Correspondance

Newspaper
Year
1891
Month
11
Day
5
Article Title
Correspondance
Author
un Acadien
Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
CORRESPONDANCE (Nous ne nous tenons pas responsables des opinions de nos correspondants) Je vous inclue une liste de quinze abonnés pour L’EVANGÉLINE. Cette liste sera suivie bientôt d’une autre encore plus nombreuse, je pense. Un grand nombre d’Acadiens respectables et intelligents, sont fatigués des injures qui leur sont lancées à la figure par le “ Courrier”, journal acadien qui s’est anglifié dans les dernières élections municipales, et c’est pour cette raison qu’un grand nombre de nos paroissiens veulent s’abonner à L’EVANGÉLINE, seul journal vraiment acadien des Provinces Maritimes. Le comté de Gloucester est votre comté natal, M. le rédacteur, aussi y êtes vous demeuré pendant plusieurs années, c’est pourquoi vous y comptez un bon nombre de parents et d’amis, qui ne sont ni “ traîtres” ni “lâches,” ni “moutons,” ni “renégats” ni “indignes de la société des honnêtes gens,” réputation que veut donner le “ Courrier” à un grand nombre de braves Acadiens de Gloucester, depuis quelque temps, parcequ’ils ne sont pas de son parti en politique. Ces braves gens, qui ne méritent pas ces insultes, sont indignées de voir qu’un étranger est venu dans leur comté pour y rédiger une feuille pour ternir leur réputation ; et aujourd’hui ils viennent protester contre ces insultes par l’entremise de votre indépendante EVANGÉLINE. Tous ne connaissent pas le pays d’où a émigré l’éditeur du “ Courrier,” peut-être vient-il de l’Afrique, (on dit qu’il y a beaucoup d’esclaves dans ce pays, qui n’ont ni couleur rouge ni de couleur bleue) toujours est-il vrai qu’il se croit vivre à présent au milieu d’un peuple moitié civilisé, comme s’il était habitué à vivre parmi de tels gens avant son arrivée dans ce comté ; mais, qu’il se détrompe le pauvre homme, s’il pense qu’il n’y a pas autant d’éducation dans le parti qui l’oppose en politique, qu’il y a dans sa cervelle fêlée, il y trouvera, s’il veut s’en donner la peine de s'informer, (quoiqu’il le connaît bien déjà), des gens d’une haute probité et d’une grande honorabilité des personnes longtemps établies dans ce comté, et leurs ancêtres avant eux. Et qui y possèdent des fonds, non pas comme ces mignons du “ Courrier” qui vivent au jour le jour dans les alentours de son atelier. Vous savez M. le Rédacteur, que les Acadiens ne sont point des gens chicaneux, et il a fallu quelque caboche mal-équilibrées comme on en trouve à cette feuille pour semer la discorde et la chicane parmi les Acadiens, auparavant si paisibles, de notre beau comté, et pourquoi cela ?, pour servir les intérêts politiques de quelques parvenus étrangers qui veulent à tous prix supplémenter ceux qui aspirent aux honneurs politiques, et qui croient avoir de meilleurs droits qu’eux, comme cela s’est vu dans l’Invention, ou la Convention, comme vous voudrez, qui a eu lieu à Caraquet l’hiver dernier. Nous voulons nous défendre contre ces faquins, semeurs de discorde et d’insinuations mensongères, et pour cela nous vous prions de nous ouvrir les colonnes de L’EVANGÉLINE et nous espérons que ce journal, par son indépendance, et son esprit de justice, méritera le support de tous Acadiens bien pensants du comté de Gloucester. UN ACADIEN. Caraquet, 27 oct. 1891.