, le bel exemple de feu François Belliveau, et donner à leurs enfants une solide éducation chrétienne. De fait un très grand nombre sont de beaucoup plus à l’aise qu’il l’était, et cependant ils reculent devant le devoir sacré d’envoyer leurs garçons au collège. Nous avons au Nouveau-Brunswick et à la Nouvelle-Ecosse deux grandes maisons d’éducation qu’on peut appeler nationales. L’une est le collège St-Joseph de Memrameook, et l’autre celui de Ste-Anne, de la Pointe de-l’Eglise, à la baie Ste Marie. Mais chose bien pénible à constater, c’est que les Acadiens ne profitent pas des avantages que leur offrent ces foyers de science. Rien ne parle avec autant de force que la statistique. Eh bien! voyons ce qu’elle nous montre. Avec sa population de plus de 4000 âmes, la grande paroisse de Memramcook n’a fourni l’année dernière au collège St-Joseph seulement VINGT QUATRE élèves acadiens!! Vraiment, c’est à ne pas y croire. Et que penser des paroisses circonvoisines par les chiffres suivants? Dorchester, 2; Scoudouc, 1; Fox Creek, 1; Moncton, 2; Shédiac, 5; Barachois, 1; Aboujagane, 0; Cap-Pelé, 1; Grand’Digue, 0; Cocagne, 1; Notre-Dame, 0; Ste-Marie, 1; Bouctouche, 1; Ste-Anne de Chockpsh, 0. En tout SEIZE élèves de notre nationalité; et dire qu’à l’exception des villes de Dorchester, Moncton et d’une partie de Shédiac tous ces centres sont exclusivement acadiens! Qu’on ouvre l’Annuaire du Collège St-Joseph pour l’année 1895-96; on y trouvera que sur une liste de cent soixante-dix-neuf élèves il n’y en a que soixante-douze qui sont Acadiens. Trente-neuf sont du comté de Westmorland; treize de Kent; treize de Gloucester; un de Madawaska, et un de St-Jean. En tout soixante-cinq du Nouveau-Brunswick. Les comtés de Northumberland et de Restigouche n’ont rien fourni. Quant aux sept autres élèves acadiens : quatre sont des Etats-Unis, deux de l’Ile St-Jean et l’autre des Iles à Madeleine. Voilà pour le Nouveau-Brunswick qui compte plus de 65,000 acadiens. Maintenant transportons-nous à l’ouest de la Nouvelle-Ecosse où nous avons une population d’environ dix-sept mille âmes dans les comtés de Digby et de Yarmouth. Voici par paroisse le nombre d’élèves acadiens qui fréquentent actuellement les cours du collège Ste-Anne. Ste-Croix, 1; St Joseph de Weymouth Bridge, 4; Corbery, 4; St-Bernard, 1; la Pointe-de-l’Eglise, 19; Saulnierville, 7; Meteghan, 4; la Rivière-aux Saumons, 2. Ces huit paroisses comprennent le district de la baie Ste-Marie. Prenons maintenant celles da comté de Yarmouth. La ville de Yarmouth, 0; le Bas de Tousquette, 2; Ste-Anne du Ruisseau de l’Anguille, 0; l’Ile des Surette et Quinan, 0; Pubnico, 2. Ainsi sur une population française d’environ 9000 âmes la baie Ste-Marie envoie QUARANTE DEUX élèves an collège Ste-Anne, et le comté de Yarmouth avec environ 8000 acadiens en fournit seulement QUATRE à la même institution. Il est pénible de constater cette apathie de la part des Acadiens à faire instruire leurs enfants dans une haute maison d'éducation. Si nous n’avions pas de collèges parmi nous ou murmurerait fortement et on en demanderait avec instance, comme la chose est arrivée dans l’ouest de la Nouvelle-Ecosse avant la fondation du collège Ste-Anne. Aujourd'hui les Acadiens tant du sud du Nouveau-Brunswick, que de la baie Ste-Marie et du Cap de Sable semblent croire qu’il est suffisant d’avoir un collège a leur porte pour que l’éducation se répande parmi eux sans qu’ils aient à y envoyer leurs enfants. Je ne veux blesser personnes par ces remarques; je constate seulement l’état déplorable des choses, et, en finissant ma longue digression, j’exhorte donc ardemment tous ceux qui peuvent le faire d’imiter le noble exemple de feu François Belliveau qui ne s’est épargné aucun sacrifice pour faire instruire huit de ses enfants, dont deux sont prêtres et une est religieuse. Le reste de sa vie François à Jean était à bon droit fier d’avoir pu donner tant de ses enfants à Dieu et à l’Eglise, et cette pensée seule semblait le dédommager de toutes ses peines et de tous ses sacrifices, et elle le consolait dans sa vieillesse. Il avait foi dans la gratitude de ses enfants, et il ne fut pas trompé dans son espérance. Non seulement ses enfants reconnaissants lui payèrent-ils toutes ses doutes, l’entourèrent des soins les plus affectueux, en 1889, ils tinrent à lui donner un nouveau tribut d’amour en lui bâtissant la plus jolie maison de Memramcook. Pendant cinquante ans François Belliveau s’était privé de ce luxe devenu nécessaire, afin de continuer ses œuvres d'éducation. Il était donc enfin dans une aisance relative, débarrassé des soucis du monde, entouré de l’affection de ses enfants et de ses petits-enfants, jouissant d'une forte santé, ce qui tout ensemble lui faisait présager une heureuse vieillesse, lorsque tout à coup, à l'âge de 70 ans, une apoplexie presque foudroyante vint le frapper et l’enlever, le 12 septembre 1890, à l’affection des siens. Son épouse chérie le suivit trois mois après dans un monde meilleur, et leurs corps dorment aujourd’hui à côté de l’un de l’autre du grand sommeil réservé à toute créature mortelle. Un magnifique monument en granit gris poli, de forme et d’une hauteur de huit pieds s’élève dans la partie occidentale du beau et vaste cimetière de la paroisse de St-Thomas de Memramcook, et indique à ceux qui visitent ce champ des morts l’endroit où reposent les cendres de feu François Belliveau et de son épouse. Dans une autre partie du cimetière, celle réservé aux membres du clergé, s'élève un autre monument semblable au premier : c’est celui de leur fils aîné, le Révd. Fidèle Belliveau, décédé le 31 août 1891, à l’âge de 46 ans. Ces deux monuments splendides qui, avec celui de feu Messire Lafrance sont ce qu’il y a de plus beau dans le cimetière de la paroisse, ont été érigés à la fin de juillet 1892, et c’est le Révd. M. Ph. L. Belliveau, alors curé de Sussex, qui s’est chargé d’accomplir cet acte d’amour filial et fraternel. La mort de François Belliveau, homme de bien, grand chrétien, grand patriote, laissa un vide immense dans sa paroisse comme dans le cercle de nos hommes utiles, intelligents et dévoués. Ce qui l’avait fait admirer d’avantage au milieu de notre population, c’étaient la largesse de ses vues et son grand cœur embrassant dans son affection l’intérêt de tous les Acadiens et du pays tout entier. En somme il était le type du vrai patriote étranger avant tout à l’égoïsme. Son intérêt et ses affections ne se restreignirent pas à sa famille, ni à son entourage, ni à ses amis, ni à ses proches. Liseur et observateur assidu du mouvement acadien, le confident d’à peu près toutes les démarches ignorées du grand nombre, et faites pour notre avancement, il applaudissait au succès de tous ceux des nôtres qui se distinguaient, se faisaient remarquer par des actes de générosité et se dévouaient pour la bonne cause. Il avait foi dans l’Acadie. Il désira surtout voir surgir de partout des prêtres acadiens, et il ne se lassa pas d’encourager certains jeunes gens de parole et d’action dans cette voie. Ceux qui l’ont le mieux connu affirment qu’on la surpris donnant, à l’insu de sa famille et d’une manière effective, de l’encouragement à plusieurs jeunes hommes afin de leur faciliter la réalisation d’une vocation ecclésiastique, ce qui parfois poussa quelqu’un de ses enfants à lui faire le reproche qu’il s’occupait plus des autres que des siens. Son grand cœur le portait pour la même raison à s'émouvoir sensiblement s’il arrivait à ses oreilles qu’un des nôtres fit fausse route où ne donnât pas toutes les espérances qu'on fondait sur son éducation ou ses talents. Sa grande charité, cependant, l’empêchait d’en parler à tout le monde et il ne faisait ses observations que dans l'intimité de la famille, surtout à ses fils prêtres, presque à voix basse; il finissait ordinairement par un soupir et par cette expression anglaise qui lui était habituelle : It's too bad. Belle fut la vie, le dévouement, le grand cœur, les qualités précieuses, la force dans la grandeur de caractère, le patriotisme et l’esprit chrétien de feu François Belliveau. Ayant intimement connu cet homme, mon parent, et été à même de puiser à des sources certaines les traits caractéristiques de cette nature d'élite et chevaleresque de notre vieille génération contemporaine, j’ai cru bon d’entrer dans plusieurs détails de la vie privée de celui qui fait l’objet de cette esquisse biographique, de faire ressortir chez lui des qualités rares et cachées, afin de faire mieux connaître un homme qui sans cela n’aurait jamais été apprécié à sa juste valeur, et qui, pendant sa vie, n’a peut-être pas toujours été compris et même a pu être mal interprété et mal représenté. Puissions-nous toujours avoir un grand nombre de ces natures fortes, de ces hommes courageux, désintéressés, de ces nobles patriotes chez notre cher peuple acadien! C’est là le métal qui affirmera sur ses bases la construction de notre édifice national. Haut les cœurs, compatriotes! Suivons l’exemple de ceux qui nous ont devancés travaillons sans relâche à l’avancement de notre race, et comme feu François Belliveau nous aurons bien mérité de l’Eglise et de la patrie. PLACIDE P. GAUDET.