Discours du R. P. Blanche

Newspaper
Year
1891
Month
5
Day
14
Article Title
Discours du R. P. Blanche
Author
R. P. Blanche
Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
DISCOURS DU R. P. BLANCHE A l’occasion de la bénédiction de la pierre angulaire du Collège Ste-Anne, à Ste-Marie, le 7 mai. Que Dieu est bon pour nous! C’était le cri d’amour et de reconnaissance de l’ancien peuple de Dieu, lorsqu’il montait par tribus les degrés de son temple au chant de ses miséricordes éternelles : Confitemini Domino quoniam bonus,quoniam in œternum misericordia ejus : C’est aussi le nôtre, mes frères, en venant bénir la première pierre de cette école. Quand je jette, en effet, un coup d’œil sur le spectacle qui se déroule à mes yeux; quand le cœur subjugé par les réalités du présent, je me reporte vers les souvenirs du passé pour recueillir les échos de l’histoire, dans ce coin de l’Acadie où chaque pierre se dresse comme un souvenir du vieux temps, oh! alors, entre l’océan qui bat ces côtes et cette terre où les siècles ont laissé tant de traces sanglantes, à l’ombre de ce drapeau de la France, mon émotion redouble et je ne puis trouver sur mes lèvres et dans mon cœur que ce cri d’action de grâces : Confitemini Domino quoniam bonus : Que le Seigneur est bon! Pourquoi, mes chers amis, cette affluence, cet empressement à cette cérémonie, cette joie qui rayonne sur tous les visages et déborde de tous les cœurs; ah! c’est qu’à cette œuvre sur laquelle nous allons appeler dans un instant les bénédictions du Ciel s’attache une lueur d’espérance; c’est qu’en ces lieux où naguères encore ne régnaient que la solitude et le silence va succéder la vie de l’intelligence, c’est que de cette école va sortir la grandeur sociale de la province et le plus grand bien être de la famille. Je n’accuserai point la Providence dans votre passé, car elle est sage dans toutes ses voies; je ne stigmatiserai point la conduite que l’on a tenue à l’égard de vos pères et les mauvais traitements qu’ils ont éprouvés de la part d’hommes reniés par les leurs et l’humanité entière. Chrétiens et catholiques vous avez pardonné; unis désormais aux fils innocents de vos jaloux d’autrefois, nous travaillerons tous de concert à cette œuvre grande et bienfaitrice, et sous les puissantes assises de ce monument, nous ensevelirons toutes les discordes, toutes les rancunes, tous les préjugés d’autrefois pour vivre désormais et de plus en plus dans la fraternité du bien. L’instruction de l’homme, M. F., n’a cessé d’être une des grandes sollicitudes de la bonté divine. Ouvrez les livres saints, vous en trouverez des preuves pour ainsi dire à chaque page; l’Eglise en tout temps s’y est consacrée et c’est presque son monopole absolu aux premiers jours de notre histoire. Tous les états s’en préoccupent et y attachent la plus haute importance; c’est qu’en effet de l’instruction découle un fleuve de richesse et quiconque la recherche et l’aime y trouve la noblesse, la grandeur, la prospérité, le bonheur et l’autorité. Hélas! vous, mes chers amis, vos chroniques le constatent et vous le sentez les premiers, vous avez été délaissés. Dans un siècle où la mère-patrie abusait si follement des dons de l’intelligence et de la science vos pères étaient abandonnés et lorsqu’-arrive le bouleversement de 1755, les Acadiens, poursuivis, traqués comme des bêtes fauves, en proie à toutes les horreurs de la guerre, victimes d’une déportation arbitraire, perdirent dans un exil humiliant et forcé le peu d’instruction que leur avaient légué leurs pères, et, de fait, au commencement de ce siècle, à peine trouvait-on quelques vieillards sachant lire et capables de tracer de leurs mains débiles leurs noms sur les registres des actes de mariage et de baptême. Toutefois, s’il plut à Dieu de les éprouver, il sut dans ses desseins de miséricorde fortifier par la voix de ses missionnaires ces cœurs, que l'abattement et les déboires de chaque heure poussaient à la démoralisation. Le clergé de la vieille France offrit à cette cause le zèle de ses apôtres et parmi eux se rencontre un homme dont vous proclamez tous en ce moment le nom et dont ce monument sera pour la contrée le perpétuel souvenir, le vénéré P. Sigogne. Homme d’une grande intelligence, d’une vertu parfaite, d’une droiture d’esprit et d’une rare amabilité de caractère, il fut pendant 45 ans l’apôtre, l’organisateur de ce pays. Proscrit par la Révolution Française, il fut au milieu des Acadiens, sur ces rives, sur toute la côte de la Baie Ste-Marie, dans les paroisses de Ste-Anne et du Cap Sable, le resturateur de la religion, le promoteur de tous progrès. J’espère que la vie de cet homme de bien sera écrite un jour et qu’elle fera connaître à tous le grand rôle que ce saint prêtre a rempli au milieu de la nationalité française de la N. Ecosse, en la groupant et en l’organisant, moralement et matériellement. Si l’Acadie est aujourd’hui ce qu'elle est, c’est à lui qu’en revient la plus grande gloire et en élevant ce monument à sa mémoire, c’est une œuvre de justice et de reconnaissance que nous accomplissons. Tour à tour, ingénieur, architecte, créateur d’entreprises, imprimeur, juge de paix, rien ne lui fut étranger; il sut remplir tous les rôles utiles à un peuple naissant. Au milieu de ses travaux et de ses courses évangéliques sur une étendue de 200 milles, l’instruction de la jeunesse fut une de ses grandes préoccupations. Son presbytère a été là première école des Acadiens. Il se plaisait à réunir autour de lui des jeunes gens qu’il instruisait lui-même, qu’il formait à la vertu et qui ont répandu et répandent encore dans le pays la salutaire influence de leur bon esprit, de leur science et de leur piété. Mais ces hommes étaient privilégiés entre fous et il faut l’avouer, à sa mort en 1844 le défaut d’instruction était presqu’universel; point d’écoles; point d’académies; malgré les efforts de plusieurs pour sortir de cette situation, les malheurs et l’insuffisance des ressources entravèrent leur élan, la malveillance des uns et la négligence des autres prolongèrent encore parmi eux cet état d’ignorance jusqu’en 1854, époque à laquelle la Providence inspira à un saint prêtre du N. B, le R. P. Lafrance, une généreuse pensée. Persuadé qu’au milieu des populations acadiennes si catholiques, il trouverait des vocations ecclésiastiques si l’on offrait à la jeunesse les moyens de s’instruire il conçut le projet d’acheter une vaste ferme et de bâtir un collège à Memramcook dont il était curé. Dieu bénit son idée, mais ouvrier magnanime et disintéressé il remit aux Pères de Ste Croix cette œuvre dont il voulait assurer l’existence et qui grâce au dévouement de ces derniers a rendu au diocèse de St-Jean et aux provinces ecclésiastiques voisines de si grands services. Deux prêtres pleins de zèle également, l’abbé Richard et l’abbé Biron unirent leurs efforts, leurs ressources personnelles pour jeter à St-Louis dans le comté de Kent les fondations d’un collège acadien qui groupa dès son début de nombreux élèves, donna les plus belles espérances mais dont des oppositions venues de point d’où l’on n’aurait jamais dû les attendre les obligèrent de se séparer. Eh bien, qu’est-il advenu? A peine les enfants avaient-ils pris place dans ces institutions catholiques que les choses changèrent de face; en peu d’années un grand nombre de jeunes Acadiens brillèrent dans toutes les branches des fonctions libérales, avocats, médecins, commerçants, administrateurs et représentants du peuple dans les chambres locales et à la tribune où se discutent ses droits, ses lois et ses intérêts. Plusieurs encore sont sortis avec distinction de l’école normale du N. B. et dirigent aujourd’hui d’excellentes écoles publiques tout en restant bons catholiques et fervents patriotes. Ce qui s’est passé de l’autre côté de la baie s’accomplira pour ces contrées. Un nouveau Lafrance a surgi. Pénétré lui aussi de la nécessité de l’instruction pour ce pays, le R. P. Parker s’est dévoué à cette cause; encouragé par notre bien aimé archevêque, il a propagé l’idée d’un collège par ses conférences dans nos paroisses; il a été la pierre vivante de l’entreprise, son organisateur et son directeur. Qu’il en reçoive aujourd’hui publiquement l’hommage de notre reconnaissance; c’est celui d’une gratitude qui nous est commune à tous; mais qui, j’ose l’affirmer, n’est nulle part gravée plus profondément que dans un cœur ami qui depuis 7 mois que nous vivons ensemble n’a cessé de battre à l’unisson du sien pour le bien de ce peuple acadien devenu le nôtre. Comme pour les provinces du nord, de nouveaux horizons vont donc désormais s’ouvrir devant nous et nous pourrons suivre dans leurs ascensions glorieuses nos frères fortunés d’au delà du golfe et, sur cette plage qui fait face à leur plage va s’élever un sanctuaire de science et de vertu d’où nous nous renverrons mutuellement le cri de l'émulation et du patriotisme. Cette prospérité intellectuelle entraînera d’elle-même la grandeur sociale. Ici, surtout, je pourrais peindre le passé sous des couleurs bien sombres. La poignante épopée d’Evangéline tracée de main de maître n’est encore qu’un tableau bien effacé, il me semble, des douleurs et des déchirements d’autrefois. Ah! il a raison de le dire, le poète—Votre histoire, Acadiens, est gravée sur la pierre des tombeaux—des plaines fertiles de Grand-Pré aux fossés de Port-Royal où furent ensevelis vos derniers défenseurs, sur le chemin de l’exil, partout je vous suis à la trace sanglante de vos pas; mais, ce que n’a pas dit le chantre d’Evangéline, c’est que traités en parias, évalués moins qu’un vil bétail, il vous fallut vivre en sauvages, demander aux antres les plus éloignés un abri contre la haine et la férocité, aux bois et à la terre une nourriture immonde. L’on vous proclamait peuple bon, honnête, serviable; et, par une flagrante et odieuse contradiction, des édits monstrueux vous écrasaient comme une race de vipères. C’est un Murray que l’histoire surnomme : le, boucher, parce qu’il n’avait point de noblesse au cœur, ni cette générosité qui sait tendre la main à un ennemi vaincu; c’est un troupeau de bandits affublés de titres honorables et à qui incombaient des missions sacrilèges qui auraient du être sacrées. Ah! le cœur me saigne, chers Acadiens, devant tant d’infortunes si peu comprises! Toutefois, dans cette tourne d’insulteurs je démêle un homme qui s’élève au-dessus des mesquineries de la jalousie, Francklin vous trouve trop déshérités; Francklin vous offre un champ à cultiver, une masure à habiter. Chassés des prisons d’Halifax et de Boston, vos Pères aspirent à retourner à leurs fermes; et dans un acte suprême d’énergie, ils tentent de revoir les lieux chéris de leur enfance. Mais quel serrement de cœur éprouvent-ils quand ils apprennent que dans le pays des Mines leurs maisons sont brûlées, leurs terres confisquées et distribuées à leurs persécuteurs….. découragés ils se dispersent de droite et de gauche; quelques-uns, poursuivant leur route se traînent de village en village, et harasses de fatigue, abattus par le désespoir qui s’accroit à chaque étape, échouent à Port-Royal d’où les officiers les dirigent sur la Baie Ste-Marie. Quant au jour de votre exode, vos pères virent pour la première fois la terre de Clare, ce ne fut point pour eux comme pour le peuple juif en présence de la terre de Chanaan une surprise mêlée d’admiration. Oh non! mais pressés par la nécessité, la hache d’une main, la flamme de l’autre, ils se frayèrent des sentiers dans les forêts, avec le bois abattu ils élevèrent des huttes, ils demandèrent à la pêche et à la chasse la nourriture de leurs familles et confièrent leur vie à la mer sur des pirogues ou de frêles embarcations façonnées à la hâte. — Ah! vos pères vivaient alors péniblement, dans un isolement complet et dans la plus grande indigence. Ils n’avaient pour toute consolation spirituelle au milieu de leurs infortunes que la visite périodique d’un missionnaire qui venait une fois par an passer quelques jours parmi eux. Cet état de choses dura jusqu’en 1799 époque de l’arrivée du bon Père Sigogne qui, encore à ce point de vue exerça sur le pays une salutaire influence. Il se mit à la tête de la mission, dirigea les chers famille dans leurs établissements et leurs entreprises, les engagea à s’étendre et à pénétrer dans 1’intérieur; en un mot, il fut le pilote de son peuple; et, son regard ne s’étendant pas seulement au présent, il s’occupa de l’avenir; c’est ainsi que craignant qu’une invasion possible d’émigrants vint à s’emparer peu à peu des terres vacantes et ne cernât ses enfants sans espoir d’extension pour leurs nombreuses familles, il leur assura par son crédit ces magnifiques réserves sur lesquelles vous avez pu faire essaimer votre population grandissante. Mais, ce que je tiens à vous faire remarquer, c’est que dans ces alternatives de paix et de guerre, d’abaissement et de résurrection, vos pères surent garder intactes leur foi, les traditions de loyauté, d’honneur et de probité que leur avaient léguées leurs ancêtres; la religion conserva toujours son prestige et son empire sur leur cœur et leurs actes, la vie de famille, son attrait, et mêlés à une nation étrangère à leurs croyances, ils restèrent debout comme le rocher battu par la tempête qui s’y brise en vains efforts; et, ainsi, grâce à leurs vertus, leurs mœurs austères, leur confiance et leur abandon à la direction de leurs prêtres, le pays s’est transformé; des plaines ont succédé aux halliers; devant l’opiniâtreté du laboureur le désert a reculé; une aisance relative a fait oublier la disette; des maisons propres et coquettes se sont alignées le long de la côte et le voyageur égaré dans les bois de l’intérieur rencontre à chaque pas dans leurs profondeurs un ermitage qui respire le bonheur et la paix. Puisse cette situation s’améliorer encore; pour cela, marchez, marchez toujours sur les traces de vos pères; comme eux gardez votre foi, votre confiance en Dieu, en la T. S. Vierge, votre patronne; puisse cette foi résister à l’assaut des influences mauvaises qui se font sentir plus vivement aujourd’hui qu’autrefois. N’empruntez au monde qui vous entoure que ce qu’il a de bon; repoussez énergiquement ce que le torrent des nouveautés peut charrier avec lui d’éléments impurs; ne vous laissez pas envahir par le luxe, par l’abus des jouissances matérielles; gardez vos fortes convictions, vos mœurs simples, vos habitudes austères; ne changez pas les usages et les coutumes de vos ancêtres, contre les importations étrangères qui ne les vaudraient à aucun égard. Quand les fils commencent à rougir du vêtement de leur père, ils sont bien près de ne plus savoir respecter son nom. Tout en vous initiant à la langue anglaise, gardez encore la vôtre; c’est la langue dans laquelle vos ancêtres ont prié, la langue que vous avez apprise sur les genoux de vos mères; elle sera une garantie pour vos mœurs, un préservatif pour votre foi. Faire des hommes, faciliter l’instruction des jeunes gens et les former à la vertu, leur rendre accessibles des places honorables dans le monde commercial, intellectuel, religieux et politique, tel est le désir de tous; telles sont aussi nos espérances. Il n’y a encore que quelques mois, lorsqu’on manifesta le désir de voir s’élever à Ste-Marie une maison d’éducation, qui pensait alors, voir se réaliser si promptement ce vœu formulé alors avec enthousiasme? c’est ce qui me portait à m’écrier tout-à l’heure : Que le Seigneur est bon! Pendant que vous agitiez cette grave question, notre vénérable archevêque prévenant vos besoins, appelait la Congrégation des Eudistes pour le seconder dans ses vues et réaliser ses espérances et les vôtres. Vous savez ce qui s’est passé, sans perdre un instant, nous nous sommes mis à l’œuvre, et, grâce à votre bonne volonté nous avons accompli un travail considérable; aussi, que vous dirais-je ici qui puisse être égal à ma reconnaissance! au moins, je tiens à proclamer que rien n’approche de votre libéralité si ce n’est l’élan avec lequel vous l’avez exercée. En effet, ce n’est pas un petit nombre, mais tous ou presque tous qu’on a vas s’empresser à apporter sa pierre à l’édifice. Pour moi, je n’oublierai jamais l’accueil toujours obligeant que j’ai reçu dans les demeures où je suis aller demander un secours et je ne cesserai de remercier Dieu qui m’a fait connaître le secret de vos foyers, tout ce que l’on trouve à la fois de bon cœur et de bonne grâce dans nos familles acadiennes; c’est ainsi qu’on a droit de dire de vous tous, comme des ouvriers fondateurs du temple de Salomon : Le peuple a témoigné sa joie de prendre de tels engagements, car, c’était de tout cœur qu’il faisait cette offrande au Seigneur! Maintenant, M. F., bénissons la pierre fondamentale du collège. Qu’un jour après des siècles et des siècles écoulés, les hommes de l’avenir viennent à retrouver ici et à ouvrir la pierre où nous allons inscrire le millésime de la fondation, ils verront que la fin du XIX siècle a connu des Acadiens, hommes de foi et de cœur qui ont su s’imposer des sacrifices et vos arrières neveux proclameront que vous avez bien fait. Dans cette pierre angulaire nous avons enfermé : ad perpetuam rei mémoriam : tous les noms que nous vénérons sur la terre et dans le ciel; nous y avons nommé dans un- acte authentique, le nom du Souverain Pontife Léon XIII, aujourd’hui sagement et glorieusement régnant, du Vénéré premier pasteur de ce diocèse, Mgr O’Brien, archevêque d’Halifax; notre bien aimé Père Ange Le Doré, les deux Pères qui président avec nous à l’éducation de la jeunesse; Les Pères qui ont bien voulu nous témoigner en ce jour leur sympathie et nous prêter leur concours, les RR. PP. Gay, Daly, Côté et le nom du P. Parker avec celui des bienfaiteurs signalés du collège; nous avons placé, gravé, ciselé dans le bronze l’effigie de nos célestes patrons, les saints cœurs de Jésus et Marie, de Ste-Anne que nous prenons aujourd’hui comme protectrice et à qui nous confions tout spécialement notre œuvre. Puissent ces noms être autant de titres à la reconnaissance et de puissantes recommandations pour nous auprès de Dieu! Et vous, M.F. priez! Priez pour que le Seigneur mette la main à l’édifice, car c’est en vain que nous travaillerons sans lui : Nisi Dominus œdificaverit domum, in vanum laboraverunt qui ædificant eam : Priez pour qu’il accorde longtemps à nos travaux des jours sereins et radieux; priez pour qu’il prête santé, force, courage à ces vaillants ouvriers, qu’il préserve chacun d’eux de toutes chutes, blessures et accidents funestes et demandez que le maître qui nous a donné de commencer l’entreprise nous accorde de la bien finir.