Parlement fédérale

Year
1890
Month
5
Day
6
Article Title
Parlement fédérale
Author
-------
Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
PARLEMENT FÉDÉRAL Ottawa, 29 avril. L’hon. M. Blake a proposé, cette après-midi, lorsque l’hon. M. Foster a demandé à la chambre de se former en comité des subsides, la motion don’t il avait donné avis il y a déjà une semaine. Par cette motion, M. Blake demande à la chambre de déclarer qu’il est expédient de prendre des mesures qui permettent à l’Exécutif, dans les circonstances graves qui requièrent l’exercice du pouvoir de désaveu ou du pouvoir d’appel en ce qui concerne la législation en matière d’éducation, de référer des points importants de droit ou de fait à un haut tribunal de justice pour y être entendus et considérés en telle manière que les autorités et les parties intéressées puissent y être représentées, et qu’une opinion raisonnée puisse être obtenue pour l’information de l’Exécutif. L’hon. M. Blake a prononcé à l’appui de sa motion un discours très éloquent. Sir John Macdonald félicite M. Blake de l’exposé lumineux qu’il a fait de la question. Il dit que le gouvernement n’a aucune objection à laisser adopter cette motion et qu’il se propose d’en mettre les principes en pratique, à la prochaine occasion. La motion est adoptée unanimement. La chambre s’est formée ensuite en comité et a voté les crédits demandés dans les estimations supplémentaires. A la séance du soir, le crédit demandé pour les chemins de fer de l’Ile du Prince-Edouard donne l’occasion à M. Weldon (Albert), de demander que le gouvernement achète et réunisse sous la même direction que le chemin de fer Intercolonial, les divers embranchements qui en sont les tributaires, dans la province du Nouveau-Brunswick. M. Weldon dit que le gouvernement possède déjà quelques-uns de ces tributaires et qu’il serait dans l’intérêt du pays, comme dans celui d’une meilleure administration du chemin de fer Intercolonial, que la Puissance les possède tous. L’hon. M. Blake dit que le député d’Albert finira peut-être par obtenir ce qu’il demande, mais qu’il faudra certainement attendre plusieurs années. Lors des dernières élections, Sir Charles Tupper, alors ministre des chemins de fer, lui a adressé un télégramme énonçant le projet d’unir, sous une même direction, les divers tributaires de l’Intercolonial. Si aux prochaines élections il obtient un arrêté de conseil, il pourra se déclarer satisfait. Sir John dit que le but en construisant le chemin de fer Intercolonial n’a pas été d’établir un réseau de chemins de fer dans tous les comtés du Nouveau-Brunswick et d’en faire une entreprise commerciale. Mais le chemin a été construit pour remplir une condition imposée au pays par les Provinces Maritimes qui ne voulaient pas entrer dans la Confédération sans cela. M. Mitchell exprime la crainte que l’idée lancée par M. Weldon ne cache quelque plan d’achat de l’Intercolonial et des divers embranchements, par une compagnie privée, sous le couvert d’une administration plus économique de l’Intercolonial. M. Mitchell dit que ce chemin de fer est et doit rester la propriété du gouvernement. La constitution et le contrat intervenus entre les provinces le veulent ainsi. Il s’opposera de toutes ces forces à toute tentative de spéculation sur l’achat de l’Intercolonial. Il fait allusion à la vente du chemin de fer du Nord par l’administration Chapleau et au profit réalisé par M. Sénécal. M. Wood (Westmorland) appuie la proposition de M. Weldon et dit que si tous les chemins de fer étaient unis sous une même direction, leur administration pourrait se faire plus économiquement et plus satisfaisante pour le public. Sir R. Cartwright dit que M. Wood est propriétaire d’un de ces chemins de fer tributaires de l’intercolonial. Le comité passe ensuite aux autres crédits et à 1.15 heure la séance est levée. Ottawa, 30. M. Charlton propose que le gouvernement soit censuré pour ne pas avoir soumis à la cour Suprême la question de constitutionnalité de la loi relative aux biens des Jésuites adoptée par la Législature de la province de Québec. M. Charlton fait un long discours à l’appui de sa motion. Sir John Thompson se lève pour lui répondre et est accueilli par de grands applaudissements.