l'Acadie

Year
1884
Month
7
Day
24
Article Title
l'Acadie
Author
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Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
L’ACADIE Notre peuple a attiré sur lui l’attention à la grande fête de Montréal. Sous le titre qui précède, le Canadien des Etats-Unis, publié à New-York, consacre au discours de M. Pascal Poirier plus d’une colonne de son espace. Il fait précéder la citation qu’il en reproduit des observations qui suivent : Quel souvenir touchant de fidélité et de malheur son nom réveille! Elle était la plus ancienne des colonies françaises en Amérique : son peuple naïf, aux mœurs patriarcales, coupable seulement de ne pas haïr la France, la terre des abus, était suspect à l’Anglais vainqueur. « Déporter ces laboureurs et ces pasteurs ne le rassurait pas assez : il fallait les disperser. Un jour de l’année 1755, il y avait un demi siècle que les Acadiens obéissaient à l’Angleterre, on les rassembla par cantons, comme de vastes troupeaux; ce qui put s’échapper s’enfuit dans les forêts, mais le reste, au nombre de 12,000, hommes, femmes et enfants, est embarqué sur des navires anglais, puis jeté au hasard sur les côtes des deux Amériques : la mère ici, là le père, les enfants partout. « Pauvre Acadie, son nom même a disparu sous celui de Nouvelle-Ecosse : de sa ville, Port-Royal, les Anglais, sujets de la reine Anne, on fait Annapolis, et la baie française est devenue baie de Fundy. Ainsi tout a changé de nom, la terre et l’eau; seul le rapt d’un peuple s’appelle et s’appellera partout de même, car la conscience de l’humanité ne parle qu’une langue. « Beaucoup de ces Acadiens transportés purent s’évader et rentrer dans leur pays après de longues années d’exil; ils trouvèrent entre des mains étrangères les champs que leurs pères avaient défrichés, et se remirent à l’œuvre. Que sont-ils devenus aujourd’hui? M. Pascal Poirier nous l’a dit dans un discours au Congrès national : »