Le Français dans les écoles.

Year
1897
Month
12
Day
30
Article Title
Le Français dans les écoles.
Author
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Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
Le Français dans les écoles. Le Moniteur Acadien a commencé une agitation en faveur de l’enseignement, sur une plus grande échelle, du Français dans les écoles publiques de notre province. Malgré que nous ne pouvons voir tous les points du même œil que le confrère, nous sommes parfaitement d’accord avec le but principal de son article. Nous avons droit à des inspecteurs français et nos députés devraient faire valoir leur influence sur ce point. Mais tout en nous exprimant ainsi, nous prendrons la liberté de dire qu’il “peint le diable plus noir qu’il est.” Lire l’article du Moniteur, sans être au courant des faits, l’on serait porté à croire que le gouvernement du Nouveau Brunswick est décidemment hostile à l’enseignement du français. Nous sommes convaincu que ce n’est pas là l’intention du confrère, mais son plaidoyer est là et parle par lui-même. Le gouvernement ne peut être très hostile au français puisqu’il maintient à l’école normale un département français où nos instituteurs sont préparés à l’enseignement. A part ceci, nous avons l’encouragement récemment donné par le surintendent Inch relativement à l’enseignement du français non-seulement dans les districts acadiens mais dans tous les districts de la province. Voyez aussi les efforts du bureau d’éducation et de l’inspecteur Meagher pour obtenir des instituteurs français pour les districts de Madawaska. Les commissaires d’écoles ont tous les pouvoirs voulu quant à l’enseignement de la langue française, tandis qu’ils n’entreprendront pas de mettre l’anglais complètement de côté. Ce sont ces officiers qui méritent le plus de blâme pour la négligence portée à l’enseignement de notre langue. Nous connaissons des districts d’écoles français où il est impossible de convaincre les commissaires qu’ils devraient engager des instituteurs français capable d’enseigner les deux langues. Le moyen suggéré par le confrère d’y porter un remède efficace est très bon – des inspecteurs français sont nécessaires, et de notre part, nous ferons tout notre possible pour l’aider à arriver à ce point, pas parce que nous sommes d’opinion que le manque d’enseignement du français est dû à l’hostilité du gouvernement, mais pour la raison que nous sommes convaincu que des inspecteurs français pousseraient nos commissaires et instituteurs indifférents à remplir leur devoir vis-à-vis de leurs compatriotes. Sans doute cette question sera porté devant le gouvernement à la prochaine session.