A l’honorable Adolphe P. Caron, ministre de la milice et de la défense.

Year
1881
Month
9
Day
1
Article Title
A l’honorable Adolphe P. Caron, ministre de la milice et de la défense.
Author
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Page Number
3
Article Type
Language
Article Contents
A l’honorable Adolphe P. Caron, ministre de la milice et de la défense. C’est avec plaisir que les Acadiens de Rustico saisissent cette occasion favorable de votre visite à L’Ile du Prince-Edouard pour vous souhaiter une cordiale bienvenue dans notre village. C’est la première fois que nous avons le bonheur de recevoir la visite d’un ministre de la couronne–bonheur que nous apprécions davantage parceque cette visite nous est faite par un digne représentant de notre race. En qualité de fidèles sujets de notre gracieuse souveraine la Reine, nous sommes heureux de voir à la tête de la milice de la Puissance un digne descendant des premiers soldats du Canada. C’est là une preuve irrécusable de la parfaite harmonie qui existe maintenant entre les diverses nationalités de notre pays et l’esprit d’égalité qui caractérise nos institutions politiques et sociales. La France, notre ancienne mère patrie, a tout lieu d’être fière de la part prise par ses enfants dans l’établissement et le développement de notre jeune Puissance; et il n’est que juste qu’un certain nombre de place d’honneur et de responsabilité soient occupées par ses fils. Tout en souhaitant que la paix qui existe si heureusement parmi nous ne soit jamais troublée, nous avons en même temps le ferme espoir que si jamais le danger menace nos foyers, le département de la milice, que vous administrez avec une si grande habileté, sera toujours prêt à faire face aux éventualités et se montrera dignes de la race chevaleresque à laquelle nous avons l’honneur d’appartenir. Encore une fois, nous vous souhaitons la plus cordiale bienvenue dans notre petit village, et nous espérons que votre séjour au milieu de nous vous sera agréable. Signé,–J. Gallant, M. D., Jérôme Doiron, J. P., Léan Gallant, Joseph Gallant, Domicien Pinaud, J. C. Doiron, A. C. C., Dominique Doiron, Joseph Doucet, Adrien Doiron, caissier de la Banque, Eusèbe Gallant, Mathias Gallant, André Blaquer, Ignace Gallant, Nicéphore Doucet, Sylvestre Doiron, André Gallant. L’hon. M. Caron répondit en fermes très heureux et fut suivi de Sir Leonard, de M. White er de M. Desjardins. Le lendemain, l’hon. M. Caron, accompagné de M. Brecken, M. P., de M. Hedgson, avocat, de l’Hon. Jos. O. Arsenault, et de plusieurs autres, se rendait à Tignish, où l’attendait une nombreuse réunion de citoyens. A son arrivée l’adresse suivante lui fut présentée : A l’honorable Adolphe P. Caron, ministre de la milice et de la défense. Monsieur,–Au nom des Acadiens de cette localité, nous voulons offrir une cordiale bienvenue au milieu de nous, et vous dire que nous sommes des plus heureux de vous recevoir. C’est la première fois que nous avons l’honneur de recevoir au milieu de nous un Canadien-Français occupant une aussi haute position dans le gouvernement de notre pays. Fidèles aux traditions de nos ancêtres, nous chérissons avec une prédilection toute particulière notre religion, notre langue et nos coutumes. Mais en même temps, de concert avec tous les autres Canadiens de la Puissance, nous nous proclamons hautement les loyaux sujets de Sa Majesté la Reine d’Angleterre. Quelles que soient nos opinions politiques, nous sommes réjouis de voir le pays dans un état si prospère, sous l’administration dont vous êtes un membre distingué; et nous sommes convaincus que vous travaillez sérieusement au progrès et à l’avancement de tous. Votre administration mérite la gratitude du pays pour avoir placé les finances dans un état si florissant qu’aujourd’hui nos revenus excèdent nos dépenses. En terminant, honorable monsieur, veuillez accepter cordialement l’expression de la joie que nous cause votre visite, et les vœux que nous formulons pour votre bonheur en ce jour mémorable, dont le souvenir ne s’effacera pas de notre mémoire; et à l’avenir, quand nous entendrons parler de vous et des honorables messieurs qui vous accompagnent, nous serons mieux en état d’apprécier les efforts que vous faites pour le bien de notre commune patrie. Tignish, I. P. E., 20 août 1881 : Signé, Jean J. Arsenault, Joseph E. Richard, Joseph A. Bernard, Isidore Gaudet, Sylvain Gaudet, Auriel Gaudet. Une autre adresse fut aussi présentée en langue anglaise à l’hon. ministre, par les conservateurs de Tignish et des environs. L’hon. M. Caron exprima ses remerciements pour ces deux bienveillantes adresses, et parla avec éloquence pendant près de quatre heures, deux heures en français et deux heures en anglais. Il passa en revue les grandes questions politiques du jour, défendit les actes et la conduite du gouvernement, et si l’on en juge par les fréquents applaudissements qui l’accueillirent, il n’eut pas grand’peine à convaincre son auditoire que a politique et les actes de l’administration méritent l’approbation du peuple, parce qu’ils ont pour but et sont destinés à faire avancer le pays dans la voie du progrès et de la prospérité nationale. En terminant, il reçut un vote enthousiastique de remerciements, qui fut proposé par l’hon. S. F. Poirier. Tout en félicitant et complimentant l’honorable ministre, M. Poirier prit occasion de sa motion pour attaquer la conduite de M. Hackett, qui répliqua vigoureusement et repoussa les coups de son adversaire. –Les orateurs ministériels ont eu un plein succès à Digby et à Yarmouth. Auditoire nombreux, accueil sympathique, démonstrations, rien n’a manqué