Correspondance: quelques notes sur Bouctouche

Year
1890
Month
7
Day
1
Article Title
Correspondance: quelques notes sur Bouctouche
Author
Sylvain
Page Number
1
Article Type
Language
Article Contents
Correspondance. QUELQUES NOTES SUR BOUCTOUCHE (suite) M. le Rédacteur, Je cède la parole à M. Placide P. Gaudet pour raconter l’histoire de la famille Cormier. Les détails que renferme la lettre suivante sont tout-à-fait inédits. « Shédiac, ce 1er mai 1890. « Mon très cher ami Sylvain, « Le recensement nominal de l’Acadie, en 1671, nous montre qu’à cette date Thomas Cormier, âgé de 35 ans, et époux de Madeleine Girouard, était au Port Royal et avait une fille, Anne. Celui de 1686 nous indique que ce Cormier, qui est à la souche de la famille de ce nom en Acadie, est alors établi à Chignectou autrement dit Beaubassin, et le plus riche de cette nouvelle colonie. Ce dernier recensement lui donne cinq filles et quatre garçons : François, né en 1670; Alexis, né en 1672; Germain, né en 1680 et Pierre né en 1682. Ces cinq filles étaient : Anne, qui devint l’épouse de Michel Haché-Gallant; Marie, qui se maria dans la suite à Jean-Baptiste Poirier, fils de Michel et de Marie Boudrot; Agnès, plus tard l’épouse de Pierre Poirier, frère de Jean-Baptiste susdit, Claire, dans la suite la femme de Pierre Sire, et Marie, que le recensement de 1714 nous montre mariée à Martin Richard et n’ayant qu’un enfant. « Thomas Cormier et son épouse sont morts avant 1714, car leurs noms ne figurent pas dans le recensement cette année-là. Cormier aurait été alors âgé de 78 ans. On y trouve cependant les familles de leurs quatre garçons. François, marié à Marguerite Leblanc, avait alors sept enfants savoir : Pierre, Anne, Catherine, Cécile, Paul, François et Joseph. Alexis, marié à Marie LeBlanc, était père de six enfants : Madeleine, Pierre, Marguerite, Agnès, Jean-Baptiste et Anne. Germain, marié à Marie LeBlanc, avait cinq enfants : Pierre, Marie, Marguerite, Anne et Germain. Pierre, marié à Catherine LeBlanc, avait six enfants : Pierre, Marie, Jean-Baptiste, Madeleine, Michel et Catherine. « Pierre, un des fils d’Alexis (à Thomas), Cormier et de Marie LeBlanc, naquit vers 1695, et devint vers 1716 l’époux de Cécile Thibodeau, de laquelle il eut les enfants suivants : Marie-Madeleine, née vers 1717, épouse de Pierre Bourgeois, père de Joseph dit Calotte, mort à Memramcook, le 20 novembre 1733, à l’âge de 95 ans. Alexis, né vers 1718, épousa Marie Thériault. Il est mort peu d’années après son mariage, et sa veuve, dont il avait eu deux garçons qui sont la souche des Cormier de Gloucester, épousa en secondes noces Alexis Landry, né en 1720 et décédé à Caraquet le 6 mars 1798, laissant une nombreuse progéniture qui est l’origine des Landry de Gloucester. Pierre dit Pierro, né en 1720, époux de Marie-Anne Gaudet, et décédé à Memramcook le 24 mars 1824. Joseph, né vers 1724, fut déporté en 1755 dans les colonies anglaises, d’où il gagna en Louisiane. Etienne, né vers 1726, eut le même sort que son frère Joseph. Amand, né vers 1728, époux de Marguerite Roy, fille de Joseph Roy dit Villeray, et décédé à Memramcook. Jacques dit Jacquot, né vers 1730, époux d’Osite Pothier et décédé à Bouctouche. Jean-Baptiste, né vers 1734, marié à Kamouraska, le 5 juillet 1762, à Madeleine (Alexis) Landry, ne revint pas en Acadie. Marie-Cécile, née vers 1737, épousa à St-Thomas, P. Q., le 18 février 1765, Pierre-François Chouinard. François, né en 1740, épousa à St-Pierre-du-Sud, P. Q., le 3 août 1761, Anastasie Melanson, veuve de Claude Brun, et décédé à Memramcook le 7 janvier 1825. « Pierro Cormier, époux de Marie-Anne [paragraphe illisble] et quelques uns de ses enfants demeuraient à Wescak, tout près de Tintamarre, les autres étaient réfugiés au Lac, à 3 milles au nord du fort Beauséjour. C’est en cette dernière localité qu’étaient établis Pierro Cormier et ses deux frères Joseph et Etienne, âgés respectivement, en 1755, de 31 et 29 ans. Tous trois étaient mariés, ainsi qu’Amand et Jacquot, qui étaient à Wescak. Pierro, Joseph et Etienne furent faits prisonniers en août 1755, et les deux derniers furent transportés en Caroline d’où ils gagnèrent la Louisiane et s’y fixèrent avec leurs femmes qui avant le départ du convoi au Beaubassin étaient venues avec leurs enfants se livrer prisonnières. Quant à Pierro il réussi à échapper à la déportation en s’évadant du fort Lawrence sous le déguisement d’un habillement de femme. » SYLVAIN.