Concert à Caraquet

Year
1899
Month
3
Day
16
Article Title
Concert à Caraquet
Author
un témoin
Page Number
3
Article Type
Language
Article Contents
CONCERT A CARAQUET Au Couvent des Sœurs de Notre-Dame A l’occasion de la fête de M. Allard, curé de la paroisse M. LE REDACTEUR, Invité par les Religieuses de Notre-Dame de Caraquet, à assister au concert qu’elles donnaient à l’occasion de la fête de leur cher et vénéré Pasteur, j’ai été tellement émerveillé de ce que j’ai vu et entendu que je ne puis m’empêcher de faire part de mes impressions aux lecteurs du Courrier. C’était samedi, le 4 mars, la salle des Sœurs était remplie des parents des élèves, venus pour voir jouer leurs chères enfants. A 6 ½ hrs. M. le Curé fit son entrée. Avec lui se trouvaient le R. P. Morin, Supérieur du Collège, ainsi que les deux autres professeurs, les PP. Haquin et Travert. Aussitôt que ces messieurs eurent pris place en avant, la séance commença par un brillant morceau de piano enlevé par les demoiselles H. Melanson, M. Hébert, H. Savoie, M. E. Robichaud. Ensuite, toutes les enfants réunies, grandes et petites vinrent chanter à M. le Curé, le “Cri du Cœur” où l’on pouvait remarquer la fraîcheur des voix jointe à un entrain merveilleux, le tout soutenu par un accompagnement de piano où l’on sentait des doigts qui n’en sont plus à leur début. Le chant fini, ces enfants qui se tenaient si bien se retirèrent avec un ordre parfait, il n’en resta que deux qui tout en déplorant, dans un dialogue très spirituel, la chûte de notre mère Eve, nous prouvèrent que, si elles avaient été à la place de la mère du genre humain, il est bien probable qu’elles n’auraient pas été plus sages qu’elle. De nouveau les deux pianos résonnèrent sous les doigts habillement exercés, des demoiselles E. Hébert et C. Landry, et les enfants qui avaient si bien chanté en français le “Cri du Cœur,” nous charmèrent par un joli chœur anglais “Moonlight Dance.” Je n’en finirais pas s’il me fallait raconter tout ce qui m’a plu, j’aurais alors à raconter en détail tout ce qui s’est passé dans cette charmante soirée, car tout était très bien réussi, et les drills et la comédie en deux actes : “Les Espiégleries de Godiche,” où les rôles de Godiche et de Gervaise étaient rendus d’une manière remarquable, et la petite scène anglaise : “Troubles of the Little Folks,” donnée par les plus jeunes enfants qui parlaient l’anglais avec une correction parfaite. Aussi après chaque morceau c’était un tonnerre d’applaudissements. Une grande pensionnaire, s’avançant ensuite, vint au nom de toutes offrir à M. le curé Allard, les meilleurs vœuxde bonne fête. M. le Curé y répondit avec ce ton de simplicité et de bonté toute paternelle qui lui est habituel, puis il céda la parole au R. P. Morin, le supérieur du Collège, qui répéta aux religieuses et aux enfants le merci que venait de leur addresser M. le Curé et invita les parents des enfants à venir le lendemain, dimanche soir, assister à pareille fête dans la grande salle du Collège. Et nous nous retirâmes après un gracieux “Bonsoir” en musique qui dénotait dans la maîtresse de chant beaucoup de patience et de savoir faire. En vérité, c’est un bien gracieux bouquet de fête que les Religieuses de Caraquet ont offert à leur vénéré curé, le samedi 4 mars. Et M. le Curé devait être satisfait et heureux de voir l’éducation des enfants de sa chère paroisse entre les mains de maîtresses si habiles et si dévouées. Le Couvent de Caraquet compte déjà de nombreuses pensionnaires, 40 dit-on, mais si les parents des paroisses voisines avaient pu assister à cette magnifique soirée, certainement la Révérende Mère Supérieure serait obligée de se mettre à bâtir pour pouvoir recevoir toutes les enfants qui leur seraient confiées l’automne prochaine. C’est notre souhait et notre merci. UN TÉMOIN.