Correspondance parlémentaire

Year
1897
Month
3
Day
18
Article Title
Correspondance parlémentaire
Author
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Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
Correspondance parlémentaire Il n’y a aucun doute que l’action du gouvernement dans l’organisation d’un nouveau département, celui de l’Agriculture, sera vu d’un bon-œil partout par les fermiers Acadiens de notre province. Depuis plusieurs années le besoin d’un semblable département se faisait ressentir. L’industrie agricole était devenue tellement importante depuis quelques années que de tout côte le cri s’élèvait que le gouvernement devait faire plus pour l’encouragement des fermiers. Le surplus de dépense sera très petit, s’il y en a du tout. Nous sommes porté à croire d’après notre connaissance des affaires que ce surcroît ne s’élèvera pas à $300.00 par an. Les députés acadiens n’ont pas été lents, cette session, à faire prévaloir leurs droits à une plus grande représentation dans l’exécutif de la province. Nous pouvons assurer maintenant à nos compatriotes qu’un ministre acadien avec portefeuille sera nommé immédiatement et nous avons tout lieu de croire qu’un autre français sans portefeuille fera partie de l’exécutif. Cela ne s’est pas accompli sans trouble, car nous avons eu à combattre le fanatisme d’un certain nombre qui sous de prétextes cachés faisaient une lutte acharnée contre l’avancement de nos français. Grâce à l’esprit de patriotisme et dévouement de nos députés les petites ambitions ou aspirations personnelles furent étouffées et ils se sont tous réunis comme un seul homme en proclamant justice pour leurs compatriotes. Il est beau de voir régner un pareil esprit au milieu de nos députés français, c’est une forte preuve que les intérêts de la nation seront bien sauvegardés par eux. Jamais il n’y a pas un corps d’hommes plus compactes, plus dévoués, plus prêts à faire les sacrifices pour la patrie. En parlant de cette question il ne faut pas que je fasse une injustice au gouvernement. A tout temps nous l’avons trouvé prêt à nous écouter et faire le possible pour rencontrer nos demandes, mais les complications causées par la sortie de M. Blair et le mauvais état de santé de M. Mitchell ont empêché la mise en opération immédiate de leur volonté. L’ouvrage de la législature aurait pu être terminé mercredi dernier si ce n’avait été de la fausse position prise par l’opposition, qui, la semaine dernière, ont demandé une investigation dans la construction de deux ponts dans Charlotte, un dans King et un à Cocagne, comté de Kent. Le gouvernement a immédiatement relevé le gant et exigé de l’opposition les noms des témoins. On a commencé par le pont de Cocagne. Les témoins demandés par l’opposition étaient M. A. Haines, H. McGrath, J. B. Goguen, ex M. P., P. Chas. Lucas, Richard Bourgeois et Hon. Emmerson. L’investigation s’est terminé à 2.30 heures samedi matin. Pas une seule preuve de malfaisance ou de boodlage n’a été produite. M. Goguen, qui, dit-on, est la cause de cette investigation, n’a rien pu prouver touchant l’item de $465.58 sur lequel l’opposition se base pour prouver du boodlage contre le département des travaux publics. Le gouvernement s’est clairé sur tous les points et ceux qui ont été la cause de cette investigation ont fait coûter à la province une somme de $1,000 au moins seulement dans le but de satisfaire leurs haines personelles sans pouvoir prouver aucune charge de maladministration. Voyant qu’ils avaient si honteusement et complètement failli dans cette première investigation, les membres de l’opposition ont voulu laisser tomber les autres investigations mais le gouvernement déterminé de les pousser au pied du mur a exigé soit de continuer ou de retirer complètement les accusations. Les accusations furent retirées.