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Newspaper
Year
1895
Month
3
Day
28
Article Title
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Author
Justice
Page Number
3
Article Type
Language
Article Contents
M. le Rédacteur, Au point de vue politique, il parait y avoir actuellement plus d’une question en contemplation parmi nos écrivains de Clare. D’un côté, quelques-uns voudraient rejeter le choix de Digby et appuyer la nomination d’un Acadien à la candidature fédérale; de l’autre on voudrait s'en tenir à la convention de Digby, pour le prêtent; tandis qu’un troisième parti se dévoue exclusivement à la revendication de nos droits et privilèges légitimes comme vrais patriotes. Pourquoi n’userions-nous pas de plus d’entente et d'harmonie dans cette cause en laissant de côté les complications qui ne se rapportent pas directement à la question? La Conduite du grand “Sophiste” de Digby devrait, il nous semble, nous fournir un bon exemple de ce qui résulte des trop grandes ambitions. Unissons-nous tous à faire respecter nos droits comme électeurs; le reste du programme se jouera en temps opportun. Maintenant, on sait que les partis politiques ne sont forts que par l’organisation. Donc, considérons si notre organisation présente dans le comté de Digby ne mérite pas une attention spéciale. D’abord, c’est dans l’organisation qu’on trouve cette union qui est indispensable à la réussite des partis. C’est là que les amis se centralisent pour agir tous ensemble dans un même but, pour arriver à une même fin. Or, comment sommes-nous organisés pour entrer en lutte aux prochaines élections fédérales dans l’intérêt du parti du, peuple—le parti libéral? Où sont nos organisateurs et que font-ils? D’un côté, nous avons la faction de qui nous trace un programme et se propose d’élire l’homme de son choix, malgré les objections de qui que ce soit; de l’autre, le Club Laurier appuyé non seulement par les Acadiens libéraux de Clare mais aussi par un grand nombre de partisans de la plus haute influence, du district de Digby, qui se sont rangés en ligne pour protester contre la manière dont les soi-disant organisateurs ont conduit et veulent conduire les choses. Maintenant, où est l'entente indispensable à la réussite des partis politiques? Nous disons qu’elle n’est absolument pas avec nous. Donc, il incombe aux vrais et patriotiques amis du parti un devoir qu’ils ne doivent pas négliger. On a demandé qu’une convention générale fût convoqué à Weymouth Bridge, le lieu le plus central du comté, pour y discuter la situation et pourvoir aux organisations nécessaires a notre cause. Notre appel sera-t-il reconnu? Jusqu’à présent on nous a fait sourde oreille. Quand on travaille au triomphe d’une même cause, il faut nécessairement faire taire ses ambitions personnelles et se supporter les uns les autres, surtout quand il s’agit d’une question d’importance majeure : tels sont les vrais principes qui doivent animer tout bon patriote, et celui qui ne voient pas toujours exactement comme lui ne mérite pas la confiance du peuple. Voilà! D’ailleurs, qu’on nous permette de dire que nous ne désirons réclamer aucun droit de nationalité dans cette protestation contre la démagogie de Digby, nous réclamons seulement que le parti libéral de ce comté soit traité comme parti et non comme étant divisé quant à la nationalité. Ne semble-t-il pas qu’il serait de bonne allure aux intéressés d’acquiescer sans trop de délai aux réclamations déjà prononcées, et, par là, s’assurer une victoire certaine? Voilà ce qui est notre désir et nous le demandons en JUSTICE. Church Point, N.-E. Ce 18 Mars 1895.