Aurons-nous un sénateur?

Newspaper
Year
1890
Month
11
Day
13
Article Title
Aurons-nous un sénateur?
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Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
AURONS- NOUS UN SÉNATEUR? Il y a quelques années, le Gouvernement a donné à nos congénères du N.-Brunswick, une preuve de leur influence numérique en appelant un de leurs principaux hommes au Sénat, dernièrement il a reconnu leurs titres à une part dans l’administration de la justice en donnant à feu l’hon. Bostford un successeur acadien. Les Acadiens du N.-Brunswick sont aujourd’hui très-bien représentés. Au Sénat, ils ont l’hon. Pascal Poirier; aux Communes M. Ed. H. Léger ; sur le banc judiciaire, l’hon. P. A. Landry—trois personnages qui font honneur à l’Acadie. A part cela, nos voisins ont plusieurs conseillers à la législature provinciale. Dans le moment, il y a un fauteuil d’inoccupé à la chambre haute du Canada, et comme il est devenu vacant par la mort d’un compatriote, on se demande naturellement si les Acadiens de cette province ne peuvent réclamer ce fauteuil pour un des leurs. Plusieurs personnes nous ont même posé la question : « Aurons-nous un sénateur? » Si l’on tient compte de leur nombre, la réponse ne peut-être qu’affirmative. C’est une demande formulée par 45,000 Acadiens, soit près d’un tiers de la population de cette province. Si on considère les Acadiens de la Nouvelle-Ecosse comme influence distincte, on ne peut manquer de constater que cette influence est un poids important dans les cercles politiques de la province. Elle est un puissant coup de main du côté où elle porte. L’influence acadienne est surtout notable dans les comtés de Digby et de Yarmouth, où ils forment la moitié de la population. Autre question. Y a-t-il chez-nous parmi les 45,000 Acadiens de la Nouvelle-Ecosse, l’étoffe d’un Sénateur ? Nous n’avons pas de célèbres littératures, mais nous ne manquons pas d'hommes de la compétence intellectuelle de la chambre haute du Canada. Il y a des Acadiens parmi lesquelles on pourrait choisir et dans la Nouvelle-Ecosse proprement dite, et sur l’Ile du Cap-Breton. La difficulté n’est pas dans la pénurie intellectuelle des sujets acadiens de la Nouvelle-Ecosse. Toute la question est dans l’appréciation du Gouvernement fédéral sur le mérite réciproque des réclamants. Où le Gouvernement reconnaîtra-t-il un nouveau Sénateur?—Questions de l'avenir!