-------

Year
1889
Month
4
Day
4
Article Title
--------
Author
---------
Page Number
3
Article Type
Language
Article Contents
M. L’ÉDITEUR – Comme “l’Acadien,” le noble défenseur des droits et des intérêts de ses compatriotes, ne s’abaissera certainement pas au niveau de “l’Acadien Modéré,” en le suivant dans les lieux infectes qui semblent lui être naturels, je viens à mon tour, avec au tant de droit que lui, lui donner “un plat de mon assaisonnement.” Le pauvre maniaque, il a commencé par être modéré, il s’est montré dénaturé; il est devenu enragé comme un désespéré. Notre excellent soi-disant litterateur est descendu de son petit palais, que les braves Acadiens lui ont bâti, à la cuisine pour être marmiton; il parle que “d’assaisonnement,” de “gouter,” mais sa soupe, à cause des ingrédients dégradants qu’elle contient, donne le mal de coeur et excite le vomissement. Rien de plus bêté qu’un imbécile qui voudrait faire de l’esprit. “L’Acadien Modéré,” se voyant battu, applati, par des arguments et des faits indéniables, à la façon des “Cacouna,” des “Bénédict,” des “Touriste,” des “Trannah,” etc., a recours à de viles moyens et à de honteuses personalités pour éblouir et détourner l’attention publique des faits qui les humilient et les tourmentent. Si vous êtes trop lâche, ou incapable de discuter une question nationale en bonne logique, et en homme conséquent, grâce, de restez sous les couvertes, ménagez vos nerfs et vos forces pour des emplois plus dignes et plus nobles que de salir les pages de notre histoire par vos ordures littéraires. Si vous étiez en Irlande, et Irlandais, et que vous oseriez écrire de pareilles infamies sur les hommes qui défendent les droits de la patrie, vous seriez boycotté et justement exilé. Je pensais que les Piggot étaient rares dans le monde, mais il s’en trouve partout, même en Acadie. Tout le monde connait le sort du Times de Londres, et de son agent le perfide Piggot. Ils ont reçu la récompense de leur trahison et de leur perfidie. C’est une leçon pour ceux qui se servent des mêmes plats pour faire leur “gouter.” Vous vous croyez fort de l’idée que vos vues sont partagées par les autorités gouvernantes. Le Times et Piggot comptaient de même et le monde entier n’a qu’une voix pour flétrir la malice et la haine de l’un et l’effronterie et la perfidie de l’autre. On pensait détruire le vaillant défenseur des droits de la noble Irlande; on croyait que ses ressources seraient bientôt épuisées; on se moquait de son administration; on se rejouissait d’une defaite vraisemblable; mais voilà que le persécuté, que le patriote qui a été forcé de vendre jusqu’aux meubles de sa maison pour se defendre, est victorieux et triomphant et une manne miraculeuse tombe à ses pieds, juste récompense des humiliations et des persecutions endurées avec une magnanimité admirable. Parnell, que ses ennemis et ceux de l’Irlande voulaient détruire à tout prix, parceque son attitude génait des intéresses, sort de feu, sans souillures, et sa patrie devrait lui élever un monument qui dira à la posterité que le dévouement à la patrie recevra sa récompense. Le dévouement à la patrie ne consiste pas seulement de vouloir, il faut l’action. Si le “zèle vous prend” de nouveau, je vous conseille de déployer vos facultés administratives en allant fonder avec vos amis favoris de nouvelles colonies, construire des églises, bâtir des établissements d’éducation, soulager les malheureux à vos frais et dépens. C’est ainsi que l’on connaîtra si vous êtes véritablement Acadien et un administrateur distingué. Il fait beau et bon à bâtir avec des bourses et des revenus, perçus de nos pauvres Acadiens, de nos généreux Acadiens. Vous doutez des moyens qui pourraient augmenter le nombre des institutions dans le pays; étudiez l’histoire de la fondation des collèges de Ste. Thérèse, Ste. Anne, St. Joseph, et vous verrez que si les revenus ecclesiastiques et autres avaient été et furent dépensés dans le pays, il ne manquerait pas de moyens. Si les argents et les ressources perçus en Acadie et des Acadiens, au lieu de server des intérêts étrangers et de fonder des institutions en dehors du pays, eussent été employés à fonder des établissements en Acadie nous aurions suffisamment d’institutions pour ne pas être forcés d’envoyer nos enfants au Maryland. Tant que nous n’aurons que des Acadiens modérés dans le pays, nous sommes assurés de végéter sous le poids de la chaleur, pour être méprisés par des privilégiés. C’est un “unique projet,’ dit ‘l”Acadien Modéré,” d’entreprendre d’améliorer la condition d’un peuple martyr – c’est une “infamie,” une “révolte.” Misérable Balfour, organisez votre malice, emprisonnez les patriotes, etc., parce qu’ils osent plaider la cause de la nation! Dépouillez-les des vêtements nationaux pour les vêtir de manteaux d’ignominie. Ordonnez qu’ils soient nourris au pain et à l’eau, tandisque vous après avoir été nourri, vêtu et instruit aux dépens, de ceux que vous méprisez aujourd’hui et qui vous ont fait roi, fêtez dans l’opulence avec vos amis, O tempora! O mores!! Vous êtes excusable jusqu’à un certain point, car il est evident qu’un homme sensé, ayant contrôle sur ses facultés, n’émettrait pas autant d’effrontéries de faux principes et ne frapperait pas sa mère avec autant d’ingratitude. Dans ce cas, vous ne devez pas avoir l’hospitalité dans le fort national et jouer le role de Piggot dans le camp. Si vous tenez à rester de la contrebande, insistez nos forts et ne vous refugez pas dans la citadelle acadienne pour lancer vos projectiles infernals à la face de nos compatriotes. Vous nous apprenez que votre famille est plus ancienne et plus nombreuse que les autres en Acadie. C’est un malheur, à moins que vous ne soyez le seul rejeton monstre qu’elle ait prodruit. Peut-être serait il le livrai que l’ennemi a semé dans le champ de la noble Acadie. Il est dit que c’est une très mauvaise graine, qu’elle pousse rapidement, qu’elle étouffe le bon grain; mais au temps de la moisson, il faut la couper, la lier par bottes et la jeter au feu, “C’est là qu’il y aura des grincements de dents.” Je pense que le temps de la moisson est arrivé et il est grand temps de jeter ces arbres malfaits au feu. Peut-être a-t-il encore un remède. Si vous n’êtes pas un lunatique trop avancé, allez passer quelque temps en Floride, sucer les oranges; ou faites une visite à vos parents de la Louisiane, on dit que le climat est très favorable aux personnes atteinte d’affections cérébrales. Quelques bains dans la rivière Plate, ou quelques douches de son eau, ayant soin d’en boire sans grimacer une bonne quantité, vous ferait un grand bien je pense. Cela vous purgerait de vos préjugés et de l’excès de bile qui vous empêche de voir claire. On dit que ceux qui ont habité cette région sont fort vigoureux de corps et d’esprit et c’est pourquoi je vous recommande un pèlerinage à la rivière Plate au lieu d’aller à “Cacouna.” Ayez soin de recommender à votre menagère de coudre vos boutons de culottes en passant le fil dans les quatre trous, car ce serait une triste poste s’ils venaient à manquer. Bon voyage; j’espère que votre périgrination vous sera salutaire et que vous reviendrez plus sain du corps et d’esprit pour travailler efficacement à la prospérité de notre patrie. C’est un tout proche parent qui vous parle et qui désire votre guérison. BEDEAU P. S. – J’avais oublié de vous dire que vos compatriotes sont humiliés de voir votre indelicatesse d’aller écornifler aux portes du college St. Joseph et d’écouter par le trou de la clef ce qui se passa dans le conseil. C’est mal poli et indique des manières peu honorable. […]. B.